Le baroque
Publié le 15/05/2020
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Le baroque
Origine du nom
Le mot « baroque », issu de l'espagnol barrueco, désigne d'abord au XVIe siècle, dans la langue technique des joailliers, une perle de rondeur irrégulière.
Cen'est qu'en 1718 que l'Académie évoque dans son Dictionnaire le sens figuré du mot : « irrégulier, bizarre.
» Mais le terme ne désigne pas encore un courantesthétique.
À partir de 1860 seulement, on applique le terme à l'art qui s'est répandu aux XVIe et XV IIe siècles depuis l'Italie jusque dans toute l'Europe,et par analogie à la littérature qui y correspond.
Naissance du courant
Jusqu'à une époque récente, les critiques n'ont vu dans le XVIIe siècle que l'épanouissement du classicisme, négligeant toute la première partie du siècle.On a longtemps considéré les productions de 1580 à 1640 comme étant irrégulières, bizarres, relevant d'écrivains indépendants.
Depuis 1950 environ, ona mis en valeur quelques traits esthétiques communs qui dominent cette période : on les a regroupés sous le terme de « baroque ».
Il faut constater qu'il n'ya jamais eu d'« école baroque ».
Le courant baroque a marqué tous les pays d'Europe à un moment donné entre la fin du xvi' siècle et le début du XVIIIe.
Ila touché tous les arts, notamment la sculpture, l'architecture et la musique.
Le baroque se définit par ses formes et ses thèmes, plus que par un « manifeste», puisqu'il n'y a pas eu de « théorie du baroque » avant le xx1" siècle.
L'esthétique baroque
On ne peut pas parler de « doctrine ».
On constate une certaine sensibilité qui s'exprime à travers les œuvres :
les connaissances de l'homme ne sont pas sûres.
Les grandes découvertes du xvi siècle ont tout remis en cause : le monde est instable ; .
le vrai etl'illusion, l'être et le paraître ne se distinguent pas nettement ; .
le monde est un spectacle : tout est théâtre et illusion
l'imitation des Anciens n'est pas une priorité : il faut être moderne
le public visé est un public cultivé, mais pas nécessairement érudit ; tous les excès sont permis au nom de la liberté créatrice.
Thèmes
- Le mouvement : le monde est instable, en mouvement, tout change.
- Le temps : le temps est insaisissable, il nous entraîne.
La vie est fugitive, les images qui reviennent pour l'évoquer sont celles de l'eau, de la flamme, de labulle de savon, ou du vent.
- Le déguisement : le décor, l'apparence, la façade deviennent essentiels.
Le trompe-l'œil et les jeux de miroir sont privilégiés.
- L'inconstance amoureuse : dans un monde instable, marqué par l'écoulement irrémédiable du temps, les sentiments n'ont rien de définitif.
Le plaisir guidel'homme.
- La mort : elle est présente partout, sous-jacente dans toutes les formes de la vie.
Vie et mort ne font qu'un.
Formes
Goût pour les figures de style, et en particulier l'antithèse (opposition), la métaphore (image) et le paradoxe.
Le théâtre : tragédies et pastorales, qui transforment le monde en spectacle.
La poésie personnelle est marquée par des images flamboyantes, mais aussides jeux formels (coq-à-l'âne, galimatias...).
Les hommes
Agrippa d'Aubigné.
Jean de Sponde (1557-1597)
Protestant converti au catholicisme, pris dans les guerres de religion, il est marqué par une soif d'absolu et une grande inconstance.
Théophile de Viau (1590-1626)
Auteur de tragédies et de poésies, chef de file des anticonformistes vers 1620, il connaît des périodes fastes à la cour et des disgrâces.
Poursuivi par unjésuite, il connaît pendant deux ans la prison.
Saint-Amant (1594-1661)
Il se vante d'ignorer le latin et le grec, mais de parler l'anglais, l'italien et l'espagnol.
Grand voyageur, il compose surtout des poèmes, des chansons à boire,des sonnets où il chante la joie de vivre et la bonne chère.
Tristan L'Hermite (1601-1655)
Il est connu pour ses poésies descriptives, sa poésie amoureuse et sensuelle.
Cyrano de Bergerac (1619-1655)
Son nom est resté célèbre grâce à la pièce d'Edmond Rostand.
Il est l'auteur de L'A utre Monde; ou les États et empires de la lune et du soleil.
Il y raconteun voyage de science-fiction dans la lune et expose des théories rationalistes.
Il critique la religion et la morale conformiste.
Les œuvres
1588 : Méditations, Jean de Sponde.
1616 : Les Tragiques, Agrippa d'Aubigné.
1621 : Œuvres, Théophile de Viau.
1636 : L'Illusion comique, PierreCorneille.
Le Cid, Pierre Corneille.
1642 : Œuvres, Saint-Amand.
Le Page disgracié, Tristan L'Hermite.
1650 : L'A utre Monde, Cyrano de Bergerac.
Sonnets sur la mort, IV, Jean de Sponde..
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