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L'adaptation cinématographique d'une oeuvre romanesque ne présente-t-elle aucun intérêt ? Offre-t-elle toujours un reflet dégradé de l'oeuvre littéraire ?

Publié le 21/12/2021

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« Analyse du sujet et problématisation : Le sujet porte sur une forme particulière de réécriture : l'adaptation cinématographique d'une œuvre littéraire, et, plus précisément, d'un roman. Dans ce sujet, un jugement négatif est porté sur cette forme de réécriture. Par « porter un roman à l'écran »,on entendra les adaptations au cinéma, mais aussi à la télévision de romans. Problématique : L'adaptation cinématographique d'une œuvre romanesque ne présente-t-elle aucun intérêt ? Offre-t-elle toujours un reflet dégradé de l'oeuvre littéraire ? Ce sujet met finalement en jeu la portée et les limites du 7ème art par rapport à l'art littéraire.

Il invite à statuer sur les notions d'art majeur et d'art mineur. I) La déception fréquente face aux adaptations cinématographiques d' œ uvres romanesques.

(ou la supériorité du roman sur le film) Certes, les adaptations à l'écran de romans s'avèrent souvent déceptive par rapport aux œuvres littéraires, dans lesquelles elle sont obligées de sélectionner des passages, de modifier certains pans de l'intrigue, etc. 1) La richesse illimitée du roman ne peut être représentée à l'écran Le roman laisse libre cours à l'imagination du romancier qui peut se laisser aller aux développements les plus farfelus.

Le romancier, lorsqu'il conçoit son œuvre n'a pas à l'esprit les contraintes nécessaires à l'adaptation cinématographique : la richesse thématique et descriptive d'un roman ne peut donc se retrouver, à l'identique dans un film. Le roman peut restituer, par exemple toutes les nuances abstraites de la psychologie humaine, ce qu'un réalisateur va avoir du mal à faire ressortir à l'écran, à moins de superposer à l'image des passages lus du roman, témoignant ainsi de la supériorité de ce dernier. Cf.

Le jugement de Simone de Beauvoir sur les adaptations de romans à l'écran : « l'adaptation d'un roman à l'écran est presque toujours regrettable.

Le visage d'Emma Bovary est indéfini et multiple, son malheur déborde son cas particulier ; sur l'écran je vois un visage déterminé, et cela diminue la portée du récit.

» Ex : les premières adaptations de Frankenstein de Marie Schelley n'ont pu, par manque d'avancée technologique dans le cinéma, restituer fidèlement la dimension fantastique du roman ( le fantastique paraît artificiel) : cf.

la première adaptation en 1910, en film muet, par J.

Searle Dawley 2) Le roman ménage un suspense et une intrigue très développée, souvent irreprésentable à l'écran. Les adaptations cinématographiques sont souvent contraintes à des impératifs de durée et de budget, les empêchant ainsi de transmettre les moindres détails de l'intrigue romanesque.

Le réalisateur doit choisir certains passages qui lui semblent les plus marquants et en laisser d'autres de côté.

Ce choix influe parfois sur le suspense de l' œuvre qui apparaît comme amoindri dans l'adaptation.

Ces choix tendent d'ailleurs parfois à trahir le message du romancier, le réalisateur tendant à s'approprier l' œuvre littéraire afin de lui faire véhiculer un message qui lui est propre. Ex : · Adaptation du Da Vinci Code très controversée, relevant le défi de représenter en 2h30 les 574 pages du roman de Dan Brown : l'intrigue perd de son suspense et de sa richesse.. »

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