L'arrivée de Mademoiselle de Chartres a la cour
Publié le 19/04/2022
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L'arrivée de Mademoiselle de Chartres a la cour
La princesse de Clèves, paru en 1678 est considéré comme l’œuvre romanesque majeure de Mme de
Lafayette, femme de lettres du XVIIème siècle.
Cette œuvre est aujourd’hui considérée comme le « premier
roman psychologique » français.
Mme de la Fayette, en effet, insère une fiction dans un cadre historique, le
règne d’Henri III.
Après avoir dressé un tableau de la cour, la narratrice présente l’héroïne éponyme qu’elle
analysera ainsi que les autres personnages tout au long de son œuvre.
Le portrait de Mlle de Chartres permet
au lecteur de connaître les éléments essentiels concernant la jeune fille.
Le passage que nous allons étudier
se situe au début du roman, l'héroïne est présentée à la cour d'Henri II pour la première fois.
Le lecteur la
découvre également pour la première fois.
Son portrait s'inspire du roman héroïque et de la préciosité mais
relève du roman psychologique par l'importance accordée au portrait moral et surtout à l'analyse à laquelle
se livre Mme de la Fayette pour expliquer les vertus dont est dotée son héroïne.
À travers ce portrait, se
dévoilent de nombreux enjeux du roman.
Nous remarquons cependant qu’au travers de ce portrait et de cette
rencontre apparaît une certaine vision de la société de l’époque.
En quoi ce portrait d'une princesse idéalisée témoigne d'une réflexion sur la cour et l'éducation de la femme
dans la noble société du XVI siècle ?
Nous allons voir en premier lieu l'idéal que représente mademoiselle de Chartres, puis nous nous attarderons
sur son destin exceptionnelle et son éducation de femme dans la société du XVI siècle pour enfin finir sur
une réflexion sur les dangers de la cour.
Dès le début du texte, l’héroïne apparaît sous le regard des autres, qui est majeur «il parut alors une beauté à
la cour qui attira les yeux de tout le monde» (l.
1).
Son apparition dans le texte correspond à son entrée dans
le monde.
Mademoiselle de Chartres est l’incarnation d’un idéal physique.
En effet, le mot «beauté» est
répété quatre fois.
La polyptote: «belle» «beauté» ainsi que le champ lexical de la magnificence: «parfaite»,
«aimable», «agréable», «éclat», «grâce», «charme» mettent en lumière une véritable perfection.
Ces
éléments s’accompagnent d’hyperboles: «une beauté parfaite», «la grande beauté», «un éclat que l’on n’a
jamais vu qu’à elle» L’indication apportée par la proposition: «qui attira les yeux de tout le monde» montre
que tous les regards se portent sur cette femme qui fascine.
Toutefois, le portrait est très vague.
La narratrice
évoque seulement: «la blancheur de son teint», «ses cheveux blonds» et montre sa jeunesse: « dans sa
seizième année» Elle se contente de donner une impression de beauté pour laisser le champ libre à
l’imagination du lecteur.
En outre, le caractère exceptionnel du personnage concerne aussi son statut social
comme le montre le superlatif: «une des plus grandes héritières de France, un des grands partis qu’il y eut en
France.» Enfin, il faut souligner que le lecteur ne sait rien du caractère, des pensées de la Princesse.
Le point
de vue omniscient place la narratrice en position de supériorité puisqu’elle sait ce que le lecteur ignore mais
cette narration renforce également l’idéalisation du personnage.
Après avoir affirmé sa beauté, Madame de Lafayette nous donne l'identité sociale de son personnage: «Elle
était de la même maison que le vidame de Chartres», et elle insiste sur son rang: «une des plus grandes
héritières de France».
On comprend donc qu'elle fait partie d'une famille éminente.
Les détails sont précisés
ensuite: «Son père était mort jeune», on comprend qu'elle n'a pas eu une enfance classique avec ses deux
parents.
Puis: «laissée sous la conduite de madame de Chartres», son éducation a donc été faite
complètement par sa mère, c'est important de le remarquer car la partie suivante détaillera le portrait moral
de cette famille.
Madame de Chartres est présentée comme une femme hors du commun avec ce rythme
ternaire: «dont le bien, la vertu et le mérite»augmenté par l'adjectif hyperbolique: «extraordinaires».
Différentes expressions laissent présager un destin hors du commun: dès son entrée à la cour, Mlle de
Chartres «attira les yeux de tout le monde», «donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à
voir de belles personnes» et constitue «un des plus grands partis qu'il y eût en France».
Mme de Chartres, sa
mère, consciente des qualités exceptionnelles de sa fille, ambitionne un mariage tout aussi exceptionnel
comme le suggère l'expression « elle ne trouvait presque rien digne de sa fille».
Tout cela suggère que Mlle
de Chartres est appelée à une union prestigieuse.
Le mariage est en effet évoqué directement ou.
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