L'aventure se trouvent-elle au coin de la rue ?
Publié le 09/01/2022
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«
L’aventure se trouve-t-il au coin de la rue ?
Il semble que pendant longtemps, les hommes ont été lancés à la découverte et à la
conquête du monde, et n’ont été assurés de rien.
On pourrait dire ainsi que c’est la vie des
hommes en elle-même qui est aventure : une entreprise aléatoire consacrée à la rencontre
de l’altérité (l’autre de soi), qui met sans cesse en jeu toute position acquise.
Il y eut la
conquête de la nature, celle des territoires des autres, celle des nouveaux mondes, la
conquête de l’espace, plus récemment les grandes aventures politiques (Révolutions en tout
genre) … Ce qui définit l’aventure, la vie aventureuse, c’est donc le risque, la mise en jeu
d’elle-même d’une manière essentielle.
Cet horizon audacieux de la vie, celui des
conquérants, des guerriers, des explorateurs, était déjà entré dans la phase de son déclin
lorsque Nietzsche voudra, à la fin du 19e siècle, lui redonner son éclat : l’appel nietzschéen à
« vivre dangereusement » .On comprend alors pourquoi, à l’ère démocratique, aujourd’hui
que la vie de tous les hommes et de chaque homme est devenue la valeur sacrée entre
toutes, l’aventure semble avoir disparu de notre horizon, au point de ne subsister que sous la
forme d’une nostalgie, d’un souvenir de lecture ou d’image.
Plus de conquérants en terre
démocratique, pas plus que d’explorateurs venant bouleverser notre représentation du
monde, plus de Révolutions non plus, venues renverser l’ordre social : y a t-il encore une
place à l’ère de la démocratie pour l’aventure ? Y a t-il des formes modernes ou post-
modernes de l’aventure avec la volonté de s’assurer contre l’avenir, contre les mauvaises
surprises de la maladie, du vieillissement, de la mort etc .
Nous tenterons de déterminer si
l’aventure est condamnée à rester le propre des anciennes sociétés ? Pouvons-nous encore
partir à l’aventure dans un sociétés où tout semble être apprivoisés par l’homme ?
L’aventure : c’est l’expérience de l’altérité (la sortie hors de soi) ou la rencontre avec l’autre
(l’autre homme, l’autre société, l’autre territoire, l’autre planète etc.).
Or, dans le mouvement de cette rencontre s’introduit l’aléatoire :
l’aventure est l’expérience de l’aléatoire.
Aléatoire dans l’avoir (on ne sait pas ce que l’on
aura) , dans l’être (on ne sait pas ce que l’on deviendra) et dans le temps (on ne sait pas non
plus jusqu’à quand cela durera et quand cela finira).
C’est cette indétermination qui associe l’aventure au risque qui est, dans sa forme extrême,
risque de la mort, et l’aventurier a pour première qualité le courage : il s’affronte à des
puissances supérieures qui ont l’avantage sur lui, il accepte un combat qu’il sait d’avance
inégal et où il tente simplement de se frayer un destin, de sauver la possibilité d’un parcours.
Il s’agit d’aller au-devant de ce que nous ne maîtrisons pas.
Signifier que l’aventure se trouve
au coin de la rue serait alors maladroit mais de plus,
Cet aléatoire implique un affrontement avec des forces ou des puissances qui nous
dépassent très largement (des forces dont nous ne savons pas comment elles vont jouer : en
nous et hors de nous).
On affronte des forces qui, mêmes si elles nous sont connues, vont
jouer différemment.
Néanmoins, après avoir ainsi dégagé les grandes caractéristiques de l’aventure, on peut aussi
se demander quelles sont les aventures ?.
»
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