Le bilinguisme dans l’enseignement en Haïti le cas de l’enseignement supérieur.
Publié le 22/08/2022
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«
Le bilinguisme dans l’enseignement en Haïti le cas de l’enseignement supérieur.
Plan du travail
Introduction
1.
Problématique
2.
Définition des concepts clés
a) Bilinguisme
b) Enseignement
c) Diglossie
3.
Formulation de la question centrale de recherche
4.
Formulation de l’hypothèse de recherche
5.
Objectif
Conclusion partielle
Introduction
Ce travail se penche sur le bilinguisme, mais dans un pays avec une particularité qui n’est pas
commune avec d’autres.
Ma préoccupation se tourne vers Haïti car, c’est un pays qui a connu un
passé colonial sans pareil, qui lui a laissé de nombreuses séquelles, parmi lesquelles : un système
religieux confuse ; un Etat boiteux, pire encore un Etat en Haïti et non un Etat haïtien 1 ; comble
de l’histoire, deux langues en continuelle confrontation.
Outre cela, ce passé a su se faufile même
dans le système éducatif haïtien ou la langue des colons petit à petit fit ombre à la langue
autochtone.
Il faut noter que la majorité de la population haïtienne parle créole, et le créole est la
langue maternelle de plus de la moitié des haïtiens qui sont nés et élevés en Haïti.
De ce fait, le
bilinguisme (français-créole) qui prévaut dans le pays prend de plus en plus.
Et, à ne pas douter,
toute cet extension a forcément des répercussions sur l’éducation.
Pour mieux me situer, ce travail fixera principalement les établissements supérieur de la
ville métropolitaine où la majorité des dits établissements sont concentrés.
En résumé, les
prochaines pages seront consacrées à ces types d’institutions tout particuliers, par le fait que
l’enseignement y est donné en deux langues.
En Haïti, on observe de nombreux phénomènes de mélange et d’alternance des langues,
comme il est habituel en situation de diglossie sociétale et de bilinguisme individuel (d’une
minorité de la population).
Il nous semble toujours utile faute de mieux, et à condition toutefois
de ne pas lui associer la définition restrictive qu’en donne Ferguson dans son célèbre article, à
condition de lui donner une acception plus ouverte, inspirée de celle proposée par Georges Lüdi
et Bernard Py : « Diglossie 2 : situation d’un groupe social (famille, tribu, ville, région, etc.) qui
utilise une ou plusieurs variétés (langues, idiomes, dialectes, etc.) à des fins de communication,
fonctionnellement différenciées, pour quelque raison que ce soit.
»
Même si la situation linguistique d’Haïti a beaucoup évolué depuis l’époque où Ferguson
s’est penché sur elle, si l’on s’intéresse à la paire de langues en contact actuellement, on constate
qu’en ce qui concerne le mode d’apprentissage, pour la majorité des Haïtiens, l’appropriation du
français s’effectue ‘‘quand elle parvient à s’effectuer’’ par apprentissage en milieu scolaire
tandis que celle du créole s’opère encore essentiellement par le biais de l’acquisition en milieu
naturel (Clive Perdue).
Le travail se destine donc à comprendre et a s’immerger dans le quotidien de ces institutions
afin d’essayer de saisir les rapports et les obstacles du bilinguisme.
1
Jean Casimir, Une Ile Dans un océan Trop Etroit
Plan du travail
Le plan du travail est le suivant : premièrement nous nous intéresseront aux aspects lies a la
définition du bilinguisme selon différents auteurs, cause du bilinguisme en Haïti et les
conséquences.
Plus loin nous verrons la problématique ; la définition des concepts clés ; la
formulation de la question centrale de recherche ; la formulation de l’hypothèse de la recherche ;
objectif du travail et enfin la conclusion partielle.
1.
Problématique
Malgré les avancées spectaculaire dans les langues créoles dans toutes les sociétés ou elles sont
parlées comme : ‘‘ Haïti, Martinique, Guadeloupe ’’, ces langues continuent d’être dénigrées non
seulement par les non-créolophone, mais aussi par leurs propres locuteurs créolophones, on a
une petite idée en suivant la virulence des débats et des positions fortement anti-créole dans de
nombreuse forum sur Haïti.
Dans toutes sociétés humaines, les questions de langue ont toujours
soulevé d’énormes passions et les sociétés créolophones ne sauraient y échapper.
Les raisons de
ces passions sont diverses : l’ignorance de la langue et des principes de base, la coexistence
d’une langue créole avec une langue européenne prestigieuse dans toutes les territoires ou le
créole est la langue de communication ; les schémas coloniaux toujours à l’œuvre dans ces
sociétés créolophones postcoloniales ; les nombreuses inégalités sociales et économiques
relevant de l’esclavage.
Le créole est la langue maternelle des 8 à 9 Millions d’Haïtiens qui sont nés et élevés en
Haïti.
Cela veut dire que pour ces gens la faculté de langage qu’ils ont reçu à la naissance s’est
activée au contact de leur environnement linguistique pour produire la langue, le kreyòl, dans
laquelle ils ont acquis leur compétence linguistique.
Depuis la constitution de 1987, le créole
coexiste avec le français en tant que langue officielle de la République d’Haïti.
