Lacordaire et Montalembert

« LACORDAIRE (1802-1861) Lacordaire est d'abord avocat; il reçoit les ordres en 1827.

Il mène, dans L'Avenir, aux côtés de La Mennais, la lutte pour le catholicisme libéral; mais, après la condamnation du mouvement par le Pape, il se sépare de son ami.

En1840, il entre dans l'ordre des Dominicains, qu'il contribue à restaurer.

Il travaille à réconcilier l'Église avec le mondemoderne et prononce dans cet esprit, à Notre-Dame, de retentissantes « conférences ».

Sa sensibilité, sonimagination, lui inspirent des élans d'une éloquence pathétique ou impétueuse. MONTALEMBERT (1810-1870) Le comte de Montalembert subit, comme Lacordaire, l'ascendant de La Mennais; il rompt avec lui après les Paroles d'un croyant.

Nommé pair de France en 1835, il lutte pour la défense de l'Église et pour la conquête des libertés essentielles.

Outre ses discours politiques, il laisse deux ouvrages historiques, l'Histoire de sainte Élisabeth de Hongrie (1836) et Les Moines d'Occident (I860).

Son éloquence est châtiée et élégante. C La réaction : Veuillot (1813-1883) Un polémiste, Louis Veuillot, a réagi contre ces tendances socialisantes ou libérales.

Fils d'un ouvrier tonnelier, il s'instruit seul et se convertit au catholicisme en 1836.

Il entre en 1843 comme rédacteur au journal L' Univers, dont il assure la direction à partir de 1848.

Il professe un ultra-montanisme intransigeant et mène une ardente campagnepour faire admettre à l'opinion le principe de l'infaillibilité papale.

Il défend aussi la cause monarchiste et s'oppose àceux qui, comme Lacordaire, tentent de concilier le catholicisme avec la démocratie.

Veuillot a cultivé les genres lesplus variés : roman, nouvelle, récit de voyage, poésie, dialogue philosophique.

Mais il apparaît surtout à l'aise dansles oeuvres de combat : ainsi, dans Les Libres Penseurs, il attaque avec violence les pontifes officiels de l'Académie et de l'Université.

Il possède une éloquence chaleureuse, une verve allègre, une ironie cinglante, un sens aïe- de lacaricature; mais il est capable aussi de montrer, à l'occasion, une bonhomie exquise.. »