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Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte : (Fiche de lecture) de Karl Marx

Publié le 17/05/2020

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« Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte : (Fiche de lecture) de Karl Marx Le 18 Brumaire de Louis BonaparteKarl MarxIntroduction : Pour le lecteur peu au fait de Marx, ce dernier reste le penseur du communisme, brillant philosophe et économiste autodidacte.

Or, le propre de Marx est d'avoirsu décerner la caractéristique majeure de son temps et de la décliner dans plusieurs disciplines dont l'Histoire.

Ce concept fondamental est celui de la lutte desclasses.

Une classe est un rassemblement d'individus partageant les mêmes modes de vies et développant une conscience de classe à savoir la conscienced'appartenir à cette classe et donc d'être liés.Si Marx développe l'importance de la lutte des classes pour comprendre l'économie, il va ici appliquer ce concept pour analyser « l'histoire du présent » (il écritce livre quasiment en même temps que l'action se déroule) et montrer que l'arrivée au pouvoir d'un personnage qu'il qualifie de « grotesque » est explicable parles rapports de force existant entre les différentes classes françaises.

Si Hugo critique Bonaparte sans pour autant élucider le mystère de son ascension, siProudhon prétend expliquer le coup d'État de manière objective sombrant en fait dans une sorte de glorification du principal protagoniste en insistant sur sonrôle, Marx lui reste fidèle à sa logique de classes.

Le 18 Brumaire est explicable par les rapports entre classes et plus important, la classe dont vient LouisBonaparte, celle des paysans parcellaires, conditionne le type de régime qu'il va mettre en place. Analyse et Commentaire : Chapitre 1 :Ce chapitre forme une sorte d'introduction générale, Marx va y énoncer la problématique posée par ce coup d'État puis va donner une première esquisse du planqu'il va suivre.L'auteur va partir de la thèse du philosophe Hegel qui pense qu'une période historique se produit toujours deux fois, Marx y ajoute que la première fois est unetragédie et l'autre une comédie.

En effet, si les hommes font leur propre histoire, celle-ci reste marquée par les évènements passés qui façonnent en quelquesorte la période présente de sorte qu'il reste dans chaque processus historique une réminiscence d'un procédé déjà accompli.

Ainsi « le neveu pour l'oncle » àpropos de Napoléon Bonaparte et de Louis Bonaparte.

Chaque répétition a un but pour Marx, ramener le pouvoir bourgeois qui a précédemment été bouté par lepremier fait historique.

Ainsi, la révolution de 1789 inaugure la fin de la monarchie absolue au profit d'une république bourgeoise qui évoluera ensuite en unemonarchie parlementaire avec à sa tête Louis Philippe.

Mais il faut comprendre que cette période de monarchie reste marquée par la révolution et que l'on peutau fond retrouver les mêmes idéologies, symboles et procédés tout au long de l'histoire pour cautionner la forme bourgeoise d'organisation politique.

Ainsi, lapériode étudiée par Marx ne peut se comprendre que si on la met en perspective avec la révolution de 1789 et qu'on l'envisage sous la forme d'une répétitioncomique de cette première révolution.

Napoléon Ier joue un rôle clef dans ce processus révolutionnaire, les français garderont ce souvenir en mémoire etporteront un autre Napoléon à la tête de la France, ou tout du moins ne réagiront pas à sa prise de pouvoir, la cautionnant donc.C'est ce fantôme passéiste qui condamne selon Marx les révolutions en leur donnant un caractère bourgeois.

Dans son esprit la révolution prolétarienne doitpour être opérationnelle se vider des révolutions passées pour amener la révolution sociale.

Les morts doivent rester à leur place sans revenir parasiter par leurpoids passé le déroulement du présent.

Il apparaît dès ce premier chapitre que Marx ne souscrit absolument pas au coup d'État bonapartiste dans la mesure oùpour lui la société a régressé avec ce coup d'État, consacrant le règne « du sabre et du goupillon ».Il effectue ensuite une rapide comparaison entre les révolutions bourgeoises qui sitôt accomplies se flattent de leur succès et du changement profond et durablequ'elles sont sensées avoir opérés tandis que les révolutions prolétariennes sont bien plus lentes parce que revenant sans cesse sur leur pas afin de changer lasociété au plus profond de ses caractéristiques de classes.

