L'ACTION - Le Mariage de Figaro de Beaumarchais

« L'ACTION On peut penser que Beaumarchais respecte l'unité d'action si l'on se réfère au titre, Le Mariage de Figaro, et au résumé schématique que l'auteur donne dans la Préface : « Un grand seigneur espagnol, amou­ reux d'une jeune fille qu'il veut séduire, et les efforts que cette fian­ cée, celui qu'elle doit épouser et la femme du seigneur réunissent pour faire échouer dans son dessein un maître absolu que son rang, sa for­ tune et sa prodigalité rendent tout-puissant pour l'accomplir.

Voilà tout, rien de plus, la pièce est sous vos yeux.

» Mais il est clair que ce résumé néglige de nombreux aspects puisqu'il ne mentionne ni l'épisode rela­ tif à Marceline, ni surtout l'intrigue autour de la Comtesse et de Chéru­ bin.

Une double intrigue A l'issue des deux premiers actes, le spectateur se pose une double question : - Figaro parviendra-t-il à déjouer les plans de son maître et à épou­ ser Suzanne ? - La Comtesse, délaissée par son mari, ne finira-t-elle pas par suc­ comber au charme du jeune Chérubin ? Mais ces deux intrigues apparaissent comme indissolublement liées.

En effet, les plans de Figaro pour neutraliser le Comte favorisent le rap­ prochement entre Chérubin et la Comtesse et celle-ci serait sans doute moins émue par l'amour du page si elle ne se voyait pas préférer sa camériste par son mari.

De nombreuses péripéties A cette double intrigues' ajoutent de nombreuses péripéties, provo­ quées par les obstacles que rencontrent l'amour de Figaro pour Suzanne et, dans une moindre mesure, celui de Chérubin pour la Comtesse.

Dans les deux cas le principal obstacle est constitué par le Comte.

Celui-ci, à la fois« jaloux et libertin », selon la définition de Marceline (1,4), s'oppose à l'amour de Figaro par son libertinage et à celui de Chérubin par sa jalousie.

On remarque à ce propos que la présence. »