La Sainte Ligue«Pour la conservation de la religion catholique».
Publié le 17/05/2020
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«Pour la conservation de la religion catholique» 1576-1598
La Sainte Ligue, qui traduit le discrédit de l'autorité royale pendant les guerres
de religion, s'est manifestée en deux
temps.
En 1576 d'abord, après la paix
de Monsieur, favorable aux protestants;
Henri III préfère alors en prendre la tête
pour en conjurer les dangers; en
15 77,
après la paix de Bergerac, il déclare «toutes ligues, associations ou confré
ries ...
cassées et annulées ...
».
L'autre
épisode se place après 1584; il entraîne
la formation d'un mouvement actif jus
qu'en 1598 et qui prend, par instants,
une tournure révolutionnaire.
Le groupement a deux racines.
La pre
mière est parisienne: quand la mort du
duc d'Anjou fait d'Henri de Navarre
l'héritier du trône, une bourgeoisie
moyenne, faite de curés,
de chanoines,
d'avocats, de conseillers et de mar
chands, s'organise autour d'un conseil
de neuf ou dix personnes; elle fait
de la
propagande, travaille le peuple, attaque le roi qu'elle suspecte de tiédeur, voire
d'impiété.
La seconde tendance est féodale et prin
cière:
elle s'attache aux Guise, réunit
des gentilshommes de leur clientèle,
s'assure, par le traité de Joinville du 21 décembre 1584, l'appui du roi
d'Espagne qui lui accorde un subside de 50 000 écus par mois.
De Péronne, en
mars 1585, elle lance un où
elle énumère l'ensemble de ses griefs
qu'elle accompagne d'une protestation
de
foi catholique.
C'est la Ligue parisienne qui prend le tour le plus spectaculaire et le plus dan
gereux grâce au rôle dirigeant de la capitale:
celle-ci lance aux grandes villes
du royaume des appels à la solidarité;
prédications, processions, manifesta
tions
se succèdent, jusqu'à la journée
des Barricades, du 12 mai 1588, qui voit
l'humiliation du roi et le triomphe
d'Henri de Guise, seul capable d'apaiser
le peuple.
Henri III prend sa revanche
en organisant l'assassinat, à Blois, du
et de son frère, le cardinal de
Lorraine.
La Ligue adopte alors une attitude fran
chement révolutionnaire: dans
les prin
cipes d'abord, en agitant des idées de démocratie et de souveraineté populaire,
dans les faits ensuite, en constituant un
contre-pouvoir, celui des Seize, qui va
entraîner, par son radicalisme, l'assassi
nat d'Henri III (1589) et la convocation
des états généraux (1593).
En province,
l'esprit ligueur se manifeste par
de gra ves insurrections en Bourgogne, en Pro
vence, en Bretagne; Henri IV devra les
affronter après son abjuration du
25 juillet 1593.
Dangereuse pour l'unité du royaume,
extrême dans son action, passionnée
dans ses réactions, la Ligue doit surtout
son intérêt à l'idéologie politique qu'elle
a suscitée en ces temps troublés.
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