Le diacre PârisL 'idole des «convulsionnaires»François de Pâris naît en 1690.
Publié le 18/05/2020
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L'idole des «convulsionnaires»
François de Pâris naît en 1690.
Il est le fils d'un conseiller au parlement de Paris.
Sa mère, dévote, le confie aux
chanoines de Sainte-Geneviève.
Mais
l'enfant se montre peu studieux et dissi
pé; aussi le renvoie-t-on dans sa famille
où un précepteur parvient à lui incul
quer le goût de l'étude.
François de Pâ ris se nourrit alors de lectures édifiantes
qui exaltent sa piété.
Il désire se faire bé
nédictin, mais il est l'aîné de sa famille et
son père lui destine sa charge.
Sa piété
est telle qu'elle convainc finalement ses parents et François de Pâris entre au
séminaire des oratoriens de Saint Magloire où il étudie avec passion les Ecritures.
Catéchiste zélé, il est promu
sous-diacre puis diacre.
Dans
les querelles provoquées par la
promulgation de la bulle Unigenitus, il prend le parti des jansénistes.
Il souscrit à l'appellancé contre la bulle par quatre
évêques et persiste malgré l'accommo
dement signé par l'archevêque
de Paris.
On lui propose une cure, mais sa cons
cience ne lui permet plus de signer le «formulaire» exigé.
La carrière sacerdo
tale lui est désormais fermée.
Le diacre se retire dans une modeste
maison du faubourg Saint-Marceau où
il mène une vie très austère.
Il emploie la
pension que lui verse son frère pour des œuvres charitables et s'oblige à travail ler sur un métier à tisser pour accroître ses aumônes et faire pénitence.
Sa fer veur religieuse le conduit à s'imposer
des mortifications pour la gloire de l'Eglise qu'il juge offensée par la bulle Unigenitus.
Macérations et jeûnes l'épui
sent prématurément.
Il meurt en 1727.
1690-1727
La vie édifiante du diacre Pâris impres
sionne les esprits.
On le considère
comme un saint.
Les jansénistes vien
nent
se recueillir au cimetière de Saint Médard où il est inhumé.
Le bruit court
bientôt que des miracles s'accomplissent
sur sa tombe.
Le cimetière devient alors le théâtre de scènes d'extase collective.
Des illuminés entrent en convulsions sur
la sépulture du diacre -d'où le nom de «convulsionnaires» de Saint-Médard et font des prophéties.
L'Eglise s'émeut.
Une commission d'ecclésiastiques juge les miracles illusoires.
Mais l'enthousias me persiste.
Le gouvernement ferme le cimetière en 1732.
L'effervescénce ne s'apaise pas.
Des reliques du diacre circulent et le mouvement gagne la province.
Entrete
nu par la superstition et des pratiques
plus magiques que religieuses,
il ne s'éteindra que dans les premières années
du XIX• siècle.
L"HISTOIRE VIVANTE
Le cimetière de Saint-Médard, où fut enterré Pâris, jouxte l'église du même nom, dédiée à un ancien conseiller des rois mérovingiens.
Lorsque Louis XV fit fermer le cimetière, des protestataires gravèrent sur sa porte:
«De par le Roi, défense à Dieu Defaire miracle en ce lieu!»
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