Le concordat d'Amboise«Une arme à double tranchant».
Publié le 17/05/2020
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«Une arme à double tranchant» 1472
Au cours du xv• siècle, dans toute
l'Europe, les Eglises nationales préten
dent à l'indépendance; partout, les gou
vernements cherchent à les régenter,
tout en ménageant des compromis avec
le Saint-Siège et en cherchant à troquer
des avantages spirituels contre des
avantages temporels.
En 1438, sur l'ini
tiative de Charles VII, la pragmatique
sanction
de Bourges consacre ces prin
cipes.
Cependant, prenant
le contre-pied de son père, Louis Xl n'applique pas la
pragmatique sanction en Dauphiné.
Dès
1462, peu après son avènement,
il l'abo
lit.
Mais, en fait, en 1463, il la rétablit
sous la forme d'ordonnances, Pie II
refusant de
se prononcer en faveur de
René d'Anjou, prétendant au royaume
de Naples.
Menacé par la «ligue du Bien public», Louis XI se rapproche du pape
mais, plus tard, lors de l'affaire du cardi
nal Balue,
il menace de rétablir en droit
la pragmatique et de convoquer un con
cile pour dissuader Rome d'intervenir
dans la politique intérieure du royaume.
Toutefois, Louis
XI est trop fin poli
tique pour négliger à l'occasion de l'avè
nement du nouveau pape Sixte IV, en
1471, de tenter un compromis.
Des né
gociations sont engagées pour conclure
un concordat qui est paraphé dans la
forteresse d'Amboise.
Louis
Xl se réser ve le droit de présentation aux bénéfices
majeurs.
L'accord semble rétablir sur
l'Eglise de France cette
«lourde servitu de» que Pie II dénonçait dans la prag
matique sanction.
En échange, le roi
accorde quelques concessions qui sont encore
de trop pour les partisans du gal
licanisme.
A peine
le document est-il
signé que se dressent contre lui le parle
ment et l'université.
Mais
le concordat d'Amboise sert par
faitement les desseins du roi qui veut
soumettre l'Eglise entière à son autorité.
Désormais,
il peut se servir du pape
pour faire obstacle aux prétentions du
clergé français et, réciproquement,
il peut compter sur ce clergé pour réfréner
les abus pontificaux et freiner les sorties
d'or à destination de Rome.
S'intéressant à l'Italie après la liquida
tion de Charles
le Téméraire, Louis XI utilise le concordat comme arme politi
que.
En 1478, irrité par le soutien
apporté par Sixte IV à la conjuration
des Pazzi à Florence, le roi réunit à
Orléans les délégués du clergé français.
Cette assemblée condamne les abus de
Rome, réclame un concile général et
interdit toutes subventions au Saint
Siège tant que celui-ci fera la guerre
à des chrétiens.
Seule l'« Universelle Aragne» est
capable de jouer une pareille partie
diplomatique, dont l'épilogue sera l'ins
tallation définitive du gallicanisme, en
1516, par
le concordat de Bologne.
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