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LE CANADA AU XXe SIÈCLE

Publié le 13/09/2020

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État de l'Amérique du Nord, membre du Commonwealth ; capitale Ottawa. Comme le reste de l'Amérique du Nord, le territoire actuel du Canada fut habité, il y a quelque 30 000 ans, par des populations venues d'Asie par le détroit de Béring. Le premier Européen qui atteignit le Canada, plus précisément Terre-Neuve, fut sans doute un marin scandinave, Leiv Eriksson, vers l'an mille de notre ère. Cependant, le premier fait certain de l'histoire canadienne reste le débarquement effectué en 1497 au Labrador, à Terre-Neuve ou dans l'île du Cap-Breton, par John Cabot, navigateur italien au service de l'Angleterre. • La Nouvelle-France (1534/1763) • Le Canada anglais (1763/1867) • Le Dominion canadien • Le problème constitutionnel La Nouvelle-France (1534/1763) Dès le début du XVIe s., les bancs de Terre-Neuve étaient visités par des marins anglais, français, espagnols et portugais. En 1524, le Florentin Giovanni da Verrazzano, mandaté par François Ier, donna à cette terre le nom de « Nouvelle-France ». Dix ans plus tard, en 1534, Jacques Cartier entrait dans le golfe du Saint-Laurent, qu'il explora au cours de ses voyages ultérieurs (1535/36, 1541) ; il remonta jusqu'aux sites actuels de Québec et de Montréal ; une première tentative de colonisation, menée par Roberval, n'eut pas de succès. La présence française au Canada s'ouvrit par la fondation de Port-Royal par de Monts, en 1604, et celle de Québec par S. Champlain, en 1608. Dès 1611, des jésuites puis, en 1615, des récollets débarquaient pour évangéliser les Indiens, en particulier les Hurons. En 1634, Jean Nicolet atteignait Sault-Sainte-Marie sur le lac Supérieur, et Paul de Maisonneuve fondait en 1642 Ville-Marie (Montréal). Pour attirer des immigrants, Richelieu fonda la Compagnie de la Nouvelle-France ou des Cent-Associés à qui fut donné le pays avec le monopole du commerce des fourrures, mais qui devait amener au Canada de 200 à 300 colons par an. Les résultats ne furent guère encourageants : les Anglais occupèrent Québec de 1629 à 1632 et les Iroquois détruisirent la confédération huronne alliée de la France en 1648/50. En 1660, il y avait seulement 2 300 colons. L'échec de cette première tentative conduisit Colbert à faire revenir la Nouvelle-France dans le domaine royal en 1663. Le Canada (les rives du Saint-Laurent jusqu'en amont de Montréal), fut administré par un gouverneur, Frontenac (1672/82, 1689/98), un intendant (Jean-Baptiste Talon, 1665/68, 1670/72), un évêque (François de Montmorency-Laval) et un conseil souverain. Les Français s'aventurèrent vers l'intérieur du continent : Marquette et Jolliet arrivèrent au Mississippi (1673) qu'ils descendirent jusqu'à son confluent avec l'Arkansas et Cavalier de la Salle atteignit l'embouchure du fleuve. À la différence de ce que faisaient les Anglais dans leurs colonies, les ambitions des Français étaient commerciales, mercantiles ou évangélisatrices mais non coloniales. Ils se désintéressaient de l'agriculture pour ne rechercher que les bénéfices du commerce des fourrures. Ils étaient 10 000 en 1680, 16 000 vers 1700 et vivaient sous la menace des Anglais, quinze fois supérieurs en nombre. L'Angleterre fondant ses droits sur l'antériorité de la découverte de John Cabot, avait pendant trois ans occupé Québec, puis l'Acadie de 1654 à 1667, et la Compagnie de la baie d'Hudson rivalisait avec les trappeurs français. Ce fut la première phase de la lutte franco-anglaise à laquelle le traité d'Utrecht (1713) mit fin : la France dut céder les territoires de la baie d'Hudson, Terre-Neuve et l'Acadie.  