Le déficit du commerce extérieur constitue l'un des principaux déséquilibres structurels de l'économie française.A l'aide de vos connaissances et des documents ci-joints, vous analyserez ce problème.
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
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Introduction
La France de l'entre-deux-guerres était demeurée un pays à dominante rurale, échangeant peu avecl'extérieur, fondamentalement replié sur lui-même et son empire colonial.
Le développement industriel des trente années d'après-guerre a bouleversé cet état de fait.
Le libreéchangisme s'est imposé comme règle des rapports commerciaux internationaux.
La construction du Marchécommun et les négociations menées au sein de l'O.C.D.E.
ont progressivement diminué les prati9ues restrictivesdans les échanges entre la France et les autres Etats développés à économie de marché.
L'accession àl'indépendance des colonies a par ailleurs contribué à diversifier les flux commerciaux.
Le développement des échanges extérieurs a joué un grand rôle dans l'expansion sans précédent qu'a connuela France , depuis la Seconde Guerre mondiale.
Mais cette ouverture sur l'extérieur, qui s'est encore accéléréedepuis le début de la crise, s'est accompagnée de déficits commerciaux répétés qui constituent un desdéséquilibres structurels essentiels de l'économie française.
Le durcissement des conditions de la concurrence internationale depuis le début de la crise aggrave lephénomène et rend impérative la recherche de solutions adaptées.
Mais celles-ci sont
difficiles à mettre en oeuvre, car le déficit du commerce extérieur reflète les traits caractéristiques de l'économiefrançaise : une croissance inflationniste chronique, un tissu industriel fragile et discontinu.
Première partie : les conséquences d'une croissance inflationniste
Une des premières raisons qui explique la persistance du déficit des échanges commerciaux français réside dansle caractère inflationniste de la croissance : la France tend à vivre au-dessus de ses moyens.
La hausse ducoût de l'énergie a encore accru les conséquences de cette tendance.
A.
Une France qui vit au-dessus de ses moyens
Le revenu disponible par ménage s'est en moyenne accru plus rapidement que le produit intérieur brut au coursdes dix dernières années.
Il en résulte un fort développement des importations, une partie de la consommationdes ménages se portant sur les productions étrangères.
La compétitivité d'une productivité nationale est d'abord liée à son niveau de prix.
Or, la hausse du coûtsalarial par unité produite a été constamment beaucoup plus forte en France que chez ses principauxconcurrents.
Ces hausses de salaire étant répercutées sur les prix, il en a résulté une forte inflation qui nuit audéveloppement des exportations et facilite les importations en provenance des pays concurrents.
Ledifférentiel d'inflation entre la France et ses principaux partenaires, R.F.A.
en tête, a atténué les effets desdévaluations successives du franc français.
Du fait de leur faible ampleur, celles-ci n'ont pu que remettrepériodiquement les compteurs à zéro sans améliorer la compétitivité des produits français.
B.
Les chocs pétroliers : un facteur aggravant
Longtemps considérée par certains comme la cause unique des difficultés des économies occidentales, lahausse du coût de l'énergie n'a été qu'un facteur aggravant dans une crise aux multiples origines.
La hausse du coût de l'énergie a eu d'abord pour effet de déstabiliser les échanges extérieurs en augmentantbrusquement la valeur d'importations pétrolières difficilement compressibles.
Puis, pour éviter une forte progressionde l'endettement extérieur, il a fallu développer les exportations de façon à se procurer
les devises nécessaires pour financer le surcoût du pétrole.
Or, dans un contexte de croissance ralentie, toutdéveloppement des exportations suppose une diminution de la consommation intérieure, à moins de laisser sedévelopper concurremment les importations, ce qui viendrait annuler l'effet recherché.
Les gouvernements del'époque n'ont pas osé réduire directement le pouvoir d'achat des Français en mettant un terme brutal à laprogression régulière des revenus nominaux des années antérieures.
On a préféré le maintien des hausses de salaireset la fuite dans l'inflation, les hausses de prix venant largement réduire la progression réelle du pouvoir d'achat, lereste étant payé par les entreprises sacrifiant ainsi leurs capacités d'autofinancement.
Il en a résulté une chute del'investissement et de la croissance et donc, une montée du chômage.
La hausse du coût de l'énergie a donc eu un double effet sur les échanges commerciaux : un effet direct, legonflement de la valeur des importations de pétrole ; un effet indirect, une forte inflation et une chute del'investissement diminuant la compétitivité de notre appareil productif.
A ces facteurs macro-économiques s'ajoutent d'autres causes plus profondes : le déséquilibre des échangescommerciaux français est le reflet des faiblesses de l'appareil productif..
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