LA VERITE
Publié le 05/07/2020
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« Quand nous parlons de cohérence, de quelle cohérence s'agit-il? Est-ce une cohérence avec tout le reste? Cela est évidemment impossible, car la totalité des propositions signifiantes est certainement inconsistante (puisque certaines sont fausses), donc incohérente. Est-ce plus simplement une cohérence avec quelque chose : avec quelque(s) propositlon(s)? Il est alors clair que toute proposition satisfera à cette condition, et que sa cohérence ne nous apprendra rien sur sa vérité. ? On ne pourra en effet pas dire qu'il s'agit d'une cohérence avec d'autres vérités, car on aura alors besoin d'autres critères préalables pour déterminer la vérité de ces autres vérités. La cohérence ne peut donc servir de critère pour une vérité première, mais seulement pour son développement. ...»
«
QUESTIONS
DE COURS
, ,
LA VERITE
Il n'y a de v�G7J que s'il y a jugement.
Les choses ne sont en
elles-mêmes ni vraies ni fausses : elles sont ou ne sont pas.
Ce
sont les id�*H que nous avons des choses et les jugements que'
nous formons sur elles qui sont vrais ou faux.
Mais en quoi con
siste donc la v�G7J, comment la d�3?7G
LA VÉRITÉ-CORRESPONDANCE
► exposition ,
,
La plupart des philosophes (Platon, Aristote, Descartes, Kant,
etc.) s'accordent avec le sens commun pour faire consister la
v�G7J dans une ressemblance, ou une correspondance, avec la
r�$:7J.
C'est ce qu'exprime la formule de la scolastique m�)7
vale : la v�G7J, c'est l'ad�FL$J7@? de l'esprit et de la chose.
Une
id�* vraie est ainsi conçue comme une sorte de copie exacte de
son objet, et la relation de v�G7J comme quelque chose d'analo
gue à la ressemblance entre le portrait et le modèle.
► critique
Une telle th�@G7* cependant a suscit� plusieurs objections :
■ Il est impossible de v�G7/7*G la v�G7J de nos id�*H dans la
mesure où on ne peut v�G7.7*G leur ressemblance : il nous est
en effet impossible de sortir de nous-mêmes.
de nos repr�H*?J$
tions, pour comparer à son modèle cette copie que constitue
rait l'id�* Car, pour qu'une telle comparaison fût possible, il
faudrait que nous puissions atteindre la r�$:7J ind�C*?)$>>*?t
de toute repr�H*?J$J7@? pour pouvoir la comparer avec notre
repr�H*?J&J7@?.
■ Par ailleurs, si nous consid�G@?H la math�>$J7FL* pure ou la
logique formelle, une telle d�.8?7J7@? se trouve remise en ques
tion dans la mesure où l'on considère que, les systèmes logico
math�>$J7FL- se r�)L7H$?J à un maniement de symboles, leurs
propositions et leurs objets sont vides de tout contenu.
Dès
lors, les id�$;7Js math�>$J7FL*H ne sauraient être que des
copies d'elles-mêmes.
LA VÉRITÉ-COHÉRENCE
► exposition
·Dans ces conditions, on peut faire consister la v�G7J non plus
dans l'accord entre les id�*H et la r�$:7J, mais dans l'accord des
id�*H entre elles, dans la non-contradiction des jugements ou
propositions; la v�G7J d'un jugement s'�M$:L* en fonction de sa
cohérence, c'est-à-dire de son accord ou d�H$((@G) avec d'autres
jugements.
Les v�G7Js doivent donc constituer un système logi
quement consistant, dont les �:ments sont reli�H entre eux de
manière à former une seule unit� ou totalit� coh�G*?J*.
On
pourrait objecter aux partisans de la v�G7J-coh�G*?(* que
celle-ci se fonde sur le raisonnement a priori caract�G7HJ7FL* de
la logique et des math�>$J7FL*H Mais on a fait observer qu'un
examen du raisonnement a posteriori des sciences empiriques et
de la vie ordinaire confirme en r�$;7J cette th�@G7*
■ l'exemple de la connaissance historique.