De 1713 à 1743, une longue période de paix permit à la Nouvelle-France de s'étendre jusqu'au centre du continent nord-américain. La Vérendrye (vers 1730/38) fut l'artisan de cette expansion. L'entrée du Saint-Laurent fut protégée par la forteresse de Louisbourg dans l'île du Cap-Breton. Mais l'opinion métropolitaine se désintéressait de la colonie, l'immigration avait pratiquement cessé et, en 1754, la population ne dépassait pas 55 000 âmes, alors que les colonies anglaises en comptait plus d'un million et demi. Le destin du Canada français fut scellé par deux guerres qui ont correspondu, en Europe, à la guerre de la Succession d'Autriche et à la guerre de Sept Ans. Au cours de la première (1741/48), les Anglais prirent Louisbourg en 1745 mais le traité d'Aix-la-Chapelle rétablit le statu quo dans la colonie. Le second conflit s'ouvrit en 1755, soit plus d'un an avant le début des hostilités en Europe, à propos de la région de l'Ohio, route la plus directe entre la Louisiane et le Canada, où Français et Anglais s'affrontaient. En juin, sans déclaration de guerre, l'escadre anglaise de l'amiral Boscawen, captura plusieurs bateaux français à l'entrée du Saint-Laurent. Commandés par Montcalm, les Français étaient en infériorité numérique et durent engager des auxiliaires indiens dont les atrocités furent vite connues. Manœuvrier remarquable, Montcalm fut presque toujours vainqueur de 1756 à 1758, mais les Anglais ayant reçu des renforts purent s'emparer de Louisbourg, de Fort-Frontenac et de Fort-Duquesne. En sept. 1759, Québec devait se rendre après la défaite des plaines d'Abraham et, le 8 sept. 1760, le dernier gouverneur général français, le marquis de Vaudreuil, capitulait dans Montréal. L'article IV du traité de Paris (10 févr. 1763) obligeait la France à céder à l'Angleterre l'Acadie, le Canada, Terre-Neuve, le Cap-Breton, et toute la rive gauche du Mississippi. C'en était fini de la Nouvelle-France. Le Canada anglais (1763/1867) Envers les Français du Québec, les Anglais adoptèrent une politique intelligente et libérale ; l'Acte de Québec (1774) remit les lois civiles françaises en vigueur tandis que le droit criminel anglais était adopté. Les catholiques furent dispensés du serment anticatholique et purent accéder à tous les emplois civils. Le Canada fut ainsi loyal à la couronne anglaise pendant la guerre d'Indépendance américaine et accueillit, après le traité de Versailles (1783), 40 000 loyalistes. L'Acte constitutionnel de 1791 institua un gouvernement représentatif et partagea le pays en deux provinces, le Haut-Canada (Ontario) presque entièrement anglais, et le Bas-Canada (Québec) presque entièrement français, séparés par la rivière Ottawa. L'exploration du pays se poursuivit et atteignit l'océan Arctique en 1789, le Pacifique en 1793. À partir de 1820 apparurent dans les provinces les prémices d'un éveil politique qui lutta pour l'établissement d'un gouvernement représentatif et responsable et, en 1837/38, des rébellions éclatèrent, notamment celle de Papineau dans le Bas-Canada. Pragamatiques, les Anglais accordèrent en 1840 l'Acte d'union qui unifiait sous un seul gouvernement le pays et qui fut une étape vers un gouvernement responsable, établi en 1848. L'Amérique du Nord devenant un modèle, le fédéralisme parut alors la forme de gouvernement la plus apte pour le Canada. Le 1er juill. 1867, la Confédération canadienne fut créée par l'entrée en vigueur de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique du 24 mai 1867. Elle groupait les quatre provinces du Québec, de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, auxquelles s'ajoutèrent le Manitoba en 1870, la Colombie britannique en 1871, l'île du Prince-Édouard (1873), le Saskatchewan et l'Alberta en 1905 et Terre-Neuve en 1949. Le Canada devint un « Dominion » et le pouvoir fut réparti entre le gouvernement fédéral et les provinces. Au Québec fut garanti le maintien de toutes ses particularités, française et catholique. 