Laos (1999-2000): Contestation inédite

« Laos (1999-2000): Contestation inédite Dans un contexte économique particulièrement difficile, une série d'événements, pour la plupart violents, a marqué un début de contestation des autorités de ce pays communiste demeuré fermé et isolé.

Une manifestation (événement déjà rare) réunissant une centaine d'étudiants à Vientiane, le 26 octobre 1999, a rapidement abouti à leur arrestation.

Parmi eux se trouvait Thongpaseuth Keuakoun, chef du Mouvement des étudiants laotiens pour la démocratie.

Des tracts ont réclamé des réformes démocratiques ainsi que la libération de prisonniers politiques.

Le 30 mars suivant, un attentat à la bombe faisait une dizaine de blessés, surtout des Occidentaux, dans un restaurant de la capitale. Par la suite, d'autres explosions ont fait plusieurs blessés dans un marché public, dans un hôtel et sur un chantier de construction.

Le 3 juillet 2000, une attaque armée contre le poste frontière de Pakse (Laos-Thaïlande) a fait cinq morts.

Peu loquace, le gouvernement a blâmé des "terroristes" et de mauvais éléments pour ces gestes dénoncés comme nuisibles à la toute première campagne touristique intitulée "Visitez le Laos en 2000".

Deux des plus hauts responsables de l'économie ont été démis de leurs fonctions, en août 1999, sans aucune explication.

Le lien avec l'inflation galopante (36 % en 1999) et la dépréciation de la monnaie était évident.

Le Premier ministre japonais d'alors, Obuchi Keizo, s'est rendu en visite officielle au Laos en janvier 2000, dans la perspective d'une stimulation de l'économie.

Les chefs de la diplomatie de pays amis comme le Vietnam et la Corée du Nord, ainsi que la Yougoslavie, sont aussi venus au chevet de ce pays très pauvre, membre de l'ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique). Aux États-Unis, où se trouvent 250 000 réfugiés Hmong, dont plusieurs vétérans de la guerre du Vietnam (1955-1975), la contestation a continué sous diverses formes contre le régime militaire laotien.

Des membres de la famille royale laotienne en exil se sont rendus, depuis la France, dans quelques villes américaines (dont Washington en juillet 2000) pour appuyer la cause des Hmong et réclamer plus de démocratie au Laos.. »