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LE CONCORDAT

Publié le 16/05/2020

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« LE CONCORDAT (1801) «Comment avoir de l'ordre dans un État sans religion ?» s'exclama un jour le Premier Consul devant Roederer.Et il répétait à ses proches : «Il faut une religion pour le peuple.» Au début du Consulat, le schisme occasionné parla Constitution civile du clergé pesait toujours lourdement sur l'Église de France.

Il fallait mettre fin à cettedouloureuse anarchie.

Au lendemain de Marengo, Bonaparte avait fait dire à Pie VII son désir de voir rétablir la paixreligieuse.

Sur sa demande, le pape envoya de Rome des théologiens pour discuter des bases d'un accord, mais lesnégociations furent longues et difficiles.

Certains points étaient particulièrement délicats : le catholicismeredeviendrait-il une «religion d'État» ? Que ferait-on des anciens évêques jureurs, et des non-jureurs (ceux-cigénéralement groupés autour de Louis XVIII) ? Rendrait-on à l'Église ses biens vendus comme biens nationaux ? Larédaction du Concordat ne demanda pas moins de vingt et une versions successives.

Voyant les discussionss'éterniser, le pape fit partir pour Paris le cardinal Consalvi, qui prit ses décisions.

Les articles furent signés le 26messidor an IX (15 juillet 1801).Le gouvernement consulaire reconnaissait le catholicisme comme la religion de «la grande majorité des Français».

PieVII demanderait la démission de tout l'ancien corps épiscopal de France.

Les nouveaux évêques, nommés par lePremier Consul, recevraient du pape l'investiture canonique, ils prêteraient serment de fidélité au gouvernement etnommeraient aux cures des prêtres «agréés par le gouvernement».

Les prêtres mariés pendant la Révolutionpourraient recevoir une absolution du Saint-Siège.

Le gouvernement assumerait la charge du traitement du clergé,mais la vente des biens ecclésiastiques était déclarée irrévocable.Malgré l'irritation marquée par les anciens Jacobins, hostiles au catholicisme, le Concordat devint loi d'État le jour dePâques, 18 avril 1802.

Sans consulter le pape, Bonaparte y avait adjoint des «Articles organiques» rétablissant enFrance une sorte de gallicanisme.

Ces articles spécifiaient qu'aucune bulle pontificale, aucun bref n'arriverait deRome sans autorisation du gouvernement.

Les évêques français étaient étroitement placés sous la dépendance del'État.

Le catéchisme, la liturgie, la publication du prône devraient recevoir l'approbation des autorités civiles.L'enseignement de la Déclaration des Quatre-Articles de 1682 était imposé dans les séminaires.

Le clergé devenait,en fait, un corps de fonctionnaires dépendant étroitement du ministre des Cultes.

Pie VII protesta, mais en vain,contre les Articles organiques.

Malgré tout, le Concordat, en mettant fin au schisme, apporta de grands bienfaitsaux catholiques de France.. »

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