Laos (1998-1999): Toujours la crise asiatique

« Laos (1998-1999): Toujours la crise asiatique En 1998, la crise asiatique a encore fortement affecté l'économie laotienne.

Les investissements étrangers ont chuté de 17,8 % et les réserves de change ont fondu, ne représentant plus que l'équivalent de deux mois d'importations.

En deux ans, la monnaie s'est dépréciée de 70 % et le pays a connu en 1998 le taux d'inflation (81 %) le plus élevé d'Asie.

Ces évolutions ont creusé le déficit budgétaire (13 % du PIB) et brutalement diminué le pouvoir d'achat de la population.

Cette conjoncture difficile n'a pas remis en cause l'ouverture économique du pays, décidée à la fin des années quatre-vingt.

Elle se traduit cependant par une intensification de la corruption au sein des administrations et par un développement inquiétant de la "petite" criminalité.

Les dirigeants ont hésité à suivre les mesures préconisées par le FMI de peur d'accroître les tensions sociales et de légitimer ceux qui s'opposent au régime. L'ouverture politique n'était toujours pas d'actualité.

La mort d'un prisonnier d'opinion et les arrestations opérées dans les milieux religieux ont continué de ternir l'image du pays à l'heure où celui-ci compte beaucoup sur le développement du tourisme.

Un million de visiteurs était attendu en 1999 et 2000.

Même s'il a cherché à s'ouvrir un peu plus vers l'étranger en développant des contacts par l'entremise de l'ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique), en inaugurant des ambassades à Brunéi, à Singapour, à Séoul, ou en établissant des relations diplomatiques avec de nouveaux partenaires (Arménie, Croatie, Géorgie, Irlande), le Laos reste d'abord un fidèle allié du Vietnam. Sisavat Keobounphanh, nommé Premier ministre en février 1998, lui a réservé son premier voyage à l'étranger en juillet suivant.

En janvier 1999, le président de la République Khamtay Siphandone a signé à Hanoi quatre accords de coopération supplémentaires et renouvelé le Traité spécial d'amitié et de coopération.. »