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L'affaire Dumas

Publié le 18/05/2020

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« L'affaire Dumas Ancien ministre des Affaires étrangères et actuel président du Conseil constitutionnel, Roland Dumas se retrouve dans la tourmente de l'affaire Elf et des commissions occultes versées par dizaines de millions de francs lors de la vente des six frégates de Thomson à Taïwan, en 1991.

Mis en examen, le 29 avril 1998, pour recel et complicité d'abus de biens sociaux, le cinquième personnage de l'État et gardien du temple de la« Mitterrandie », crie au complot politique et refuse de démissionner de ses fonctions.

Quitte à discréditer l'institution qu'il représente.

Perquisition au bureau de Roland Dumas : le bras de fer entre le grand notable et les juges.

© Thierry Orban/Yves Forestier!Sygma L orsque.

le 29 avril 1998, les deux juges d'instruction, Eva Joly et Lau­ rence Vichnievsky, se rendent à Saint­ Selve (Gironde), dans la propriété de Roland Dumas, le président du Conseil Un univers où les relations se monnaient en mi1lions de francs constitutionnel n'a qu'une incertitude : oseront-elles le pla­ cer en garde à vue, lui le cinquième personnage de l' É­ tat? Finalement, les deux magis­ trales se > de mettre en examen l'ancien ministre des Affaires étrangères et ami intime de François Mitterrand pour recel et complicité d'abus de biens sociaux en marge de l'affaire Elf.

Une décision assortie d'un contrôle judiciaire, du paiement d'une caution de cinq millions de francs et d'une interdiction de se rendre dans plusieurs paradis fiscaux.

Sans doute, le pire est-il évité.

Sans doute, va-t-il continuer à contre-attaquer, mais la sanction est là.

Infamante.

Il n'a pu empê­ cher sa mise en examen.

L'affaire Elf devient l'affaire Dumas et, par là même, compte-tenu de ses fonctions, une affaire d'État.

Le nom de Roland Dumas apparaît inci­ demment dans le dossier Elf durant l'été 1997 pour ne plus le quitter.

Une lettre anonyme adressée au juge Eva Joly révèle à la magis­ trale l'existence d'un appartement de 320 m2 acheté 17 millions de francs, par Christine Deviers-Joncour, une proche de l'ancien mi­ nistre, qui a tenu sa permanence électorale, en 1981 , a été membre de son cabinet, en 1994 , au Quai d'Orsay, et salariée d'Elf de 1990 à 1993 .

Une salariée très particulière, qui ne met jamais les pieds au siège, perçoit un salaire mensuel de 45 000 francs et bénéficie d'une carte de crédit de la société sur laquelle elle tire abondamment, parfois jusqu'à 200000 francs par mois pour ses dépenses person­ nelles 1 Surtout, très rapidement, la justice va découvrir que cet emploi fictif pour lequel Christine Deviers-Joncour sera mise en exa­ men puis incarcérée répond à un objectif plus politique.

Compte tenu de son amitié avec celui qui est alors mini.>tre des Relations exté­ rieures, elle doit faire du lobbying auprès de lui pour que le gouvernement de l'époque lève son veto sur la vente par Thomson de frégates à Taïwan.

Veto qui sera finalement levé, contre l'avis de Roland Dumas, en avril 1991.

Un marché financier énorme sur lequel plane le soupçon de corruption.

Deux milliards et demi de francs de com­ missions auraient été distribués, Christine Deviers-Joncour perce\Ta 66 millions ! Le président du Conseil constitutionnel en aurait-il bénéficié, c'esT.

tout l'écheveau qu'es­ saie de démêler, sans succès pour le moment, la justice.

En réalité, après avoir entendu quatre fois l'ancien ministre, perquisitionné à ses diffé­ rentes adresses et épluché ses comptes ban­ caires , les deux juges n'ont pas un dossier Dumas très épais.

D'autant moins qu'elles ne sont saisies, d'abord, que des détournements de fonds d'Elf, à l'exclusion de toute autre affaire pouvant concer�Bi Roland Dumas, et qu'elles sont ensuite sous la menace perma­ nente d'un dessaisissement au profit de la Cour de justice de la République, seule habili- tée à juger des actes répréhensibles commis par les ministres dans le cadre de leurs fonc­ tions.

Il leur faut donc éviter l'écueil -piège que leur a plusieurs fois tendu Roland Dumas - de le mettre en cause en tant que ministre.

Résultat : si de très importants mouvements d'argent sur le compte bancaire du président du Conseil constitutionnel les intrigue -entre 1991 et 1996, il a été crédité de 9,2 millions de francs, dont 3,3 en argent liquide-, les deux magistrales doivent se contenter pour le moment de quelques dîners offerts par Christine Deviers-Joncour à Roland Dumas avec la carte de crédit d'Elf ainsi que de l'achat pour 11000 francs d'une paire de bot­ tines du célèbre Berlutti ! Si, sur le plan strictement judiciaire, Roland Dumas, en avocat redoutable qu'il est, peut gagner son bras de fer avec la justice et prouver sa bonne foi, prouver que le dossier est. »

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