La vie antérieure de Baudelaire (lecture méthodique)

« EL2 « La Vie antérieure ». INTRODUCTION  Le sonnet « La Vie antérieure » est le 12 ème poème de la section « Spleen et Idéal » de l’édition « Spleen et Idéal » de l’édition de 1861 des FDM , le recueil majeur de Charles Baudelaire (1821-1867).

Dès le poème liminaire « Au lecteur », Baudelaire a obligé le lecteur à envisager avec lucidité le mal qui, sous diverses formes, condamne l’être humain au malheur et l’attire en permanence vers le « Diable qui tient tous les fils qui nous remuent » (v.13).  Au début de la section « Spleen et Idéal », c’est la figure du poète qui est présentée : maudit par sa mère « Bénédiction »), raillé par les autres hommes (« L’Albatros »), ne pouvant plus s’attacher qu’à une « Muse vénale » ou à une « Muse malade », le « Poëte » est néanmoins appelé à être le « prince des nuées » (« L’Albatros », v.13), et a le goût de l’infini.

Cet infini, autre nom de l’Idéal, lui est constamment révélé par les « Correspondances » entre les choses du réel et celles du monde spirituel.  C’est dans ce cadre que « La Vie antérieure » prend toute son importance : souvenir des îles exotiques que Baudelaire a découvertes en 1841, ce poème est surtout la représentation d’un pays idéal, dont le paysage reflète un inaccessible bonheur entrevu en esprit.  Problématique : Quelle image de l’Idéal ce sonnet essentiellement descriptif parvient-il à susciter pour le lecteur ? Comme souvent dans un sonnet, les quatrains forment une unité, ici fondée sur la description du paysage maritime, avec laquelle rompent les tercets qui, tout en reprenant certains éléments descriptifs, sont davantage axés sur les sentiments du poète, et accentuent donc le lyrisme du poème. 1 er mouvement : Une marine harmonieuse (étude des 2 quatrains). 2 ème mouvement : La vie intérieure du poète (étude des 2 tercets). ANALYSE LINEAIRE a) Le titre Le titre du sonnet place d’emblée le paysage évoqué sous un jour nostalgique.

L’épithète « antérieure » suggère la nostalgie d’un bonheur évanoui, d’un paradis perdu, que seul l’esprit peut retrouver, par l’effort d’une réminiscence.

Le thème sous-jacent de la métempsychose, de la réincarnation, indique la situation d’exil, dans laquelle le poète se sent enlisé, loin de l’Idéal. N.B.

: « métempsychose » = réincarnation d’une âme dans un autre corps après la mort. b) Les quatrains. »