Le château de Marly: L'«ermitage» du Roi-Soleil.

« 1 / 2 Le château de Marly L '«ermitage» du Roi-Soleil En 1676, Louis XIV acquiert la sei­ gneurie de Marly, entre Versailles et Saint-Germain-en-Laye.

En 1679, il charge Mansart de lui construire dans les bois un «ermitage» pour s'y reposer des solennités de la cour.

Cette retraite devient un palais.

A Marly, Mansart donne la pleine mesure de son talent: à la fois urbaniste, architecte, décorateur, il édifie là une cité de rêve.

A l'extrémité d'une pièce d'eau rectan­ gulaire, face au levant, s'élève, sur un tertre, le petit château du roi.

De forme encore nouvelle en France, présentant quatre façades identiques, il rappelle, avec son fronton triangulaire et ses toits plats, les villas de l'architecte italien Andréa Palladio.

De part et d'autre de la nappe d'eau, pareillement cubique, se font face les logis des invités, six pour les dames et six pour les messieurs.

Por­ tant les noms des douze signes du zodia­ que, ils sont comme les satellites du pavillon royal ou ((pavillon du Soleil».

Toutes ces constructions, décorées à l'intérieur par Le Brun, communiquent entre elles par des charmilles très treillis ­ sées, sortes de (Œalons de verdure», et par des voûtes feuillues formées par les tilleuls.

L'ordonnance des jardins et des eaux contribue aussi à la beauté de Marly.

Mansart les a utilisés pour élaborer de véritables compositions: vasques, bas­ sins, fontaines, alternant avec les bos­ quets et les parterres.

Mais le chef­ d'œuvre de Marly est la «rivière», une grande cascade tombant du haut de la falaise par 63 marches de marbre et, de terrasse en terrasse, atteignant le grand 1679-1793 abreuvo_ü; .

entouré de statues de che­ vaux.

Achevés en 1683, les travaux ont, dit Saint-Simon, coûté plus cher que ceux de Versailles.

Jusqu'à la fm de sa vie, Louis XIV ne cesse d'embellir Marly, sa résidence · de prédilection .

Y être reçu est une faveur extrêmement rare; c'est le roi lui-même qui dresse la liste des invités.

Il y séjourne pour la dernière fois en août 1715.

Sous LQuis XV, Marly, faute d'entre­ tien, commc:nce à se dégrader.

La Révo­ lution transforme le domaine en fùature et, dès 1793, le vend par parcelles.

Quand Napoléon 1er l'achète en 1811, pour en faire un terrain de chasse, ce n'est plus qu'une surface nue.

Aujour­ d'hui, le site appartient à l'Etat qui a entrepris la reconstitution du plan des anciens bâtiments.

Quand tous les bas­ sins seront à nouveau remplis d'eau et que l'on aura reconstitué les terrasses et les charmilles, il sera bien plus aisé d'évoquer l'ancien Marly; déjà, on a nivelé la terrasse supérieure de gauche et on a reporté sur le sol l'emplacement des quatre pavillons extrêmes.

L'HISTOIRE VIVANTE Voir à Paris les Chevaux de Marly, par le sculpteur Coysevox, à l'entrée des Tuileries , ainsi que ceux de Coustou, au début de l'ave­ nue des Champs-Eiysées. 2 / 2. »