L'ART DU JAPON
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
L'ART DU JAPON
La situation insulaire du Japon confère à son art
comme à son développement historique un caractè
re particulier.
Pendant de longs siècles, les influen
ces des grands centres voisins, apports que
connaissent toutes les civilisations, ne s'exercèrent
pas suivant un lent courant d'imprégnation mais
par brusques palliers successifs, suivant l'état des
rapports maritimes.
Le Japon apparaît souvent à
l'observateur superficiel moins créateur qu'imita
teur du fait
même · qu'il fut, par pulsions, confronté
à de soudaines et massives vagues d'importations
étrangères rapidement intégrées.
Parmi celles-ci,
les plus visibles à nos yeux sont les influences occi
dentales qui, depuis l'ouverture du pays aux étran
gers (1854) et
la Rénovation de Meiji (1866), créent ces multiples visages du Japon d'aujour
d'hui.
Mais c'est en fait depuis l'aube des temps que
la société japonaise dut faire face à l'importation
nettement limitée dans
le temps ou dans l'espace
d'idées et d'objets venant d'autres pays.
Pour en assimiler l'esprit ou les techniques puis en tirer sa
propre synthèse, elle n'hésita pas, chaque fois que
sa cohésion intrinsèque était menacée, à se fermer
sur elle-même.
C'est par exemple sous cet angle
que l'on peut expliquer
le refus du christianisme au XVI" siècle.
On sait en effet que Saint François
Xavier parvint au Japon en 1549 et qu'il lui fut
même permis de prêcher à Kyôto; mais le Japon,
alors en pleine mutation sociale et déjà surchargé
par les apports de la Chine des Ming,
ne pouvait
assimiler d'autres éléments, surtout ceux d'une civi
lisation qui lui était aussi lointaine et aussi pertur
bante, malgré ou peut-être à cause d'un certain
nombre de fausses similitudes.
Grandi
à l'ombre civilisatrice du continent,
le Japon n'en développa pas moins une originalité
puissante.
Après avoir été en liaison avec des élé ments sibériens et sud-est asiat-ique, constants
durant toute la préhistoire, les apports de la Chine -Chine du nord, passant par le relais de la Corée,
et Chine du sud -se multiplièrent à partir du VI• siècle, entraînant l'épanouissement de la Cour du
Yamato et l'établissement d'un état à la chinoise.
En l'espace de deux siècles, celui-ci sut favoriser un
développement technique et artistique
de haute
qualité.
Ce phénomène dura jusqu'à la fin du IX• siècle: le Japon, ayant alors atteint la maîtrise
matérielle des arts qu'il avait appris, se replia sur
lui-même et put élaborer à partir de son savoir no'il veau sa propre vision des choses.
En 1185, la vic toire du puissant clan des Minamoto et l'établisse
ment d'un second gouvernement doublant les cadres de la Cour tombés en désuétude consacrè
rent l'avènement d'une société façonnée par et pour
les chevaliers (époque de Kamakura, 1185-1333).
Leur esprit d'austérité et
de rigueur allait marquer
tous les aspects de la civilisation japonaise jus
qu'au XIX• siècle.
Ces valeurs élaborées par les
artistes de l'époque de Kamakura furent portées en leur plus haut point de raffinement au cours du
long shôgunat des Ashikaga (époque de Muroma
chi, 1333-1573) qui apparut comme une période
privilégiée des arts.
A la
fm du XVI• siècle, la puis
sance des dictateurs qui réalisèrent à nouveau l'uni
té japonaise en jugulant les féodaux (époque
d'Azuchi-Momoyama,
1573-1600) vit le triomphe
d'un art décoratif, grandiose, propre à flatter le goût du faste des vainqueurs du jour.
Les fruits en.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Pourrait-on se passer de l’art ?
- L'art contemporain
- DM. (noté sur 20 points) - Plaisirs de la narration : l’art du romancier
- En quel sens peut-on dire d'une oeuvre d'art qu'elle est vraie? (plan)
- JAPON (le théâtre au)