Parce qu'elle vient de la masse, la révolution prolétarienne s'attache d'abord à transformer la masseplus que les institutions qui l'exploite à la différence de la révolution bourgeoise qui elle ne se contente que de transformer les institutions, gageant que cettetransformation suffit à changer la nature profonde d'une société et donc son mode de fonctionnement : « elle croyait l'ennemi vaincu parce qu'elle l'exorcisait enimagination et elle perdait toute compréhension du présent en portant aux nues sans rien faire l'avenir qui l'attendait et les actes qu'elle allait accomplir – saufque l'on n'en était pas encore là-.

» C'est cet éloignement de la réalité qui va provoquer une telle surprise chez les démocrates de 1852, parce qu'ils étaientdéconnectés d'une réalité qu'ils pensaient par une simple révolution bourgeoise avoir transformé.

Or, la surprise n'explique pas la problématique posée par lecoup d'Etat de Louis Bonaparte, elle ne fait que transformer cette problématique qui elle demeure à savoir : « comment une nation de 36 millions d'habitantspeut être surprise par trois chevaliers d'industrie et être capturée sans résistance ».

Marx va pour élucider cette question distinguer trois grandes phases sur lapériode qu'il va étudier : « la période de février; celle du 4 mai 1848 au 28 mai 1849; période de constitution de la République ou de l'Assemblée nationaleconstituante; celle du 28 mai 1849 au 2 décembre 1851; période de la République constitutionnelle ou de l'Assemblée nationale législative.

»La première période est un prologue à la révolution sociale qui va se dérouler de février jusqu'au 4 mai 1848.

Toute les classes sont réunies au sein d'ungouvernement qui ne peut s'affirmer car étant classifié dès la chute de Louis Philippe comme provisoire.

Aucune des classes n'a pris le pouvoir et ne peut doncs'exprimer à long terme, il en vient que le prolétariat parisien s'empare de ce pouvoir et proclame la république sociale.

Mais la masse n'était pas prête à cechangement justement parce que la révolution qui avait consacré ce gouvernement provisoire n'était qu'une révolution bourgeoise visant à donner le pouvoir àl'ensemble de la bourgeoisie au nom de l'ensemble de la nation.

Et alors que les révolutionnaires parisiens qui contrôlent Paris commencent à envisager leurprogramme, les autres classes bourgeoises provisoirement exclues se rassemblent.Arrive alors la deuxième période, celle de l'Assemblée nationale constituante qui voit la république revenir au caractère bourgeois impulsé par la révolution,éliminant cette sorte d'accident historique que peut alors constituer l'expérience communiste du prolétariat parisien.

Les chefs de ce prolétariat sont écartés le15 mai 1848 et « la république bourgeoise triomphe » pour la simple et bonne raison que la seule classe prolétarienne ne pouvait contrer la coalition des autresclasses aristocratiques et bourgeoises, « le prolétariat passa à l'arrière-plan de la scène révolutionnaire ».

Si l'ambition nationale du prolétariat est donc mis àbas, celui-ci tente néanmoins en se recroquevillant de poursuivre ses « expériences doctrinales » à travers les banques d'échanges ou les associations ouvrièresmais ce repli ne peut que conduire à un échec que Marx qualifie d'honorable.

Le terrain est donc pacifié pour que s'exprime la république bourgeoise qui avait deplus révélé l'idée que le changement de régime ne suffisait pas à changer l'idéologie d'un pays et que par conséquent une révolution bourgeoise, quel que soit lerégime mis en place à son issue, aboutit à un régime bourgeois.

L'auteur démontre cette thèse à l'aide des mots d'ordres et de l'idéologie animant les journéesde juin : le Parti de l'ordre s'est uni face à la classe prolétarienne, qualifiée « d'ennemi de la société », et avec pour but de restaurer « propriété, famille,religion, ordre » soit les mots d'ordres du régime précédant.