Il est évident que lorsque nous voulons vérifier des faits passés, le seul critère
de vérité est celui de la cohérence des divers témoignages.
Soit l'affirmation :
« Jeanne d'Arc est morte empoisonnée au Japon».
Parce que cette proposi
tion n'est cohérente avec aucune des autres assertions fournies par les divers
documents que nous possédons, nous la tiendrons pour fausse.
■ L'exemple de l'expérience ordinaire.
Si nous considérons maintenant une assertion à propos d'un fait présent, telle
que « li y a un homme dans la pièce voisine», on dira que pour vérifier cela,
li suffit de regarder dans cette pièce : si ce qu'on y volt correspond à l'asser
tion, on la tiendra pour vraie ; par cette réponse, on suppose qu'il existe un
fait inJiscutable qui s'impose à nos sens et auquel se confo� notre pensée.
Mals ce que l'on prend pour la perception d'un fait est en réalité un .jugement
puisque, sans un ensemble de jugements, on ne pourrait jamais Identifier un
homme ni une pièce.
Nous ne sommes donc pas Id en présence de la con
frontation d'une assertion et d'un fait, mals d'un jugement avec un ensemble
d'autres jugements, et ce qui autorise la vérification du jugement Initial est
bien sa cohérence avec ces autres jugements.
► critique
Comme la th�@G7* de la v�G7J-correspondance, celle de la v�G7J
coh�G*?(* rencontre plusieurs obstacles :
■ En d�J*G>7?$?J la coh�G*?(* de propositions, nous usons de
v�G7Js logiques : nous devons donc d�9Y poss�)*G un critère de
v�G7J ant�G7*LG à celui de la coh�G*?(*.
■ Surtout, il est possible d'obtenir une multiplicit� de systèmes
diff�G*?JH mais �5$:*>*?J coh�G*?JH : ils devront donc tous être
tenus pour vrais.
On aura donc des v�G7Js concurrentes, alors
que la v�G7J est par nature conçue comme unique.
« Il n'y a aucune raison de supposer qu'un seul corps cohérent de doctrines
est possible.
I� peut se faire qu
'un
romancier, avec une Imagination suffisante,
puisse inventer pour le monde un passé qui s'accorderait parfaitement avec nos
connaissances, et que ce passé soit pourtant très différent du passé réel.
Dans
des matières plus scientifiques, il est certain qu'il y a souvent deux ou plusieurs
hypothèses qui rendent raison de tous les faits connus sur un sujet.
Et, bien
que dans tels cas les savants s'efforcent de trouver des faits susceptibles d'élimi
ner toutes les hypothèses sauf une, li n'y a pas de raison qu�ls y parviennent
toujours.» (B.
RUSSEU, Les problèmes de la philosophie, 1912, p.
191.)
■·Quand nous parlons de coh�G*?(* de quelle coh�G*?(* s'agit
il? Est-ce une coh�G*?(* avec tout le reste? Cela est �M7)*>
ment impossible, car la totalit� des propositions signifiantes est
certainement inconsistante (puisque certaines sont fausses), donc
incoh�G*?J* Est-ce plus simplement une coh�G*?(* avec quelque
chose : avec quelque(s) propositlon(s)? Il est alors clair que toute
proposition satisfera à cette condition, et que sa coh�G*?(* ne
nous apprendra rien sur sa v�G7J.
■ On ne pourra en effet pas dire qu'il s'agit d'une coh�G*?(e
avec d'autres v�G7Js, car on aura alors besoin d'autres critères
pr�$:$':*H pour d�J*G>7?*G la v�G7J de ces autres v�G7Js.
La
coh�G*?(* ne peut donc servir de critère pour une v�G7J pre
mière, mais seulement pour son d�M*:@CC*>*?J..
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