La société courtoise.

« La société courtoise. C'est dans les pays de langue d'oc (Provence, Languedoc, Gascogne, Limousin, Poitou) que prit naissance lacivilisation courtoise.

Ces pays jouissaient d'une paix relative.

Les seigneurs y avaient pris des goûts de luxe.

Aumilieu des réceptions et des fêtes, leurs moeurs s'étaient affinées.

Ils recherchaient les plaisirs de l'esprit.

Les coursdu Midi devinrent ainsi dès le XIe siècle des centres très actifs de vie intellectuelle et littéraire.A partir de 1150 environ, les pays de langue d'oïl furent gagnés à leur tour par l'esprit courtois.

Le développementde la culture latine, la formation des légendes bretonnes aidèrent à cette expansion que favorisa par son actionpersonnelle Aliénor d'Aquitaine, successivement reine de France (1137), puis reine d'Angleterre (1154).

Elle étaitpetite-fille de Guillaume de Poitiers, l'un des plus anciens poètes de langue d'oc, et la tradition du mécénat littérairese poursuivit dans sa famille, puisque ses deux filles, Marie de Champagne et Aélis de Blois s'entourèrent elles aussid'écrivains et d'artistes.

Bientôt les pays de langue d'oïl éclipsèrent ceux de langue d'oc ,par l'éclat de leurcivilisation, surtout après la croisade des Albigeois (1208-1229), qui devait consacrer de façon définitive lasuprématie politique de la France du Nord.La littérature courtoise est une littérature d'imagination, qui repose sur une conception très élevée de l'amourconsidéré comme le principe de toute vertu.

Les poètes courtois ignorent systématiquement les passions indignes.Chez eux, la femme aimée est toujours parée des plus belles qualités.

Aussi impose-t-elle ses volontés ensouveraine maîtresse.

L'amant doit accepter pour lui plaire les épreuves les plus terribles et agréer ses moindresfaveurs comme des récompenses merveilleuses.

La règle de l'amour courtois est formulée dans ce vers de CHRÉTIENDE TROYES : « Moult est qui aime obéissant.

» Cette soumission absolue est une transposition dans le domainesentimental des usages féodaux qui règlent les rapports du vassal et de son seigneur.. »