Tandis que tous
les locuteurs haïtiens nés et élevés en Haïti parlent couramment kreyòl, seule une minorité de ces
locuteurs est capable de s’exprimer en français dans n’importe quelle situation.
Il est vrai qu’une langue est un outil de communication, cependant, elle est loin de n’être que
cela.
La langue est le véhicule de la pensée.
On imagine mal l’expression d’une pensée
clairement articulée et sans représentation symbolique qui passe par la langue.
Une langue c’est
aussi un moyen d’expression littéraire.
Toute langue est d’abord parlée et seulement plus tard
écrite.
La langue peut être considérée comme une institution sociale, car les institutions jouent un
rôle capital dans la vie social.
A titre d’exemple la langue française et anglaise est devenue des
institutions au fil du temps mais pas des organisations.
Elles sont fondamentales dans la vie dans
la mesure où aucune institution ne peut se passer d’elles.
Dans son livre, l’institution du français
(1985), Renée Balibar a étudié comment la langue française s’est instituée en en tant que langue
nationale.
Le terme « institution » est pris ici dans le sens de « structure sociale établie par la
loi ».
Les écoles haïtiennes héritées du modèle éducatif français, en ce sens que leur structure
actuelle est le produit du choc de la colonisation française.
En effet, l’organisation même de cette
société est structurée selon le modèle français.
Ainsi, si l’école n’est pas la seule sphère dans
laquelle se manifeste l’héritage colonial, elle est cependant le lieu le plus favorable à la
pérennisation de celui-ci.
Quoique la problématique de la structuration de cette école ait enfin été
clairement posée au début des années 1980 avec notamment les propositions de la « réforme
Bernard2 » dans le cas d’Haïti.
Bien que les autorités burkinabè aient opté dès le lendemain de l’indépendance de 1960 pour un
système éducatif différent de celui qui leur avait été légué par la France, ces systèmes restent
encore remarquablement marqués par l’esprit du modèle éducatif français enraciné depuis
l’époque coloniale.
Ce modèle influence la reproduction des inégalités sociales implantées dans
les colonies tant par le choix de l’organisation des cycles d’enseignement, des contenus, des
modalités de sélection, du parti-pris pour le français comme langue de scolarisation et
d’enseignement/apprentissage, ainsi que par la finalité de l’éducation elle-même.
L’un des
problèmes de l’éducation en Haïti (ce qui est valable aussi pour les autres pays postcoloniaux
français) est le choix du français comme langue de scolarisation, d’enseignement et comme
véhicule des matières fondamentales.
Ce choix alimente un rapport de pouvoir et de domination.
Donc participe à une stratégie qui préserve les inégalités sociales enracinées depuis la
colonisation.
Youn nan rezon ki lakòz sistèm lekòl Ayiti a fè fayit, se paske lang yo plis
itilize pou yo anseye elèv yo se franse alòske pifò Ayisyen—kit se elèv, kit
se pwofesè—se kreyòl sèlman yo pale byen.
[…] Koze kreyòl pa ka sèvi
nan edikasyon, se sistèm kolonyal la ki te foure lide sa a nan tèt anpil
moun.
(DeGraff, 2016, p.133-134)
Car ceux qui ont le pouvoir de décision dans ce pays-là ont normalement conscience des réalités
néfastes sur l’éducation lorsque la langue maternelle des enfants n’est pas la langue de
scolarisation.
Mais ce choix délibéré entend maintenir les privilèges d’une élite qui bénéficie
d’un prestige symbolique et des avantages sociopolitiques et culturels du pays au détriment de la
majorité de la population.
La métropole n’avait pas comme objectif d’assurer le développement des haïtien par la
scolarisation.
La scolarisation était réservée qu’à un petit groupe cible dans le but d’assimiler la
culture française et la langue afin d’assurer la continuité et la viabilité de l’industrie coloniale.
3
Ainsi dans un pays où il y a tant de clivage, ou les étudiants pensent en créole et produisent en
français, peut-on espérer un quelconque projet éducatif ? De plus avec l’inintérêt des
responsables qui se désintéressent de plus en plus au secteur d’enseignement le pays s’engouffre
jour après jour.
2
La réforme Bernard lancée en 1979 est considérée comme la réforme la plus novatrice
qu’Haïti ait jamais connue depuis son indépendance.
Cette réforme redéfinissait la structure
du système éducatif en diversifiant les filières d’enseignement, en mettant en place un
mécanisme de passage automatique à certains niveaux du système en vue d’augmenter les
flux scolaires et surtout par l’accent mis sur l’usage de la langue maternelle des apprenants
(le créole) dans le processus d’enseignement/apprentissage dès les premières années.
3
Maxime Compaoré, 1995
2.
Définition des concepts clés
Chaque recherche recèle un ensemble de concepts clés qui lui sont propres.
Par conséquent mon
travail qui touche la problématique du bilinguisme dans l’enseignement en Haïti le cas de
l’enseignement supérieur, j’ai heurté les concepts suivants : ‘‘ bilinguisme, enseignement,
diglossie ’’.
a) Bilinguisme
- Dans son ouvrage Language, Bloomfield retient la formule «native-like control of two
languages» (1933: 56), qui insiste sur une maitrise à haut niveau des langues en question.
Bloomfield est rejoint dans cette approche par....
»
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