Le Bonheur des tristes de Luc DIETRICH (Résumé & Analyse)

« Né en 1913, mort précocement en 1944, Luc Dietrich connut une existence particulièrement misérable.

Orphelin depère, il perd sa mère, qui se drogue, à dix-huit ans.

Adulte, il mène une vie de vagabond, fréquentant desprostituées et des truands.

Ami et disciple de Lanza del Vasto, il trouvera dans la spiritualité et la poésie un certainréconfort. Abandonné à lui-même durant son enfance, Luc retrouve sa mère, avec qui il mène une vie faite d'incertitudes et derêves. Une enfance sombreDans Le Bonheur des tristes (1935), Luc Dietrich raconte son enfance et son adolescence dans la France de l'entre-deux-guerres, l'attachement exclusif qui le lie à sa mère et les vicissitudes de leur existence commune.

Infirmière demétier et de vocation, celle-ci emmènera Luc à travers le pays d'hôpital en hôpital.

Mais, avant de pouvoir réaliserce désir qu'il a depuis toujours de vivre avec sa mère, Luc a été confié à un oncle égoïste et pervers qui, neparvenant pas à ses fins, s'en est débarrassé en le plaçant dans un asile pour enfants retardés.

En raison de cetteenfance meurtrie, sa découverte du monde sera lente et ambiguë.

Lente, car la laideur de ses premières expériencesnourrit chez lui de nombreuses réticences.

Envers la nature d'abord, belle certes, mais aussi cruelle, envers lesfemmes surtout, la concupiscence évoquant à ses yeux le péché.

Ambiguë, car ce qu'il découvrira, il s'efforcera dele sublimer par la rêverie avant d'en apprécier la juste valeur.

Les ruses et les naïvetés de l'amour adolescent serontainsi rejetées au nom d'un idéal de pureté.

Quand sa mère meurt, Luc s'engage comme valet de ferme et c'est,paradoxalement, dans ce milieu où le labeur est dur et le sens de la fête grivois qu'il trouvera sa vocation d'écrivain. Apprendre à rêverL'alchimie des langages - il est tantôt réaliste, tantôt fantastique - qu'on trouve dans le livre de Luc Dietrich reflètel'état d'esprit du rêveur.

De ses années d'enfance, le personnage gardera un goût amer qui l'empêchera d'aimerpleinement la vie.

Mais, pour cette raison même, ce premier regard va s'enrichir d'une vision poétique, grâce àlaquelle il transfigurera ce qui l'entoure : un château en ruine devient un palais où l'enfant rencontre la fiancée desaint Georges, une simple cabane figurant une retraite sauvage inscrite sur la seule carte du rêve.

C'est d'ailleursbien l'ambivalence du caractère du jeune Luc dont le titre du livre, Le Bonheur des tristes, se veut l'écho : ceshommes tristes qui goûtent au bonheur mieux que les autres, ce sont les nostalgiques, ceux dont la tristesse estsource de création.. »