Le 18-Fructidor
Publié le 16/05/2020
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Le 18-Fructidor (4 septembre 1797)
Directoire contre royalistes.Un «coup de balai» est indispensable.
C'est du moins l'avis des directeurs Barras, Rewbell et La Révellière-Lépeauxqui, après avoir lutté en 1796 contre la gauche, s'apprêtent, en 1797, à combattre la droite.
Depuis quelques mois,des réseaux se sont en effet constitués à travers le pays en vue de restaurer la monarchie et l'on assiste à unrenouveau religieux.
Témoignage du mécontentement public contre le régime, les élections partielles du printemps de1797 ont été un triomphe pour la réaction (Pichegru, général royaliste, auréolé de ses victoires en Hollande, a mêmeété nommé président du Conseil des Cinq-Cents).
Il s'agit donc d'épurer les Assemblées et, en même temps,d'éliminer les deux autres directeurs: Carnot, républicain partisan de la légalité, et Barthélémy, monarchisteconvaincu.
Pour réussir ce coup de force contre la droite, le trio directorial a besoin de l'appui de l'armée.
Oùtrouver une «épée républicaine»? On songe à Bonaparte, alors en Italie, mais il refuse de jouer, pour l'instant, unrôle politique.
Il envoie toutefois en France le général Augereau.
En août, cet homme à poigne est nommécommandant de la région militaire de Paris.Dans la nuit de 3 au 4 septembre, les murs de la ville se couvrent d'affiches annonçant la découverte d'uneconspiration en faveur du comte de Provence, conspiration ourdie par Pichegru.
Au matin, la force armée envahit lesTuileries, où siègent les deux Conseils.
Les grenadiers qui gardent le Corps législatif n'opposent aucune résistance:«Nous ne sommes pas des suisses, nous ne nous battrons pas pour Louis XVIII!» Le piège est bien tendu et lesparlementaires qui se présentent s'y laissent tous prendre.
Augereau, arrivé en personne à la tête d'une colonne,fait saisir les indésirables: Pichegru, Willot, Boissy d'Anglas, Laffon de Ladebat, etc.
A ceux qui protestent contrecette illégalité, on crie: «La loi, c'est le sabre!» A la même heure, au Luxembourg, Barthélémy est arrêté dans sonlit, mais Carnot échappe de justesse en s'enfuyant par le jardin.
A midi, tout est terminé.
Le soir, les Conseils,épurés, mutilés, se regroupent avec docilité dans de nouveaux locaux pour ratifier le fait accompli.
Une liste deproscription est dressée: 65 malheureux sont désignés pour la déportation à la Guyane, où plusieurs d'entre euxmourront.
Dans 49 départements, les élections sont cassées et 177 députés mis à pied.Barras peut jouir de sa victoire: deux ans plus tard, il comprendra mieux le danger d'une intervention militaire dansles affaires de la République..
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