Le 10 septembre 1926, A. Briand célébrait l'entrée de l'Allemagne à la S.D.N.

« Le 10 septembre 1926, A.

Briand célébrait l'entrée de l'Allemagne à la S.D.N.

dans un discours célèbre dontvoici quelques extraits : « Que penseraient les détracteurs de la Société des Nations s'ils assistaient à cette séance et croit-on que desévénements comme celui-ci eussent été possibles, si la Société des Nations n'avait pas existé ? Quelques annéesseulement après une effroyable tourmente, alors que les champs de bataille de l'Europe sont encore humides de sang, les mêmes peuples qui se heurtaient se rencontrentaujourd'hui et échangent leurs désirs réciproques de collaboration.

Quelle espérance pour les peuples et pour lesmères et comme j'en connais qui regarderont ce soir leurs enfants sans sentir leur coeur angoissé ! Pour l'Allemagne et pour la France en particulier, cette journée voudra dire : finie la série des rencontres sanglantes; c'est fini la guerre entre nous, c'est fini les voiles de deuil et des souffrances qui ne s'apaiseront pas.

(l'Assemblée éclate en vifs applaudissements.) Plus de solutions sanglantes, c'est le juge, désormais, qui dira le droit et, comme les individus, nous irons devant lemagistrat demander le règlement de nos différends.

Arrière les fusils, les mitrailleuses et les canons, place à laconciliation, à l'arbitrage et à la paix.

Un pays ne se grandit pas seulement par le succès militaire ; il se granditdavantage si, traversant d'énormes difficultés, il préfère patienter et demander au droit la consécration de lajustice.

» D'après la presse du 11 septembre 1926. Vous commenterez ce document en pensant aux points suivants : 1° L'événement dont se réjouit Briand est-il dans la ligne de la politique française vis-à-vis de l'Allemagne depuis lestraités de paix ? 2° Objectifs et organisation de la S.D.N. 3° L'histoire de 1930 à 1939 a-t-elle justifié les espoirs que ce discours de Briand mettait dans la S.D.N.

? Dans le commentaire de ce discours d'Aristide Briand, il n'est pas posé de questions à proprement parler.

Ondemande seulement d'insister sur trois aspects : la création et l'organisation de la S.D.N., l'importance de l'admissionde l'Allemagne dans cet organisme, les difficultés rencontrées depuis 1930. C'est une invitation à construire un commentaire composé, dans le cadre des trois thèmes définis plus haut.

Letexte de Briand est riche en allusions variées mais de solides connaissances de la Société des Nations et desrelations internationales dans l'entre-deux-guerres sont nécessaires pour traiter de façon valable un tel sujet. Introduction. En 1918, le traité de Versailles rendait l'Allemagne officiellement responsable de la Première Guerre mondiale et lamettait au ban des nations.

En 1926, l'Allemagne est accueillie à la S.D.N.

« Plus de solutions sanglantes ! » peuts'écrier Aristide Briand, le 10 septembre 1926, dans un discours prononcé à cette occasion.

Créée à l'issue de laguerre par les grandes puissances victorieuses, la Société des Nations devait permettre de régler les grandsproblèmes du monde par la négociation et par l'arbitrage.

Le ministre français des Affaires étrangères a raison alorsd'être optimiste car les solutions de paix semblent prévaloir.

Mais ces espoirs seront assez vite déçus car la S.D.N.ne dispose pas, en face des graves problèmes nés dans les années 30, des moyens nécessaires pour faire triompherune politique de paix et de compromis. I.

- UNE ORGANISATION DE PAIX LA S.D.N. 1.

Née « d'une effroyable tourmente ».• Aristide Briand peut qualifier la Première Guerre mondiale d'effroyable tourmente : avec ses treize millions de mortsen quatre ans, son cortège de mutilés et de bles-sés, ce conflit s'était alors révélé le plus meurtrier de l'histoire.L'homme avait alors à sa disposition une puissance de destruction qui rendait impensable le retour d'une pareille «tourmente ».• Quand il avait rendu publiques, en janvier 1918, les bases sur lesquelles devait se négocier la paix, Wilson, leprésident des États-Unis, avait voulu mettre un terme à la « série de rencontres sanglantes », en inscrivant, dansson quatorzième point, la création d'une « association générale des nations formée dans le but de fournir desgaranties mutuelles d'indépendance politique et d'intégrité territoriale aux grands comme aux petits états ». 2.

« Place à la conciliation, à l'arbitrage et à la paix ! ».La S.D.N.

avait donc été créée à l'issue du rétablissement de la paix.

Incorporé aux traités, le « Covenant »prévoyait, qu'en cas de conflits entre les États signataires, on devait éviter de recourir aux armes.• Le recours à l'arbitrage.

— Arbitrage » est donc. »