le baroque
Publié le 22/05/2020
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Guillaume HattMémoire de maîtrise sous la direction de M.
Magnien Année 1996/97Se confronter au Mespris de
la vie et consolation contre la mort de Jean-Baptiste Chassignet, c'est très vite se retrouver face à une oeuvre
prolifique et un appareil critique peu développé.
Ce recueil de 446 sonnets et de plus de 1000 vers de pièces
longues publié en 1594 ne semble pas avoir attiré beaucoup le regard jusqu'à cette deuxième moitié du siècle
marquée par la redécouverte de nombreux poètes baroques.
Les lecteurs des siècles passés n'ont guère été
aimables avec cet auteur, ce qui a sans doute contribué à faire de lui non pas un poète maudit mais simplement
un poète oublié.
Il a fallu attendre une édition globale de l'oeuvre pour que la critique puisse avoir une vue
d'ensemble du travail de Chassignet dans son ouvrage principal.
Et pourtant, les commentaires ont encore le
plus souvent une portée locale, partielle, évoquant telle figure ou tel travail de l'image dans le Mespris....
Ce
constat nous a amené à vouloir développer un aperçu de l'oeuvre par un travail à grande échelle, rendu
possible grâce à l'usage de l'informatique.
Il s'agissait de créer d'abord une base de données, composée de
certains critères susceptibles de différencier les sonnets.
Ce sont en effet les seuls poèmes de l'ouvrage qui
ont une individualité suffisante pour se prêter à ce type de travail.
À travers l'espace du recueil ainsi réduit, il
devient envisageable de déterminer certaines récurrences ou au contraire certaines divergences qui
opposeraient ou rapprocheraient des sonnets parfois fort éloignés dans l'ouvrage.
Cette approche permet ainsi
d'envisager chaque sonnet dans son unicité, mais aussi comme un élément du système qu'est le recueil.
Il ne
faut en effet jamais perdre de vue ces deux contraintes de la chaîne de sonnets qu'est le Mespris...; ce n'est
qu'en passant fréquemment du microcosme du poème au macrocosme de l'oeuvre que peut se dessiner une
spécificité du discours de Chassignet.
Tout l'enjeu de la démarche d'écriture de l'auteur, qui oppose la brièveté
du sonnet, forme naturellement close et ramassée, à l'importance de l'ouvrage que leur accumulation engendre,
repose dans l'hésitation ainsi élaborée.Il faut aussi envisager cette écriture en lien avec la nature même du
discours qui nous occupe ici: ce texte s'inscrit dans le courant de poésie religieuse de l'époque.
Cela implique.
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