Le comte Claude Louis de Saint-GermainUne carrière mouvementée.

« 1 / 2 Le comte Claude Louis de Saint-Germain Une carrière mouvementée De vieille noblesse mais désargenté, Saint-Germain entre tout d'abord chez les jésuites où il devient enseignant.

La carrière des armes se révèle être sa véri­ table vocation et il obtient une sous­ lieutenance dans le régiment que com­ mande son père.

Ne pouvant espérer racheter une charge militaire, il gagne l'Allemagne où l'avan­ cement est rapide.

Après quelque temps passé au service de l'Electeur palatin, il est recommandé au prince Eugène qui lui offre une compagnie.

Il se distingue lors des campagnes contre les Turcs et est nommé major de dragons.

Mais la France se déclare contre Marie­ Thérèse de Habsbourg et Saint-Ger­ main démissionne par loyauté.

Il est employé avec le grade de colonel par l'Electeur de Bavière puis, après la mort de ce dernier, par Frédéric de Prusse.

La protection du Maréchal de Saxe lui permet· de rentrer en France où il doit accepter un grade subalterne qui le met à la merci d'officiers supérieurs incom­ pétents.

La guerre de Flandre lui vaut cependant le grade de lieutenant géné­ ral.

Il est placé sous les ordres du prince de Soubise lorsque la guerre avec la Prusse éclate.

Il assiste impuissant aux défaites qu'il avait prévues et protège la retraite des Français après les batailles de Rossbach et de Minden.

En criti­ quant vigoureusement les erreurs com­ mises, Saint-Germain s'est fait des enne­ mis qui ne le ménagent pas.

Il se croit persécuté et refuse même de servir des supérieurs médiocres.

Ce caractère om- 1707-1778 brageux le conduit à se heurter vivement avec le prince de Broglie.

Devant ces outrances, un mandat d'arrêt est lancé contre lui.

Le comte renvoie ses galons et passe au service du roi du Danemark Frédéric V (1762).

Saint-Germain com­ mande les troupes danoises contre les Russes.

La guerre est interrompue rapi­ dement par la mort du tsar.

Nommé feld-maréchal, il est chargé de réorgani­ ser l'armée.

Ses projets sont contestés et, à la mort du roi, il doit demander sa retraite.

Le comte se retire en Franche-Comté puis en Alsace, à Lauterbach, et rédige un mémoire sur les moyens d'améliorer le système militaire; cet écrit retient l'attention de Turgot.

Nommé ministre de la Guerre en 1775, Saint-Germain s'emploie à réduire les injustices dans l'armée, améliore le sort des soldats et supprime la peine de mort contre les déserteurs.

Mais, en réfor­ mant la maison du roi, il mécontente les privilégiés.

On intrigue contre lui à la cour.

En outre, il compromet sa popula­ rité auprès des troupes en introduisant des châtiments corporels inspirés par la discipline prussienne.

Amèrement déçu, il démissionne en 1777 et s'éteint l'année suivante. 2 / 2. »