LE BURUNDI AU XXe SIÈCLE
Publié le 13/09/2020
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État de l'Afrique orientale, borné par le Zaïre, le Rwanda et la Tanzanie ; capitale Bujumbura. Le royaume du Burundi apparaît au XVe s. ; il se maintint jusqu'à l'installation d'un protectorat allemand (1903). Après avoir fait partie du Ruanda-Urundi sous mandat belge, le Burundi devint un royaume indépendant le 1er juill. 1962. Au cours d'un voyage en Europe, le mwami (roi) Mwambutsa IV fut renversé par son fils, prince héritier, qui prit le nom de Ntaré V (8 juill. 1966) ; il fut à son tour renversé, le 29 nov. 1966, par son Premier ministre, Michel Micombero, qui proclama la république. En 1976, l'armée portait au pouvoir le colonel Bagaza et le destitua en 1987 au profit du major Buyoya, un Tutsi qui tenta de mettre fin au népotisme et à la corruption. Mais l'histoire du pays est restée dominée par l'hostilité entre les Tutsis (15 % de la population), qui détiennent tous les pouvoirs, militaire, politique et économique, et la paysannerie hutue qui compose le reste de la population de l'État. De terribles massacres eurent lieu en 1965, 1969, 1972/73, et en 1988. La politique de démocratisation et de transfert du pouvoir aux Hutus, menée par Pierre Buyoya, permit l'élection, en juill. 1993, d'un président hutu, Melchior Ndadaye, tandis qu'un Premier ministre tutsi, Sylvie Kinigi, était nommé. Cependant, la réconciliation entre les deux populations fut arrêtée avec l'assassinat de Ndadaye, le 21 oct. 1993, au cours d'un putsch avorté d'officiers tutsis. La mort de son successeur, Cyprien Ntaryanira, le 6 avr. 1994, abattu dans un avion avec son homologue rwandais, ralluma la colère des Hutus et les massacres furent attisés par les extrémistes hutus et la déstabilisation du Rwanda voisin à l'été 1994. Cette situation de guerre civile interethnique, qui a fait plus de 150 000 morts depuis 1993, a conduit l'armée à intervenir en réinstallant au pouvoir, en juill. 1996, le major tutsi Pierre Buyoya, déjà président de 1987 à 1993, qui nomma Premier ministre le Hutu Pascal-Firmin Ndimira. En sept. de la même année, le Parlement fut rétabli et les partis politiques à nouveau autorisés. Après deux ans de tractations, grâce notamment à la médiation de N. Mandela, treize des dix-neuf parties impliquées dans le conflit du Burundi signèrent en Tanzanie, fin août 2000, un accord de paix visant à mettre fin à sept ans de guerre civile. L'absence des organisations de guérilla hutues et le refus des factions de s'engager sur un cessez-le-feu rendaient cependant cet accord fragile.
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Les frontières actuelles de l’ex-royaume du Burundi, colonisé à
la fin du xixe siècle par l’Empire allemand
puis par la Belgique en 1916, ne furent définitivement fixées qu’
en 1919 par la seconde et le Royaume-
Uni.
Au cours du mandat (conséquence de la Première Guerre mondia
le), puis de la tutelle belge, une
administration indirecte de la colonie prévalut, des chefs et notable
s locaux formés par le colonisateur
encadraient les populations sous les ordres d’un administrateur belge
.
Avec l’indépendance (1962), les nouvelles autorités héritè
rent des contraintes économiques que
représentait le défi de la diversification des activités extra-
agricoles dans un contexte de monoexportation
caféière.
Comptant plus de cinq millions d’habitants lors du re
censement de 1990, le Burundi figurait en
2000 au deuxième rang des pays africains en termes de densité de p
opulation (250 hab./km2).
Celle-ci,
rurale à plus de 90 %, se concentre sur les hautes terres de la crê
te Congo-Nil où domine une agriculture
extrêmement intensive dont les performances reposent essentiellement
sur l’apport en travail faute de
facteurs de production modernes accessibles.
Les efforts sans cesse acco
mplis par les producteurs pour
couvrir leurs besoins alimentaires bénéficient d’un environneme
nt relativement favorable sur le plan des
infrastructures économiques et sociales.
Ils ont toutefois souvent é
té compromis ou anéantis par la
répétition de troubles politiques majeurs.
Les clivages ethniques entre population hutu (environ 85 % de la popula
tion) et tutsi (15 %), utilisés par
la colonisation belge pour consolider son autorité, furent dès 195
9 exacerbés par la présence de
nombreux réfugiés rwandais tutsi.
Entre 1961, date des première
s élections législatives, qui accordèrent
le pouvoir au prince Louis Rwagasore (?-1962), fondateur de l’Upron
a (Unité pour le progrès national), et
1976, date du coup d’État du colonel Jean-Baptiste Bagaza (1946-)
et de l’instauration de la Seconde
République, les luttes pour le contrôle du pouvoir furent incessan
tes : assassinats de L.
Rwagasore en
1962 et du Premier ministre hutu Pierre Ngendandumwe en 1965, proclamati
on de la République en
1966.
La violence politique atteignit un paroxysme en 1972 avec le gé
nocide des Hutu (entre 100 000 et
300 000 victimes).
Dès lors, la suprématie tutsi s’ancra solid
ement à tous les niveaux de la société.
La « décennie Bagaza » débuta par de nombreuses mesures d’
apaisement politique, fit une priorité du
développement économique comme de l’ouverture régionale et i
nternationale, mais s’acheva, en 1987,
dans un climat de divisions internes extrêmes et de grande tension ré
gionale.
Le major Pierre Buyoya
(1949-), qui s’empara alors du pouvoir, prit très vite la mesure
des défis qui s’imposaient au pays en
matière de démocratisation.
Avec le Premier ministre Adrien Siboma
na ([1953-] Hutu) à la tête de
gouvernements ethniquement rééquilibrés, l’ensemble des inst
itutions fut profondément remanié et une
nouvelle Constitution adoptée en 1992.
Ce processus déboucha sur l
’organisation des premières élections
législatives et présidentielle démocratiques en juin 1993 qui v
irent la victoire des candidats du Frodébu
(Front pour la démocratie au Burundi, opposition à dominante hutu
) et l’élection à la présidence de
Melchior Ndadaye (1953-1993).
La réaction de l’armée (monoet
hnique tutsi) fut brutale : trois mois après
les élections, le président et les principaux dignitaires du ré
gime furent assassinés.
La guerre civile
s’installa.
Il fallut ensuite trois autres années aux divers mouve
ments extrémistes pour achever la
déstabilisation des institutions et voir P.
Buyoya s’emparer à
nouveau du pouvoir en juillet 1996.
Après la mise en place en juin 1998 d’un gouvernement qui réint
égrait des membres de l’ex-majorité,
l’embargo international imposé au Burundi après le coup d’É
tat fut levé (janvier 1999), dans un contexte
régional très dégradé du fait des guerres civiles au Rwanda
et au Congo-Zaïre.
Ensuite, de difficiles
négociations ont été engagées entre toutes les parties en co
nflit à Arusha sous la présidence du « père
fondateur » de la Tanzanie Julius Nyerere.
Elles avaient à charge
de définir les réformes institutionnelles
et le nouveau cadre constitutionnel pouvant garantir une paix civile dur
able.
Au début de l’année 2000,
l’ancien président sud-africain Nelson Mandela a succédé à
J.
Nyerere, décédé, et un accord de paix a été
signé (en août).
Les élections législatives et présiden
tielle de 2005 ont conclu la période de transition..
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