La sensibilité en poésie au XVIIIe siècle.
Publié le 09/12/2021
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Les rapports entre la poésie et le sentiment commencent à être plus clairement aperçus. Helvétius écrit dans son livre De l'esprit :« Le sentiment est l'âme de la poésie ». Diderot affirme que la poésie ne peut s'épanouir qu'en dehors des exigences mesquines du goût. Mais ces audaces restent théoriques. La poésie ne se dégage que timidement des anciennes formules.
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La sensibilité en poésie au XVIIIe siècle.
Les rapports entre la poésie et le sentiment commencent à être plus clairement aperçus.
Helvétius écrit dansson livre De l'esprit :« Le sentiment est l'âme de la poésie ».
Diderot affirme que la poésie ne peut s'épanouirqu'en dehors des exigences mesquines du goût.
Mais ces audaces restent théoriques.
La poésie ne se dégageque timidement des anciennes formules.
La poésie dite descriptive pourrait faire illusion.
Sa vogue est liée à l'éveil du sentiment de la nature.
Mais niSaint-Lambert, ni ROUCHER, ni DELILLE, qui écrivirent respectivement Les Saisons, Les Mois, Les Jardins, neconnaissent la nature dans sa puissance sauvage.
Ce qu'ils aiment, c'est une campagne arrangée, humanisée.Ils en décrivent assez joliment les aspects.
Ils sont cependant plus intellectuels que poètes.
Ils songent avanttout à moraliser.
Ils célèbrent le travail du paysan, ils conseillent aux riches de vivre sur leurs terres, ilsprêchent un idéal de justice et de bienfaisance.
En somme, ils suivent la leçon des philosophes, beaucoup plusqu'ils n'annoncent le romantisme.
De même, les poètes Berquin et Léonard, bien qu'ils imitent les Idylles del'écrivain suisse Gessner, n'en retiennent pas la rusticité.
Ils enjolivent leur modèle.
Ils cèdent constamment àun zèle moralisateur.
C'est à un autre imitateur de Gessner, ANDRÉ CHÉNIER, qu'il sera réservé de trouver lesaccents d'une vraie poésie de la nature.
A la fin du siècle, se développe une poésie élégiaque annonciatrice du lyrisme moderne.
Léonard, Bertin, PARNYexpriment non sans recherche, mais avec sincérité, des sentiments personnels.
Ils sont nés dans des terreslointaines, le premier à la Guadeloupe, les deux autres à Bourbon.
Léonard doit à son tempérament maladif lalangueur mélancolique de ses Idylles.
Les Élégies de Bertin déplorent des peines d'amour.
Parny, dans ses Poésiesérotiques retrace l'histoire de sa passion malheureuse pour une jeune créole qu'il appelle Eléonore.
Il évoque, avecles pauvres moyens dont disposait la poésie d'alors, les paysages exotiques, cadre somptueux de son amour.
Satristesse délicate et sa grâce sensuelle lui ont valu de nombreux admirateurs.
Chateaubriand l'a beaucoup lu.Lamartine s'est inspiré de lui.
Plus jeune d'une dizaine d'années que Bertin et Parny, André Chénier partage leursgoûts.
Ses Élégies, suivant la tendance de l'époque, unissent harmonieusement à des pensées un peu tristes uneconception voluptueuse de l'amour..
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