L'amiral DarlanUn chef discuté.
Publié le 17/05/2020
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«
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Un chef discuté
Le 5 mai 1940, le maréchal Pétain visite le quartier général de la Marine: «Enfin, je vois quelque chose qui marche.
Je
vous félicite, amiral», s'exclame-t-il à l'adresse de Darlan.
Pourtant, celui-ci restera l'un des per
sonnages
les plus controversés, voire les
plus honnis de l'Etat français.
François
Darlan naît en 1881 dans une famille de marins.
Sorti de l'Ecole navale en 1901, il participe à la campagne de Chine, à la Première Guerre mondiale pendant
laquelle il combat en Lorraine, à Saloni
que, à Verdun, en Champagne et dans
l'Argonne.
Il est attaché militaire au
ministère de la Marine, contre-amiral
(1929), vice-amiral (1932).
Il occupe
encore quelques postes ministériels
avant d'être nommé amiral
de la flotte en 1939.
Mais il aime par-dessus tout naviguer: «Mon esprit est bien loin du budget, des
négociations ...
Je viens de respirer un air vif, pur, qui m'a totalement revigoré», écrit-il en 1930.
Le 3 juillet 1940, il est
ulcéré par l'attaque britannique de Mers
el-Kébir, et son anglophobie pourrait
dater
de cette époque.
Le 10 février 1941, Pétain le désigne
officiellement comme son dauphin.
Le 21, il lui décerne le titre de président du
Conseil et le charge de former le nou
veau gouvernement.
Darlan cumule les portefeuilles des Affaires étrangères, de la Marine et de l'Information.
Il réussit
à dresser contre lui des hommes aussi
divers que Churchill, qui le traite de «Quisling local», Roosevelt et Laval.
1881-1942
Briand, en revanche, qui l'avait eu sous
ses ordres, avait admiré son esprit mé thodique, disant de lui: «Avec Darlan,
tout devient clair.» De plus, durant les quatorzy mois que dure son ministère, il ne cède aux Allemands sur aucun point
essentiel et se montre infmiment plus
ferme que Laval.
Son accession à la
vice-présidence coïncide avec le déclin
politique de Pétain.
Le cabinet de Dar
lan pèche par manque d'homogénéité: à la Guerre, on note la présence du géné
ral Huntziger, dont la mort, en novem
bre 1941, laisse les fonctions à Darlan; à l'Agriculture, le nom de P.
Caziot; à la
Justice, celui de J.
Barthélemy.
Certains
secrétaires d'Etat sont presque des figu rants, comme l'amiral Platon, aux Colo
nies.
Plusieurs libéraux font également
partie du cabinet.
Ainsi, Moysset attire
l'attention
de l'amiral sur les dangers
d'une «collaboration» trop poussée.
Des
remaniements ministériels vont per
mettre
à Darlan de concentrer toujours
plus de pouvoir entre ses mains.
Le 24 décembre 1942, l'amiral est
assassiné par un exalté, Fernand Bon
nier
de La Chapelle.
Aron a écrit de ce
chef discuté: «.
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