« L’Albatros » de Baudelaire, explication linéaire
Publié le 23/05/2020
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«
« L’Albatros » de Baudelaire, explication linéaire
INTRODUCTION :
Ce texte se rattache à l’objet d’étude intitulé « La poésie du XIXe au XXIe siècle ».
Il s’agit du deuxième poème de la
section « Spleen et Idéal » figurant dans le recueil poétique Les Fleurs du Mal de C.
Baudelaire, poète français du XIXe
s, précurseur du symbolisme.
Le recueil Les Fleurs du Mal a été publié une 1 ère
fois en 1857 et une 2 ème
fois en 1861.
Ce poème, intitulé « L’Albatros », figure dans la 2 ème
édition du recueil et comporte, dans sa version définitive, 4
quatrains.
Dans ce poème, Baudelaire évoque une scène de la vie en mer qu’il a probablement observée lui-même
lors de son voyage jusqu’à l’île Maurice en 1841.
Les trois 1 ère
strophes évoquent des marins qui capturent des
albatros et les font souffrir par pure méchanceté, uniquement pour se divertir.
Initialement, le dernier quatrain ne
faisait pas partie de ce poème.
On voit cependant à quel point il est important car il modifie la finalité de ce texte en
lui conférent sa valeur symbolique : en effet, c’est dans ce quatrain que Baudelaire établit une correspondance entre
l’albatros torturé sur le ponton par des marins et le poète confronté à un monde malveillant et cruel où il ne se sent à
sa place.
Le thème du parcours lié aux Fleurs du Mal est « Alchimie poétique : la boue et l’or » : Comment cette scène cruelle,
pouvant symboliser la boue, devient-elle de l’or quand le poète fait son travail de poète ?
LECTURE
MOUVEMENTS :
Dans ce poème, on distingue 2 mouvements : le 1 er
mouvement est constitué des 3 premières strophes et présente
une scène anecdotique de la vie en mer, le second correspond à la 4 ème
strophe et montre la correspondance établie
par Baudelaire entre l’oiseau et le poète.
Strophe 1
Dans cette strophe sont présentés les acteurs de cette scène.
On trouve tout d’abord au vers 1 une périphrase
désignant les marins : les hommes d’équipage .
On découvre au vers 2 ce qu’ils font « prennent des albatros », le vs 1
précise leur motivation « pour s’amuser » et aussi le fait que qu’il s’agit là d’une occupation régulière comme le
suggère l’adverbe « Souvent », premier mot du poème, donc bien mis en relief.
C’est au vers 2 que sont évoqués les albatros .
Même s’ils ne sont pas présentés en 1er, c’est à eux que Baudelaire
accorde le plus d’importance.
Le mot albatros se trouve à la césure du vers 2 et les précisions qui les concernent
occupent les vers suivants.
Dès le vers 2, dans l’apposition « vastes oiseaux des mers », ces oiseaux sont présentés
comme ayant une taille exceptionnelle .
L’adjectif « vastes » est habituellement employé pour qualifier une surface,
non un être vivant.
Cet adjectif, ainsi que le fait que « des mers » soit au pluriel et aussi le mot « voyage » suggèrent
d’une part que ces oiseaux sont en mesure de parcourir de grandes distances et d’autre part, qu’ils sont aussi à l’aise
dans les airs que dans l’eau.
Au vers 3, la 2 ème
apposition qualifiant les albatros « indolents compagnons de voyage », insiste à la fois sur la
tranquillité et l’élégance de leur vol avec l’adjectif « indolents », sur leur adaptation à l’espace aérien et sur leur
absence totale d’hostilité avec le nom commun « compagnons ».
Au vers 4, « navire glissant » et « gouffres amers » rimant avec le mot « mers » du vers 2 montrent le contexte de
cette scène : elle se déroule en haute mer.
La strophe 1 met donc en relief 2 mondes opposés : celui des hommes qui sont sur le « navire » et celui des albatros
dans les airs mais hommes et oiseaux semblent voyager tranquillement, les uns « glissant », les autres « indolents , ce
qui est aussi matérialisé par l’assonance en voyelles nasalisées présente dans la strophe : souv en t, in dol en ts ,
c om pagn on s, gliss an t et par des allitérations en consonnes nasales : m et n
Cela dit, le nom commun « gouffres » qui suggère un mouvement de haut en bas caractéristique du spleen et
l’adjectif dépréciatif « amers » qui clôt la strophe semblent annoncer une suite inquiétante.
Strophe 2
La strophe 2 s’ouvre sur un effet de rupture brutal marqué par « À peine », qui souligne la rapidité de la
transformation subie par ces oiseaux dès qu’ils ne sont plus dans les airs.
Cette strophe comprend de nombreuses
antithèses :
.
concernant le lieu : planches au vers 5 qui évoque par métonymie, le sol, et peut-être aussi le sol d’un théâtre,
s’oppose à azur au vers 6 qui évoque les airs.
.
concernant la situation des oiseaux : dans les airs, ils sont les rois de l’azur , alors que sur le sol du navire, ils sont
juste « maladroits » er « honteux »,.
»
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