Or cette suite de révolution, 1789 puis 1848 ne sert qu'à réduire de plus en plus le cercle desprétendants au pouvoir jusqu'au coup d'Etat du 18 Brumaire qui va consacrer Louis Bonaparte, « soldatesque saoule » à la tête de l'Etat français. Chapitre 2 :L'auteur va dans ce chapitre présenter l'histoire de l'Assemblée Constituante depuis la répression de l'insurrection ouvrière de juin 1848, il va s'agir de montrerl'histoire de la grandeur et de la décadence politique de la « fraction bourgeoise républicaine ».Cette fraction bourgeoise républicaine fait partie durant la période de la monarchie constitutionnelle dirigée par Louis Philippe de l'opposition.

Elle est soudéeautour d'une seule idée, le rejet de la forme monarchique mais excepté ce trait commun sa base est éminemment disparate.

Marx montre d'ailleurs que pour luice fait tient au caractère bourgeois de la précédente révolution où les oppositions se forment autour de la forme du régime mais ne conteste pasfondamentalement son fond, excepté le prolétariat qui lui est immédiatement mis au banc par la coalition des forces bourgeoises.

Ces républicains sentent doncque le roi est impopulaire et déclenche donc la révolution de février qui va aboutir à la mise en place d'une Assemblée Constituante où ils vont toutnaturellement être conviés puisqu'étant en position de force.

Ils s'emploient alors à éliminer les forces prolétariennes ayant elles aussi menées la révolution afinde récupérer le contenu idéologique de cette révolution pour leur cause.

C'est d'ailleurs ce qui apparait pour cette faction comme un problème.

La révolutionparisienne de février est avant tout pour l'auteur une révolution prolétarienne qu'ils doivent rapidement s'employer à détourner en une révolution bourgeoiseafin d'assurer la stabilité de l'idéologie bourgeoise qui dominait sous le régime de monarchie parlementaire, d'où l'éviction rapide des dirigeants communistesdès le 15 mars 1848.

La domination des républicains bourgeois va cependant être relativement courte et se traduire par la rédaction de la Constitution et l'étatde siège à Paris.Concernant la Constitution, Marx insiste sur le fait qu'elle n'est qu'une reproduction républicanisée de celle qui avait aboutit à une monarchie parlementaire dansla mesure par exemple où le suffrage censitaire est immédiatement rétabli afin d'empêcher le prolétariat de se mêler des affaires de la République.

Denombreuses libertés y sont proclamées mais elles restent toutes soumises à de futures lois organiques qui viendront les limiter au nom de l'ordre et de lasécurité publique de sorte que « chaque paragraphe de la Constitution contient en soi sa propre antithèse ».

Cette Constitution met également en place uneinstitutionnalisation de la lutte entre pouvoir exécutif qui dispose de tous les attributs de l'ancienne puissance royale et d'un pouvoir législatif conçu égalementcomme extrêmement puissant : « Si donc la Constitution attribue au président la puissance de fait, elle cherche à assurer à l'Assemblée la puissance morale ».Or le Président est élu au suffrage universel ce qui n'est pas le cas de l'Assemblée et ce qui bouleverse d'emblée le jeu des légitimités dans la mesure où leprésident apparait plus légitime donc plus puissant, il possède face à l'Assemblée « une sorte de droit divin ; il est par la grâce du peuple ».Les tensions durant cette période vont augmenter entre la force constituante au pouvoir et le reste des puissances intérieures qui vont petit à petit lesdiscréditer.

Les forces constituantes en sont d'ailleurs conscientes puisqu'elles élaborent à travers le paragraphe 111 des dispositions extrêmement complexespour modifier la Constitution puisque sentant la fin proche de leur domination.Parallèlement à la rédaction de cette Constitution, l'état de siège est maintenu à Paris par Cavaignac dans le but de contenir le peuple.

Marx pense d'ailleurs quece principe sert à légitimer toute forme de répression militaire sur le peuple, il suffit de déclarer l'état de siège pour que la puissance militaire prime et pour que. »

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