La révolte des camisards
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
Nom donné aux protestants des Cévennes et du Bas-Languedoc, insurgés de 1702 à 1705 ; ce nom paraît dérivé du mot camisade, attaque nocturne au cours de laquelle les soldats portaient sur leur armure une chemise blanche pour se reconnaître. Née des dragonnades, de la révocation de l'édit de Nantes (1685) et de la pression incessante des autorités publiques et religieuses pour extirper toute pratique protestante, l'insurrection des camisards fut un mouvement populaire et paysan, qui ne rassembla jamais plus de 3 à 4 000 combattants assurés du soutien des populations de ces régions. Les chefs furent eux-mêmes des hommes du peuple : un fils de boulanger comme Jean Cavalier ; un berger comme Pierre Laporte, dit Rolland ; des cardeurs comme Abraham Mazel et Jacques Couderc ; d'anciens soldats comme Maurel, dit Catinat, Jouany et Ravenel. L'insurrection commença par l'assassinat, le 24 juin 1702, au pont de Montvert, de l'abbé du Chayla, inspecteur des missions. La répression fut d'abord confiée, en 1703, au maréchal de Montrevel ; il employa les méthodes les plus rigoureuses (incendies de villages, et massacres de villageois). Les camisards finirent par immobiliser une armée de 10 000 hommes, alors que la France était engagée dans la guerre de la Succession d'Espagne. Le maréchal de Villars, nommé en mars 1704 pour réduire cette révolte, n'en vint à bout que par la négociation. Cavalier fit sa soumission à Nîmes (mai 1704) ; d'autres chefs, comme Rolland et Ravenel, furent tués ou exécutés. Un renouveau d'agitation, inspiré en 1709/10 par le prophète Mazel, fut rapidement étouffé.
«
1 / 2 La révolte des camisards
La jacquerie huguenote
Les persécutions brutales qui suivirent
la révocation de l'édit de Nantes (1685)
soulèvent la colère des paysans calvinis
tes des Cévennes et du Bas-Languedoc .
Les
.
plus fanatiques d'entre eux, se disant inspirés par l'Esprit saint, prophé
tisent la fin de «l'impure Babylone» (l'Eglise romaine) et le châtiment de Louis XIV.
Pour se reconnaître, ils por
tent une chemise (camiso en provençal)
sur leurs habits, d'où l'appellation «ca
misards».
L'insurrection armée débute le 24 juin 1702 par l'assassinat au Pont de-Montvert de l'archiprêtre des Céven
nes, l'abbé du Chayla, qui détenait des
protestants prisonniers.
La révolte
demeure essentiellement paysanne, une
jacquerie, mais l'une des plus terribles.
Ses chefs, Rolland, Jean Cavalier,
Ravanal, Catinat, Mazel, Séguier, Cas
tanet, Jouany
...
sont des cardeurs de lai
ne, des peigneurs de chanvre, des ber
gers, un ancien soldat, un gardian de Camargue, un maçon ...
mais tous fana
tiques et illuminés.
Les combattants ne sont pas plus de 3000 ou 4000 et ne possèdent que des armes disparates,
mais ils sont soutenus par la population
et connaissent les caches de la monta
gne.
Le comte de Broglie, gouverneur
militaire du Languedoc, s'essouffie à
leur poursuite.
On le remplace, au début de 1703, par le maréchal de Montrevel
qui n'est pas plus heureux;
en face, un chef de 20 ans, doté d'un véritable génie de la guérilla, l'apprenti boulanger Jean
Cavalier.
Avec Pierre Laporte, dit «Rol
land» , Cavalier reste le héros populaire de la «guerre des camisards».
Pendant deux ans, ceux-ci tiennent en haleine
1702-1704
jusqu'à 10000 hommes des troupes
royales, gagnent des batailles, menacent
de prendre Nîmes.
Les méthodes les
plus cruelles de répres~ion pratiquées
par l'intendant du Languedoc, Lamoi
gnon
de Bâville, incendies des villages et
des fermes, massacre des habitants, ne parviennent pas à faire céder «les enfants de Dieu» qui vont au combat en
chantant des psaumes.
A Versailles, on commence à s'inquié
ter.
La France est engagée dans la diffi
cile guerre
de la Succession d'Espagne.
Ses ennemis de la «grande alliance» cherchent à étendre la révolte cévenole.
Par les protestants émigrés en rapport
avec les camisards, l'Angleterre, la Hol
lande, le duc de Savoie promettent des
secours et leur intervention armée aux
rebelles.
A la mi-septembre, deux fréga
tes anglaises, chargées d'armes et de
munitions, tentent un débarquement
près d'Agde.
Au début
de 1704, le maréchal de Villars remplace Montre vel.
Il commence par isoler les cami
sards de la côte; puis, par des mesures
de clémence ,
il apaise la population et,
par d'habiles négociations, il obtient la
soumission de Jean Cavalier, le 16 mai 1704.
Rolland et Ravanal, qui ont conti
nué le combat, sont tués en août.
En
1705, le duc de Berwick achève l'œuvre de Villars en étouffant sans ménagement les derniers sursauts de résistance.
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La révolte des camisards (1702-1704) - La jacquerie huguenote
- Vous commenterez cette formule d'Albert Camus : « Le plus grand style en art est l'expression de la plus haute révolte. Comme le vrai classicisme n'est qu'un romantisme dompté, le génie est une révolte qui a créé sa propre mesure. »
- Maillotins (révolte des).
- camisards.
- Camisards (Les)