«Le chien des Baskerville» écrit par Arthur Conan Doyle - Commentaire: Comment ce passage de roman policier nous induit-t-il en erreur quant à la progression de l'enquête ?
Publié le 24/04/2021
Extrait du document
«
L'extrait que nous allons étudier est tiré du livre «Le chien des Baskervilles» écrit par Arthur
Conan Doyle en 1902.
Dans ce livre, l'auteur nous raconte l'une des enquêtes du célèbre enquêteur
Sherlock Holmes en compagnie de son fidèle acolyte le docteur Watson.
Nous traiterons de la
problématique suivante: Comment ce passage de roman policier nous induit-t-il en erreur quant à la
progression de l'enquête ?
Dans un premier temps, nous verrons comment les pistes sont brouillées puis, dans un second
temps, nous étudirons les effets sur les personnages de l'histoire et enfin, nous verrons comment les
personnages tardent à découvrir le corps de la victime.
Dans cet extrait les pistes sont brouillées.
En effet, les éléments rendent la progression de
l'enquête plus lente et moins efficace qu'a l'habitude.
Le premier élément à prendre en considération
sont les indications temporelles.
Ainsi, dans l'extrait soumis à notre analyse, les personnages
évoluent dans l'obscurité.
Les références à la nuit et à l'ombre sont nombreuses, par exemple, à la
ligne 21: « plus aucun bruit ne troublait le silence de la nuit sans vent.» L'enquête ne peut
progresser normalement puisque Holmes et Watson ont une vision limitée tel que nous le
comprenons aux lignes 31 et 32: « voyez-vous quelque chose ? Rien.» ou plutôt dans le passage
avec la repetition de la question : « où est-ce ?» aux lignes 9 et 11.
L'environnement devient même
hostile.
Nous pouvons lire en effet à la ligne 27: « Nous courûmes dans la nuit, sans rien voir, butant
contre des pierres...» Lorsque, à la fin du passage, Holmes et Watson découvrent enfin la victimes,
le lecteur obtient une description très progressive dû à l'obscurité.
Ainsi, nous pouvons lire ligne 35:
« Et sur cette pente était étalé un objet noir, imprécis.
Nous nous approchâmes et ce contour vague
se précisa...»
Holmes et Watson ayant une vision moindre, se focalisent sur les bruits et les sons qui les
entourent.
Comme ils ne voient rien ou pas grand chose, les personnages sont obligés de se fier à ce
qu'il entendent pour progresser dans l'enquête.
Nous retrouvons ainsi dans le texte de nombreux
mots et expressions appartenant au champs lexical du son et du bruit.
Le meurtre ou la victime sont
dans un premier temps défini par le cri.
Cela commence dès le début du passage ligne 1: «
hurlements...un cri prolongé».
Le détective et son acolyte seront guidés par ses bruits jusqu'à la
découverte du corps.
Ainsi, ligne 13, nous pouvons lire : « dans le noir j'indiquais une direction » ou
ligne 21 : « nous nous arrêtâmes pour écouter » ou encore ligne 33 : « chute ! Écoutez ! » Nous
pourrons, par ailleurs, noter une évolution dans l'intensité des bruits émis par la victime.
Au début,
il s'agit d'un hurlement (ligne1), puis d'un cri d'agonie (ligne15) et enfin d'un gémissement plaintif
(ligne34).
La violence du crime est véhiculée par les expressions relatives du son.
Par exemple,
nous pouvons citer la ligne 7 : « le cri, étant donné sa violence, avait puissament retenti...
» par
ailleurs, l'auteur a recours à un certain nombre de figures de style permettant de mettre en valeur la
difficulté pour les personnages d'identifier la provenance des bruits et par conséquent d'avancer
dans l'enquête.
Nous pouvons ainsi penser à la ligne 16 : « un grondement murmuré, musical et
pourtant menaçant, dont la note montait et retombait comme le sourd murmure perpétuel de la
mer.».
L'antithèse « un grondement murmuré » et l'oxymore « le sourd murmure » contribuent à
rendre le bruit difficilement identifiable.
En outre, le bruit est comparé à de la musique.
Nous
retrouvons en effet l'adjectif : « musicale » ainsi que le terme « note ».
Cette mélodie contraste avec
« le cris d'agonie qui transperce le calme de la nuit » (ligne15)
Le manque de visibilité et les bruits et sons difficilement identifiables ont un effet sur les
personnages.
Tout d'abord, nous pouvons percevoir le sentiment de peur et d'angoisse dès le tout
début du passage.
En effet, les deux termes sont utilisés dans la première phrase par le narrateur et
nous pouvons citer également l'expression : « glaça mon sang ».
Le fait de ne rien voir accentue le
sentiment de peur.
La violence est également amplifiée et est véhiculée par le son.
Les cris sont
d'autant plus intenses qu'ils se produisent dans le calme de la nuit.
Ainsi, ligne 20, le narrateur dit : «
juste en face de nous, jaillit un dernier hurlement de terreur, suivi d'un lourd bruit mat.
» La.
»
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