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La société se distingue-t-elle de l'Etat?

Publié le 30/05/2022

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« La société se distingue-t-elle de l’Etat ? La société est un ensemble d’êtres humains vivant en groupe organisé.

L’Etat désigne l’ensemble des institutions (juridiques, politiques, militaires, administratives et économiques) qui, sur un territoire donné, organisent l’ordre social, en vue de faire prévaloir l’intérêt commun.

A partir de ces définitions, nous nous demanderons si la société se distingue de l’Etat.

Tout d’abord, nous verrons que la société et l’Etat sont liés.

Puis, nous nuancerons ces propos en montrant que, dans certains cas, la société peut se distinguer de l’Etat et ce que serait une société sans Etat. La société se distingue-t-elle de l’Etat ? Cette question revient à se demander si la société est capable de vivre sans règles imposées par une autorité supérieure.

Le terme « société » est tout à fait dépendant de celui d’ « Etat » : sans autorité extérieure légitime, une société ne peut exister.

De même, à l’inverse, un Etat n’a d’existence et de sens que s’il y a une société, un peuple à diriger.

Si l’Etat disparaissait, la société disparaitrait à son tour.

Elle serait remplacée par l’anarchie, un monde sans règles qui nous ramènerait à la situation des premiers hommes : celle de la loi du plus fort.

Bien avant l’Etat, la cité se chargeait d’harmoniser et d’organiser la vie à travers les lois et la politique.

Elle établissait par exemple les droits des citoyens, la redistribution des biens, la division du travail, etc. L’Etat n’est pas une chose naturelle mais une construction des sociétés humaines. Selon Aristote, « l’homme est par nature un animal politique ».

Seul être doué de langage, l’homme aurait une prédisposition naturelle à vivre en société.

Selon lui, la vie en cité (ancêtre de l’Etat moderne) serait pour l’homme comme une « seconde nature ».

Hobbes s’oppose à cette idée.

Pour lui, il n’existe pas de sociabilité naturelle de l’homme et, à l’état de nature, les rapports humains étaient caractérisés par l’instabilité, la rivalité et la violence. Ils ne vivaient que pour eux-mêmes, c’était « la guerre de tous contre tous » : la vie sociale était sans cesse menacée par des conflits nés des jalousies et de la recherche des intérêts personnels.

En effet, les libertés individuelles, en l'absence de tout contrôle et de toute régulation légale, ne peuvent que menacer l'ordre social.

L’être humain a donc créé l’Etat pour se protéger de lui-même : l’Etat est donc le garant de la sécurité des individus.

Selon Hobbes, il n’y a que deux alternatives : soit la liberté et la violence sans frein de l’état de nature, soit la sécurité assurée par l’Etat.

Rousseau n’est pas d’accord avec cela.

Selon lui, l’Etat légitime doit mettre en accord la liberté et la sécurité.

La légitimité de l’Etat repose sur la souveraineté du peuple, c’est-à-dire que l’Etat est légitime lorsque les lois sont la manifestation de la volonté générale.

Ainsi, les citoyens ne se soumettent pas à la loi comme à une contrainte extérieure.

Au contraire, leur liberté passe par l’obéissance aux lois qui sont l’expression de la volonté générale.

L’Etat limite la liberté pour mieux la protéger.

Il impose des limites aux libertés de chacun, mais c'est justement cela qui garantit à chacun la possibilité de jouir tranquillement des libertés qui lui reste. Mais l’existence d’une société est-elle forcément dépendante d’une autorité supérieure fixant les règles ? C’est au sein d'une société que les individus s'établissent, s'identifient, gagnent éventuellement en puissance, se valorisent comme ils peuvent et trouvent une sécurité relative.

Ils peuvent se contenter des relations sociales qu'ils entretiennent les uns avec les. »

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