Le dandysmeFaire de sa vie une oeuvre d'art.
Publié le 17/05/2020
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«
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Faire de sa vie une œuvre d'art 1815-1914
Le dandysme naît à Londres dans les
premières années du XIX• siècle, puis, au moment de la Restauration, traverse
la Manche et gagne Paris où l'angloma
nie devient 1 'élégance suprême.
Simple
mode à l'origine,
le dandysme s'enrichit
peu à peu jusqu'à refléter une certaine
conception de la vie et de la société.
En
accordant un soin minutieux à sa mise et à ses attitudes, le dandy affirme sa singularité dans un monde qu'il juge mé
diocre.
«Le monde est bête», déclare
George Brummell, archétype du dandy.
A
la différence du romantisme, le dan
dysme ne se laisse pas emporter par les
passions.
Fait de détachement, d'impas
sibilité et d'humour glacé,
il ne montre
que dédain pour ce siècle où la bour
geoisie triomphante impose sa morale
du travail et de l'utilité.
Le dandy s'effor
ce d'être un aristocrate
d'un nouveau
genre.
A la vulgarité, il oppose son art de vivre.
Cependant, il se refuse à l'excentricité.
«Le dandysme se joue de
la règle et pourtant la respecte encore», note Barbey d'Aurevilly.
Au moment où Guizot dit aux bour
geois: «Enrichissez-vous», le dandy, qui
méprise le travail et la réussite en affai
res, s'applique à ne rien produire et demeure oisif.
Il se doit de mener grand
train, jouissant de la fortune tout en se
refusant à la courtiser, l'argent étant
chose trop triviale.
«Le dandy n'aspire
pas à l'argent comme à une chose essen
tielle, un crédit infini pourrait lui suffi
re», observe Baudelaire.
Le dandy se veut créateur, mais il est
lui-même l'unique objet de son œuvre.
C'est
un esthète qui s'attache à
ne rechercher la beauté que dans la futilité
et dans 1 'instant.
Il apporte tous ses
soins à sa manière d'être.
Son élégance
est raffinée;
il s'habille à Londres.
Coquetterie suprême, sa mise demeure
sobre et s'harmonise avec une certaine
raideur du maintien.
«Pour être bien
mis, il ne faut pas être remarqué», assu re Brummell.
L'art de vivre du dandy s'exprime essen
tiellement à travers le sport équestre et
l'amour des chevaux, les dîners fins, le jeu et les mondanités.
Londres et Paris
demeurent les seuls décors à sa mesure.
S'il sied au dandy de ne déboucher sur
la création artistique que par inadver
tance ou
par jeu, cet amoureux de la
beauté marque profondément l'art de son temps.
La plupart des dandys sont
aussi des artistes: d'Orsay sculpte et
peint, Beauvoir écrit.
Et
le dandysme
fascine et séduit poètes et écrivains, tels
Balzac, Barbey d'Aurevilly ou Baudelai
re qui admire
ce «dernier éclat d'héroïs
me dans les décadences».
«Le dandys
me est un soleil couchant; comme l'astre
qui décline,
il est superbe, sans chaleur
et plein de mélancolie.»
Le dandysme est resté à la mode jusqu 'à la fin de la Belle Epoque.
Puis, comme
tant de traits de la société d'autrefois, il a été emporté par l'ouragan de 1914 et
par le cynique mercantilisme qui a suivi.
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