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Le Beau est-il le véritable but de la création artistique ?

Publié le 05/08/2009

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QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE      • Hegel, Esthétique ( Vrin).

 « Le besoin général et absolu qui donne naissance à l'art (du point de vue forme) vient de ce que l'homme est conscience pensante, c'est-à-dire qu'il fait pour soi ce qu'il est et ce qui est... Cette conscience de soi, l'homme l'atteint de deux manières : en premier lieu théoriquement; en second lieu, l'homme conquiert l'existence pour soi par l'activité pratique... Ce besoin traverse les formes les plus variées jusqu'à ce mode de production de lui-même dans les choses externes qu'est l'oeuvre d'art.  Nous trouvons notamment que l'homme s'est toujours servi de l'art comme d'un moyen de prendre conscience des idées et des intérêts les plus élevés de son esprit. Les peuples ont déposé leurs conceptions les plus hautes dans les productions de l'art, ils ont exprimé et en ont pris conscience par le moyen de l'art. «  • Le problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche  de Jean Granier (Éditions du Seuil), le paragraphe intitulé Apologie de l'art, pages 520 et suivantes.  Citation de Nietzsche : « Comment naît l'art ? Comme un remède à la connaissance. La vie n'est possible que grâce à des illusions d'art. «  « Si nous n'avions pas approuvé les arts, si nous n'avions pas inventé cette sorte de culte de l'erreur, nous ne pourrions pas supporter de voir ce que nous montre maintenant la science : l'universalité du non-vrai, du mensonge, et que la folie et l'erreur sont conditions du monde intellectuel et sensible. La loyauté aurait pour conséquence le dégoût et le suicide. Mais à notre loyauté s'oppose un contrepoids qui aide à éviter de telles suites : c'est l'art, en tant que bonne volonté de l'illusion. «  Le Gai Savoir, livre II, § 107.

« Le beau peut se définir comme ce qui, dans un être ou un objet, est susceptible de procurer un sentiment de plaisir à celui qui le contemple.

Lorsque nous nous interrogeons sur le but de quelque chose ou de quelqu'un, nous nous interrogeons sur l'objet qu'ilvise, sur ce qu'il cherche à atteindre au travers de son activité.

Le but est donc la chose vers laquelle tend l'action,l'industrie ou la pensée d'un être, ce dont il est actuellement sépare mais qu'il cherche à atteindre au moyen de sesefforts. Par création artistique, on entend l'activité qui tend à produire des œuvres d'art.

Lorsque nous parlons d'art, nousdésignons en vérité deux réalités distinctes.

Jusqu'au dix-huitième siècle, le terme « art » désignait l'ensemble destechniques de production d'artefacts : tel était encore le cas dans le Discours sur les sciences et les arts (1750) de Jean- Jacques Rousseau.

Ainsi, l'activité de l'artiste et celle de l'artisan étaient recouvertes par le même terme.

Or, il semble queces deux activités ne soient pas entièrement réductibles l'une à l'autre, qu'elles possèdent chacune une spécificité àélucider.

Par conséquent, il nous faudra au cours de ce travail préciser d'une part ce qui distingue l'art de l'horloger decelui du poète, l'activité du coutelier de celle du plasticien ; et toujours préciser à laquelle de ces deux activités singulièresnous pensons lorsque nous employons le signifiant « art ».

En posant la question « le beau est-il le véritable but de la création artistique ? » il semble que nous ne pouvons faireautrement que de répondre par l'affirmative.

En effet, par création artistique, on entend une activité qui produit desartefacts qui se singularisent de tous les autres par leur prétention à la beauté.

Nous pouvons donc penser que c'est enraison même de la nature de la création artistique que le Beau en est le véritable but.

Cependant, ne réduisons-nous pasnotre entendement de la nature de la création artistique en lui attribuant pour but premier, véritable, celui de produireune image, un sentiment ou une idée de la Beauté ? Il se peut que la création artistique ait d'autres buts, notamment denature politique ou morale.

Néanmoins, nous verrons qu'alors même que la création artistique s'attribue d'autres buts quela Beauté, il n'en reste pas moins qu'elle contribue toujours à modifier notre acception et notre concept du Beau. La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si la création artistique a pour but premier ou secondairede produire le sentiment du beau chez le spectateur. I.

La création artistique a pour but premier de créer le sentiment du beau chez le spectateur a.

Quelle est notre compréhension du beau ? Avant de tenter de répondre à la question « le beau est-il le véritable but de la création artistique ?» il nous fautcommencer par éclairer un peu le concept de beau.

En effet, la réponse à la question qui nous est posée dépendra engrande partie de notre compréhension de ce concept.

Par beau, nous pouvons désigner non seulement ce qui m'agrée àmoi, mais à autrui également.

Il y a en effet dans le beau une dimension d'évidence qui s'impose à tous les êtres humains,lesquels s'accorderont volontiers à juger beau certains spectacles, certains objets, et non d'autres.

Ce principe estnotamment énoncé par Kant dans le chapitre VI de la Critique de la Faculté de Juger : « Le beau est ce qui est représenté sans concept comme objet d'une satisfaction universelle.

(...) Car qui a conscience quela satisfaction produite par un objet est exempte d'intérêt, ne peut faire autrement qu'estimer que cet objet doit contenir unprincipe de satisfaction pour tous.

En effet, puisque la satisfaction ne se fonde pas sur quelque inclination du sujet (ouquelque autre intérêt réfléchi), mais qu'au contraire celui qui juge se sent entièrement libre par rapport à la satisfaction qu'ilprend à l'objet, il ne peut dégager comme principe de la satisfaction aucune condition d'ordre personnel, dont il serait seul àdépendre comme sujet.

Il doit donc considérer que la satisfaction est fondée sur quelque chose qu'il peut aussi supposer entout autre.

Et par conséquent, il doit croire qu'il a raison d'attribuer à chacun une satisfaction semblable.

Il parlera donc dubeau, comme si la beauté était une structure de l'objet et comme si le jugement était logique (et constituait uneconnaissance de celui-ci par des concepts de l'objet), alors que le jugement n'est qu'esthétique et ne contient qu'un rapportde la représentation de l'objet au sujet ; c'est que le jugement esthétique ressemble toutefois en ceci au jugement logiquequ'on peut le supposer valable pour chacun.

(...) Il s'ensuit que la prétention de posséder une valeur pour tous doit être liéeau jugement de goût et à la conscience d'être dégagé de tout intérêt, sans que cette prétention dépende d'une universalitéfondée objectivement ; en d'autres termes, la prétention à une universalité subjective doit être liée au jugement de goût ». A la lumière de l'analyse Kantienne, nous dirons que le beau est universel, car il tient à des critères objectifs identifiables.Pour nous en convaincre, nous pouvons voir que la dissymétrie (d'un visage, ou d'un animal, etc.) est souvent cause delaideur : pensons par exemple aux monstres mythologiques, tels le dragon ou le griffon, qui incarnaient la laideur enmême temps que l'idée de dissymétrie.

Par conséquent, nous pouvons dire que le beau est le sentiment subjectif, éprouvépar une conscience particulière, d'une harmonie qui est en elle-même objective.

La subjectivité et la singularité dujugement de gout n'empêchent nullement de distinguer sur quelles bases objectives elles sont fondées.

Et en raison de. »

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