000200000E3100001D64 E2B,Le Dominion canadien L'Acte du 24 mai 1867 n'avait pas ôté au Canada son caractère colonial qui ne fut totalement aboli qu'en 1931 par le statut de Westminster. Entre-temps, l'idée d'indépendance avait fait son chemin, malgré les conservateurs partisans du maintien des liens avec la Grande-Gretagne, au pouvoir jusqu'en 1896. La croissance économique fut considérable, entraînée par la construction du chemin de fer transcontinental, le Canadian Pacific Railway, qui permit en même temps une immigration continue vers l'Ouest. La culture du blé prit un essor prodigieux. En 1907, Wilfrid Laurier, Premier ministre libéral et francophone, défenseur de l'autonomie canadienne, obtint que le Canada pût négocier en toute souveraineté ses accords commerciaux. Il fut cependant aux côtés des Britanniques dans la guerre des Boers. Robert L. Borden, Premier ministre libéral (1911/20), engagea résolument son pays dans le camp des Alliés dès le début de la Première Guerre mondiale. En 1916, les troupes canadiennes combattirent sous commandement canadien et la conscription fut adoptée, ce qui fit naître une scission dans le parti libéral. Le conflit terminé, le Canada connut une crise économique dont les épreuves accentuèrent le désir d'une souveraineté complète. Parce qu'il n'avait pas été consulté auparavant, il refusa de signer les traités de Lausanne et de Locarno et obtint une représentation diplomatique séparée en 1927. La crise mondiale ramena au pouvoir les conservateurs de 1930 à 1935 mais les libéraux le conquirent de nouveau en 1935 pour le garder jusqu'en 1957. Le Canada entra dans la Seconde Guerre mondiale en pays pleinement indépendant, huit jours après l'Angleterre, et sa contribution fut considérable. L'après-guerre fut une période de plein essor pour le Canada par une immigration soutenue par les découvertes de ressources minérales, par l'afflux des investissements venus des États-Unis et les progrès des industries de transformation. Le problème constitutionnel De 1968 à 1984, la vie politique du Canada fut marquée par Pierre Elliot Trudeau, libéral, qui, faute de maîtriser la crise économique que traversait le pays, dut démissionner. En 1982, il avait rapatrié et fait modifier l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, déposé à Westminster depuis 1967, qui fondait l'autonomie des provinces canadiennes. Arrivé au pouvoir, le conservateur B. Mulroney signa avec R. Reagan un accord de libre-échange qui favorisait les investissements nord-américains au Canada en échange d'un approvisionnement garanti en énergie et matières premières pour les États-Unis. La création de l'ALÉNA, en 1992, permit au Mexique d'y participer. B. Mulroney perdit les élections sans avoir pu faire aboutir les négociations constitutionnelles visant à accroître le pouvoir des provinces et relatives au statut du Québec. Son ministre de la Défense, Kim Campbell, devint Premier ministre, sans pouvoir rétablir la popularité des conservateurs. Les élections d'oct. 1993 furent gagnées par le libéral Jean Chrétien, Québécois, qui devint Premier ministre. Entrèrent au Parlement fédéral deux formations « régionalistes » : le Reform Party, porté par le ressentiment à l'égard de l'Ontario et du Québec, et le Bloc québécois, conduit par Lucien Bouchard. La prise du pouvoir par le Bloc relança la question de l'indépendance du Québec. En oct. 1995, Jacques Parizeau, Premier ministre québécois, organisa un référendum sur l'avenir de la province ; le non à la souveraineté l'emporta et Parizeau démissionna. Il fut remplacé par Lucien Bouchard, fervent partisan de l'autonomie, mais qui démissionna en janv. 2001. 00020000012600002B8F 120,En avr. 1997, un nouveau territoire, le Nunavut (pays des Inuits) a été créé dans le Grand Nord canadien, doté d'une assemblée élue au suffrage universel et d'un gouvernement. Aux élections de nov. 2000, Jean Chrétien remporta une troisième victoire tandis que le Bloc québécois reculait.

