L’art ne répond pas à des besoins vitaux
Publié le 14/06/2022
Extrait du document
«
L’art ne répond pas à des besoins vitaux, mais à un besoin humain
de se transcender, d’atteindre une forme d’immortalité, de
dépasser la sphère animale :
I-
Texte n°2 :
L'œuvre est une création qui perdure
Parmi les choses qu'on ne rencontre pas dans la nature, mais seulement dans le monde
fabriqué par l'homme, on distingue entre objets d'usage et œuvres d'art ; tous deux possèdent
une certaine permanence qui va de la durée ordinaire à une immortalité potentielle dans le cas
de l'œuvre d'art.
En tant que tels, ils se distinguent d'une part des produits de consommation,
dont la durée au monde excède à peine le temps nécessaire à les préparer, et d'autre part, des
produits de l'action, comme les événements, les actes et les mots, tous en eux-mêmes si
transitoires qu'ils survivraient à peine à l'heure ou au jour où ils apparaissent au monde, s'ils
n'étaient conservés d'abord par la mémoire de l'homme, qui les tisse en récits, et puis par ses
facultés de fabrication.
Du point de vue de la durée pure, les œuvres d'art sont clairement
supérieures à toutes les autres choses ; comme elles durent plus longtemps au monde que
n'importe quoi d'autre, elles sont les plus mondaines1 des choses.
Davantage, elles sont les
seules choses à n'avoir aucune fonction dans le processus vital de la société ; à proprement
parler, elles ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à
survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations.
Non seulement elles ne
sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d'usage
: mais elles sont délibérément écartées des procès2 de consommation et d'utilisation, et isolées
loin de la sphère des nécessités de la vie humaine.
Cette mise à distance peut se réaliser par
une infinité de voies.
Et c'est seulement quand elle est accomplie que la culture, au sens
spécifique du terme, vient à l'être.
Hannah Arendt, « La crise de la culture.
Sa portée sociale et politique.
», dans La Crise de la
culture [1961], trad.
de l'anglais par B.
Cassin, Gallimard, 1972, p.
267-268.
Thèse :
Les œuvres d'art sont les seules choses qui paraissent échapper au pouvoir « destructeur »
de la société de consommation.
Elles permettent à l'homme de créer un monde culturel
capable de perdurer.
1
2
Fortement ancrées dans le monde.
Processus..
»
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