Le chant du cygne
Publié le 08/01/2022
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«
I ~
KVICVELOV fOp.a
Le chant du cygne
Cette expression, répertoriée par les parémiographes (Diogen.
S.
37 :
Greg.
Cypr.
2.
78 ; Greg.
Cypr.
M., 3, 84; Macar.
5, 40: Apost.
10, 18).
désigne une dernière tentative désespérée.
le plus souvent verbale,
comme dans
le cas du discours des ambassadeurs de Rhodes à Rome
ou le discours de Demetrius Soter 1er de Syrie chez Polybe (respective
ment: 30, 4, 7 et 3
I, 12, 1 ).
L'expression reflétait l'idée, extrêmement
répandue dans
I 'Antiquité, que le cygne chantait juste avant de mourir,
et que ce chant était extrêmement mélodieux : cf.
notamment Elien
(Natura animalium 5, 34) et une fable d'Esope (247 Hausrath), qui
raconte l'histoire d'un individu qui avait acheté un cygne pour le faire
chanter en public et qui fut profondément déçu car l'animal ne chanta
qu'au moment où
il se sentit mourir.
La première attestation littéraire
de cette croyance
se trouve dans l'Agamemnon d'Eschyle (v.
1444 sq.)
lorsque Clytemnestre exulte, disant que Cassandre, tel le cygne, a
chanté son suprême chant
de mort (rappelons que le cygne était consi
déré comme
un animal consacré à Apollon et doué, comme Cassandre,
du don de prophétie).
Sénèque fait également allusion à ce passage
dans son
Agamemnon (cf.
v.
677) et de nombreux auteurs.
latins et
gïecs, exploiteront eux aussi ce topos: cf.
Euripide, Hercules furens,
110; Cicéron, De oratore, 3, 2, 6; le premier vers des Dirae pseudo-
virgiliennes; Stace
(Silvae, 2, 4, 9 sq.
; Thébaïde, 5, 341 sq.); Ovide
(Tristia, 5, 1, 11 sq.
; Fastes, 2, 109 sq.) ; saint Ambroise (Hexaemeron,
8, 12, 39) et l'une des Satires ménippées de Varron (189 Bücheler) qui
s'intitule d•ailleurs Cycnus, 'TTEpi raq,fi, ..
.
Souvent les auteurs insistent sur la douceur particulière du chant
du cygne sur le point de mourir ( cf.
Plutarque, Septem sapientum convi
vium,
161c; Martial, 5, 37, 1 ; 13, 77, Sénèque, Phèdre, 302; Silius
Italicus, 11, 438 ; Fronton, 131.
18 sq.
van den Hout ; saint Jérôme,
Ep., 52, 3; Prudence, Contra orationem Symmachi, 1, 62 sq.).
Parfois
au contraire.
le cygne n'est que le paradigme de l'oiseau chanteur par
excellence : cf.
Homère.
lliade, 2, 460 ; Hésiode, Le bouclier, 316 ;
Euripide,
Electre, 151 sq.
; Antipater de Thessalonique, Anthologie
Palatine,
9, 92, 1 sq., mais aussi 7, 12, 2-4 ; Lucien, Timon, 4 7 ;
Philostrate, Imagines, I, 9 (qui décrit les cygnes en train de chanter et
Zéphyr qui souffle entre leurs ailes pour rendre leur chant encore plus
ha1111onieux); saint Jérôme, Ep., 60, 1, puis, chez les auteurs médié
vaux,
Venance Fortunat, Misce/lanea, Pl 88, 62d - le chant mélodieux
du cygne étant parfois opposé au cri rauque de l'oie ( cf.
par exemple
Burchard de Baleme, Ep., 9, PL 196.
1605b et Philippe de Harvengt,
Commentaria in Canticum Canticorum, Pl 203, 327b); d'autres
auteurs comparent
le poète au cygne.
notamment Horace (Carm., 2, 20,
9-12), qui décrit une véritable métamorphose de l'artiste en cygne.
Si
parfois, comme chez Ovide, les auteurs évoquent les chants funèbres
du cygne (cf.
Métamorphoses, 14, 429 sq.: carmina ...
exequialia), il
faut également rappeler l'argumentation de Socrate chez Platon
(cf.
Phédon, 85ab), reprise par Cicéron dans les Tusculanae disputa
tiones (
l, 30, 73) et par Elien (/.
c.
), qui affit 111ent que le cygne chante
de joie, pressentant déjà, en raison de ses dons prophétiques, les délices
qui seront les siennes dans l'Hadès.
En ornithologie, notons qu'il existe
etTectivement une race de cygnes
qui pousse des cris aigus
( cf.
J.
Pol lard, Birds in Greek life and Myth, Plymouth, 1977, 144 sq.,
209), et que Philostrate (Imagines, l, 9) pensait déjà qu'il s'agissait du
vent sifflant entre les ailes de ces volatiles qui avait fait naître la
légende du chant du cygne; D'Arcy W.
Thompson (Greek Birds, 183),
sans arguments probants, la rattache à des croyances mystiques.
La
locution e chant du cygne est encore bien vivante dans nos traditions
européennes (sur
le plan littéraire, cf.
par exemple, L.
Pulci, //
Morgante maggiore, 14, 56, 4-6), et elle est souvent employée pour
décrire
un artiste parvenu au sommet de son art ; la légendaire musica
lité du cygne est à l'origine de certains surnoms attribués à des poètes
et des musiciens: ainsi Catulle devint le >,
Shakespeare le.
»
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