La révolte des camisards (1702-1704) - La jacquerie huguenote
Publié le 16/05/2020
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La révolte des camisards (1702-1704) - La jacquerie huguenote
Les persécutions brutales qui suivirent la révocation de l'édit de Nantes (1685) soulèvent la colère des paysanscalvinistes des Cévennes et du Bas-Languedoc.
Les plus fanatiques d'entre eux, se disant inspirés par l'Esprit saint,prophétisent la fin de «l'impure Babylone» (l'Eglise romaine) et le châtiment de Louis XIV.
Pour se reconnaître, ilsportent une chemise (camiso en provençal) sur leurs habits, d'où l'appellation «camisards».
L'insurrection arméedébute le 24 juin 1702 par l'assassinat au Pont-de-Montvert de l'archiprêtre des Cévennes, l'abbé du Chayla, quidétenait des protestants prisonniers.
La révolte demeure essentiellement paysanne, une jacquerie, mais l'une desplus terribles.
Ses chefs, Rolland, Jean Cavalier, Ravanal, Catinat, Mazel, Séguier, Castanet, Jouany...
sont descardeurs de laine, des peigneurs de chanvre, des bergers, un ancien soldat, un gardian de Camargue, un maçon...mais tous fanatiques et illuminés.
Les combattants ne sont pas plus de 3000 ou 4000 et ne possèdent que desarmes disparates, mais ils sont soutenus par la population et connaissent les caches de la montagne.
Le comte deBroglie, gouverneur militaire du Languedoc, s'essouffle à leur poursuite.
On le remplace, au début de 1703, par lemaréchal de Montrevel qui n'est pas plus heureux; en face, un chef de 20 ans, doté d'un véritable génie de laguérilla, l'apprenti boulanger Jean Cavalier.
Avec Pierre Laporte, dit «Rolland», Cavalier reste le héros populaire de la«guerre des camisards».
Pendant deux ans, ceux-ci tiennent en haleine jusqu'à 10000 hommes des troupes royales,gagnent des batailles, menacent de prendre Nîmes.
Les méthodes les plus cruelles de répression pratiquées parl'intendant du Languedoc, Lamoi-gnon de Bavilie, incendies des villages et des fermes, massacre des habitants, neparviennent pas à faire céder «les enfants de Dieu» qui vont au combat en chantant des psaumes.
A Versailles, oncommence à s'inquiéter.
La France est engagée dans la difficile guerre de la Succession d'Espagne.
Ses ennemis dela «grande alliance» cherchent à étendre la révolte cévenole.
Par les protestants émigrés en rapport avec lescamisards, l'Angleterre, la Hollande, le duc de Savoie promettent des secours et leur intervention armée auxrebelles.
A la mi-septembre, deux frégates anglaises, chargées d'armes et de munitions, tentent un débarquementprès d'Agde.
Au début de 1704, le maréchal de Villars remplace Montrevel.
Il commence par isoler les camisards de lacôte; puis, par des mesures de clémence, il apaise la population et, par d'habiles négociations, il obtient lasoumission de Jean Cavalier, le 16 mai 1704.
Rolland et Ravanal, qui ont continué le combat, sont tués en août.
En1705, le duc de Berwick achève l'œuvre de Villars en étouffant sans ménagement les derniers sursauts derésistance..
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- Vous commenterez cette formule d'Albert Camus : « Le plus grand style en art est l'expression de la plus haute révolte. Comme le vrai classicisme n'est qu'un romantisme dompté, le génie est une révolte qui a créé sa propre mesure. »