« file:///F/Lycée/angui/3/450578.txt[13/09/2020 02:24:50] Le Canada rassemble toutes les anciennes possessions britanniques d’A mérique du Nord, hors les États- Unis.

Constitué en fédération (appelée Confédération) par l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867, il compte sept provinces en 1900 à savoir la Nouvelle-Écosse , le Nouveau-Brunswick, l’Île-du- Prince-Édouard, le Québec, l’Ontario, le Manitoba et la Colombi e-Britannique.

Le gouvernement fédéral gère les Territoires du Nord-Ouest, dont sont détachés le Yukon (1898), puis les provinces de Saskatchewan et d’Alberta (1905).

Terre-Neuve ne se joindra à la fédération qu’en 1949.

L’époque de Laurier.

Les trente premières années du régime fédéral avaient é té dominées par le Parti conservateur.

Au xxe siècle, le Parti libéral détient le pouvoir les deux tiers du t emps.

Le renversement se produit grâce à Wilfrid Laurier (1841-1919).

Son administration (1896-1911) coïnc ide avec une forte croissance du Canada qui devient alors un des grands producteurs et exportateurs mondi aux de matières premières : blé et bovins de l’Ouest, bois destiné à la fabrication de p âte à papier et minéraux.

W.

Laurier met fin aux tensions entre le gouvernement fédéral et ceux des provinces dont les tribunaux ont reconnu l’autonomie constitutionnelle dans leurs champs de responsabilité.

Il est surtout préoccupé de maintenir un équilibre fragile entre anglophones et francophones et entre protestants et cathol iques.

Le Canada et l’Empire britannique.

Les relations avec l’Empire britannique sont au cœur des tensions politiques.

Colonie autonome sur le plan intérieur, le Canada dépend de la Grande-Bretagne pour ses re lations étrangères.

Celle-ci veut que les dominions participent à la défense collective.

Soumis aux pres sions contradictoires des impérialistes anglophones et des nationalistes francophones, W.

Laurier souhaite une p osition canadienne autonome, ce qui contribue à sa défaite en 1911.

Robert Laird Borden (1854- 1937), Premier ministre conservateur (1911-1920), fait entrer le Canada en guerre aux côtés de la Gra nde-Bretagne en 1914.

La contribution du pays est substantielle et ses militaires s’illustrent notamment à Vimy (Pas-de-Calais, France).

Cela permet à R.L.

Borden de réclamer plus d’autonomie.

Il obtient q ue le Canada participe à la conférence de paix, signe le traité de Versailles et devienne membre de la SDN (So ciété des Nations).

L’indépendance complète est bientôt acquise, ce que Londres reconnaîtra par le statut de Westminster (1931).

Fractures.

La guerre accentue les tensions entre francophones, moins enclins à s ’enrôler, et anglophones.

Elles culminent avec la Crise de la conscription (manifestations contre la lo i d’enrôlement obligatoire de 1917), qui favorise la prise du pouvoir par les libéraux (1921-1926 ; 1926- 1930), dirigés par William Lyon Mackenzie King (1874-1950).

La guerre exacerbe aussi les tensions soci ales, alimentées ensuite par les difficultés de l’après-guerre, parmi les ouvriers (grève gé nérale de Winnipeg, 1919) et les agriculteurs.

Dans l’Ouest, le mécontentement face à la domination des inté rêts industriels et financiers de l’Est se manifeste à travers le Parti progressiste en 1921, puis pendant la dé cennie suivante, à travers la Commonwealth Cooperative Federation (CCF) et le Crédit social.

Après l’euphorie économique de la fin des années 1920, la cr ise de 1929 frappe durement le Canada, très dépendant du commerce international des matières premières - mo mentanément paralysé - et des échanges avec les États-Unis, eux-mêmes en crise.

Richard Bedfo rd Bennett (1970-1947), Premier ministre conservateur (1930-1935), ne réussit pas à redresser la situation, malgré sa tentative de lancer son propre New Deal.

Les provinces, responsables de l’aide sociale, s ont débordées et obtiennent l’aide financière du gouvernement fédéral.

Cela conduit à une remis e en question du fonctionnement du fédéralisme canadien, où le partage des ressources fiscales ne correspond pas à celui des responsabilités sociales.

La Seconde Guerre mondiale.

Revenu au pouvoir (1935-1948), W.

L.

M.

King se joint aux Alliés dè s le début de la guerre.

La production de denrées et d’armements entraîne une très forte croissance économique et le gouvernement fédéral contrôle les prix, la production et la main-d’œuvre.

La conscri ption divise à nouveau francophones et anglophones : après un plébiscite (1942), négatif au Québe c, mais positif ailleurs, elle est imposée en. »

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