Le concept d'angoisseSøren KierkegaardL'instant est cet ambigu où le temps et l'éternité sont en contact, posant ainsi le conceptde temporalité où le temps interrompt constamment l'éternité, et où l'éternité pénètresans cesse le temps.
Publié le 22/05/2020
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Søren Kierkegaard
L'instant est cet ambigu où le temps et l'éternité sont en contact, posant ainsi le concept
de temporalité où le temps interrompt constamment l'éternité, et où l'éternité pénètre
sans cesse le temps.
C'est alors seulement que prend son sens la répartition de tout à
l'heure en temps présent, temps passé et temps à venir.
A cet énonce, on remarque aussitôt qu'à un certain point de vue l'avenir signifie plus
que le présent et le passé ; car l'avenir est en un sens le tout dont le passé est une partie,
et il peut, si l'on veut, désigner le tout.
La raison en est que l'éternel désigne en premier
lieu l'avenir, ou que l'avenir est l'inconnu où l'éternel, incommensurable au temps,
entend néanmoins demeurer en rapports avec lui Le possible correspond exactement à
l'avenir Le possible est pour la liberté l'avenir, et l'avenir est pour le temps le possible.
A
l'un et à l'autre correspond dans la vie individuelle l'angoisse.
Aussi le langage est-il
parfaitement autorisé à rattacher l'angoisse à l'avenir.
Sans doute, l'on dit parfois que
l'on est dans l'angoisse du passé, ce qui semble contredire.
Cependant, l'on voit à
l'examen que cette manière de parler vise de manière ou d'autre l'avenir.
Le passé qui
m'angoisse doit me réserver un possible.
Si par exemple je suis dans l'angoisse en
songeant à un malheur passé, ce n'est pas parce qu'il est passé, mais parce qu'il peut se
répéter, surgir dans l'avenir.
Si je suis dans l'angoisse d'une faute commise, c'est que je
n'en ai pas fait essentiellement pour moi un passé et que, par une fraude quelconque, je
l'empêche d'être passée.
Car si elle est réellement passée, je ne puis en éprouver de
l'angoisse, mais seulement du repentir.
Si je ne me repens pas, c'est que je me suis
d'abord permis de rendre dialectique le rapport que je soutiens avec ma faute qui, de ce
fait, est devenue une possibilité, et non un passé.
Si je suis dans l'angoisse devant le
châtiment, ce n'est qu'au moment où il entre en un rapport dialectique avec la faute
(autrement, je subis ma peine et alors, je suis dans l'angoisse du possible et de l'avenir).
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