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Le château de Franz Kafka - Discussion autour du texte

Publié le 16/01/2021

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« C'est en 1926 que paraît « Le Château », troisième et ultime roman de l'écrivain allemand Franz Kafka, publié à titre posthume par son ami Max Brod.

L'ouvrage est alors inachevé, mais n'en demeure pas moins l'un des plus grands romans du XXè siècle, même si l'auteur avait émis la volonté de détruire celui-ci après sa mort, comme ce fut le cas pour certains de ses autres livres. Il met en scène un dénommé « K.

», dit l'arpenteur, cherchant par tous les moyens à rejoindre le château qui surplombe le village enneigé dans lequel il a été appelé.

Mais en quoi cet ouvrage peut- il être considéré comme une métaphore à lui seul ? Pour répondre à cette interrogation, seront dans un premier temps évoqués les parallèles que celui-ci présente avec la réalité et l'idée générale de celui-ci, avant que ne soit étudié plus en profondeur son aspect métaphorique. Tout d'abord, il peut être notifié qu'au début de l'écriture de « Le Château », le narrateur était interne à l'histoire, avant d'être troqué par Kafka contre un narrateur externe, et par extension, un personnage que le lecteur suit via la troisième personne.

Ce personnage, c'est K., dont on ignore une grande part du passé, et qui, malgré sa qualité de personnage principal, reste empreint de mystère du début à la fin.

En réalité, le parallèle entre cet arpenteur et l'écrivain lui-même semble assez évident, la lettre « K.

» se référant sûrement à la première lettre du nom de l'auteur allemand.

Autrement dit, cela pourrait induire une représentation de ce dernier au travers de son propre personnage, comme si celui-ci suivait de manière métaphorique une route que son créateur emprunta un jour.

Par ailleurs, lorsque Kafka écrit les premières pages de cet ouvrage, il se trouvait être en République Tchèque, comme en témoigne une photo le montrant montant à bord d'une calèche dans un paysage enneigé rappelant étrangement la description faite du village entourant le Château.

Quant à la trame du roman en elle-même, elle tourne autour de l'impossibilité systématique que rencontre K.

d'entrer en contact avec les fonctionnaires et personnages en charge de son « dossier ». Que ce soit Klamm qu'il rencontre d'une façon bien saugrenue, le Maire qui décline toute responsabilité, ou encore son secrétaire qu'il ne rencontre que trop tardivement, tous les éléments semblent se mobiliser afin de faire barrage à l'arpenteur, lequel a pourtant été convié au Château, et traversé monts et marées dans ce seul but.

Mais sur place, K.

doit se rendre à l'évidence : personne ne se souvient l'avoir appelé, ou du moins, personne ne l'admet.

Chacun renvoie la pierre à l'autre, créant ainsi un cercle vicieux qui enferme K.

dans une quête malsaine.

Au premier abord, cet aspect de l'ouvrage pourrait donc être vu comme une critique de l'administration et de l’État de l'époque, lesquels se caractérisaient par leur distance et leur rigidité.

Ainsi, cette myriade de bureaux, ce fourmillement de services vers lequel le protagoniste est systématiquement renvoyé peut symboliser le trop-plein de zèle et de complexité de l'administration allemande de l'époque, dans une société en pleine effervescence d'après-guerre et désireuse de se reconstruire le plus rapidement et efficacement possible. Néanmoins, en allant plus avant dans l'interprétation qu'offre « Le Château », d'autres points sont mis en lumière.

Somme toute, le récit est assez chaotique sur le fond comme sur la forme, et en ce sens, si certains passages semblent précipités, d'autres traînent absurdement en longueur, n'en déplaise à la trame du roman elle-même.

Par exemple, l'idylle unissant K.

et Frieda est précipitée, ceux-ci ayant simplement échangé quelques mots et regards avant de se jeter dans les bras l'un de l'autre, et de rouler au sol dans la sueur et les rires.

A l'inverse, la figure de Klamm, qui apparaît pour la première fois en même temps que celle de Frieda, aurait logiquement dû être plus accessible, mais demeure lointaine et inatteignable pour K., et ce, jusqu'à ce que s'achève le récit.

De cette façon, le grand amour semble ici plus facile à atteindre qu'une simple administration, ce qui est somme toute assez illogique. Pour continuer dans cet aspect « chaotique » de l'écriture, rien ici ne semble avoir de véritable but, toutes les actions de l'arpenteur se révélant vaines et en amenant une autre, plus scabreuse encore, mais non moins vaine.

Cet étrange maelstrom stylistique et verbal mais néanmoins cohérent en lui-. »

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