L'attentat de SarajevoUn meurtre aux conséquences effroyables.

« 1 / 2 L'attentat de Sarajevo Un meurtre aux conséquences effroyables 28 juin 1914 Le 28 juin 1914, le monde apprend avec stupeur que l'archiduc François­ Ferdinand d'Autriche, neveu de l'empe­ reur François-Joseph et héritier de la c01.1ronne, vient d'être assassiné par un terroriste serbe à Sarajevo, en Bosnie.

En 1878, le congrès de Berlin, révisant Je traité de San Stefano conclu peu auparavant entre Russes et Turcs, con­ fie J'administration de la Bosnie -- Her­ zégovine à l'Autriche; en 1908, cette dernière, préoccupée par la montée de l'irrédentisme serbe, décide d'annexer la province ; Vienne sait qu'à ce moment la Russie, affaiblie par la guerre et les troubles intérieurs, n'est pas en mesure de réagir.

En Bosnie-Herzégovine, l'administra ­ tion passe des militaires aux civils, mais n'en est pas moins oppressive: elle réagit durement contre la grève fiscale de 1910, qui fait suite à la grève générale de 1906.

Contrairement à ses espoirs , Je gouvernement ne peut susciter dans la province un sentiment national bosnia­ que, hostile à Belgrade et favorable à Vienne.

En effet, depuis bien longtemps, un puis­ sant mouvement panslaviste, soutenu par la Russie, agit dans les Balkans .

L 'Occident a pu contrecarrer cette influence en créant un Etat grec et en soutenant Je particularisme roumain ou croate , mais la Russie garde comme alliés Je Monténégro et, dans une moin­ dre mesure, la Serbie.

En 1908, Clemenceau a refusé de soute­ nir le tsar.

En Bosnie même naît un mouvement émancipateur, Je «yougo­ slavisme », dont l'animateur est Petar Ko6é; la jeunesse bosniaque fonde une organisation nationaliste, la «Narodna Odbrana»; celle-ci est armée par une association serbe analogue , la «Main noire», qui, avec l'aval de la Russie, sou ­ tient les Bosniaques anti-autrichiens.

Stimulés par les récentes victoires serbes sur la Bulgarie et l'Empire ottoman, les panslavistes de Belgrade n'hésitent pas à recourir au terrorisme pour unifier les Slaves du Sud; ils fomentent en Croatie et en Bosnie l'agitation qui débouchera sur l'attentat de Sarajevo .

Au début de juillet 1914, croyant pou­ voir compter sur 1' Allemagne , Vienne crée l'irréparable avec Belgrade; dès lors, le terrible engrenage des alliances se met en marche: Petrograd soutient Belgrade; Berlin soutient Vienne; Paris croit devoir soutenir Petrograd et.

pre­ nant les devants, l'Allemagne.

le 3 août, déclare la guerre à la France .

Les deux puissances s'engagent dans un conflit ruineux pour une cause qui ne les touche directement ni l'une ni l'autre . 2 / 2. »