LE CATHOLICISME
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
LE CATHOLICISME
Le terme «catholique» n'apparaît pas dans la
Bible, même pas dans le Nouveau Testament.
C'est
vraisemblablement Ignace d'Antioche, qui, le pre
mier, dans sa
Lettre aux chrétiens de Smyrne, applique ce qualificatif à l'Eglise, et cela vers les années 110.
Il leur écrit: «Que tous suivent l'évê
que, comme Jésus-Christ suit son père, et que tous ·
suivent le presbyterium comme les apôtres ; que
les diacres soient respectés comme la loi de Dieu.
Qu'en dehors de l'évêque, rien
de ce qui concerne
l'Eglise ne soit fait par quiconque.
Que la seule
eucharistie faite sous la présidence de l'évêque, ou
sous
la présidence de celui à qui l'évêque en aura
donné la charge, soit considérée comme légitime.
Là où est l'évêque, c'est là que se trouve la commu
nauté, de même que là où est Jésus-Christ, là se trouve l'Eglise catholique.
Il n'est pas permis ni de
baptiser ni de faire l'eucharistie en dehors de l'évê
que ; par contre, tout ce que l'évêque approuve,
tout cela plaît à Dieu.
De la sorte, tout ce qui se · fait sera dans la sûreté et la légitimité ».
Ce texte
permet déjà de faire apparaître une dualité dans
l'interprétation du
terme« catholique».
D'une part,
Ignace affliille qu'en dehors du rattachement à l'évêque du lieu, il n'y a pas de véritable Eglise, et
donc pas davantage de légitimité pour la commu
nauté qui
se rassemble afin d'accomplir les actes
du culte comme le baptême et l'eucharistie.
D'autre
part, Ignace établit une sorte de lien de continuité
entre ce qu'il est possible de considérer comme
l'Eglise céleste (le
Père, le Christ, puis les apôtres)
et l'Eglise terrestre, structurée hiérarchiquement
par les évêques, le presbytorium (collège des prê
tres, des anciens, entourant un évêque, et pouvant
éventuellement être délégués par lui pour le rempla
cer) et les diacres.
L'Eglise terrestre apparaît alors
comme l'image,
le signe de la réalité céleste invisi
ble.
Dans · ces conditions, le terme « catholique ,.
commence a signifier la portée universelle de l'Eglise, c'est la totalité de l'Eglise qui se trouve affir mée, et, en même temps, il signifie la légitimité
d'une Eglise locale, sa vérité pour autant qu'elle se présente liée à l'évêque du lieu.
Un texte, un peu plus tardif (vers les années 160), connu sous le titre de Martyre de Polycarpe, rend plus sensible une distinction du terme« catho
lique ».
Dans ce texte, qui se présente également
comme une lettre, l'adresse elle-même n'est pas
insignifiante : c'est l'Eglise locale de Smyrne qui
écrit
à toutes les Eglises locales présentes dans le monde méditerranéen : « L'Eglise de Dieu qui
séjourne à Smyrne à l'Eglise de Dieu qui séjourne à
Philoménium et à toutes les communautés
de l'Eglise catholique qui séjournent en tout lieu ...
».
Dans le corps même de cette lettre, le terme « ca
tholique » apparaît plusieurs fois dans un sens équi
valent.
Mais un autre sens apparaît: il s'agit alors de la véritable Eglise par opposition à des groupes
hérétiques, à des groupes qui se prétendent d'Egli
se, mais qui en fait n'en sont pas.
« Parmi les élus,
nous trouvons l'admirable martyr Polycarpe qui
fut,
de nos jours, un maître apostolique et prophéti
que, évêque de l'Eglise catholique de Smyrne ...
».
Ainsi, le terme catholique recouvre à la fois la
notion d'universalité (elle séjourne en tout lieu) et
celle de vérité (elle est la véritable Eglise, par oppo
sition aux fausses Eglises, qui sont hérétiques).
Somme toute,
le terme « catholique » apparaît
assez tardivement dans l'histoire de l'Eglise primi
tive :
il faut attendre la mort d'un des derniers
témoins de l'âge apostolique (le jeune Polycarpe
aurait connu le disciple Jean en exil) pour que ce
terme soit admis dans l'Eglise, comme un terme
officiel.
Il souligne d'abord l'universalité de l'Egli
se, et
se trouve ainsi en conformité avec l'expres-.
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- Félicité Robert de Lamennais1782-1854Né à Saint-Malo, il est le fondateur du catholicisme libéral, qui ne reçut ce nom que plus tard :Essai sur l'indifférence en matière de religion (1817-1823), De la religion considérée dans ses rapportsavec l'ordre politique et civil (1824).
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