LA RÉSISTANCE

« LA RÉSISTANCE La Résistance, véritable «guerre de l'ombre», désigne l'ensemble des actions menées au cours de la Seconde Guerremondiale contre les régimes nazi, fascistes et autoritaires. 1.

La résistance extérieure. Le premier foyer est Londres où plusieurs chefs d'État et de gouvernement se réfugient dès 1939-1940(France, Tchécoslovaquie, Pologne, Norvège, Pays-Bas, plus tard Grèce et Yougoslavie).

Ils refusent dereconnaître les dirigeants qui collaborent avec les Allemands.

Sur les ondes de la BBC, radio anglaise, de Gaullelance à la France occupée l'appel du 18 juin 1940 : «...

rien n'est perdu pour la France...

Foudroyés aujourd'huipar la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure.

Le destin dumonde est là.» La Grande-Bretagne devient, grâce à Churchill, «l'inspiratrice et l'arsenal» de la guerreclandestine. Deux nouveaux centres de résistance sont créés en 1941 : Moscou où se réfugient les chefs communistes des pays de l'Europe orientale et balkanique et Toulouse où se regroupent les résistants italiens (Saragat, Nenni, Nitti).

Des évadés des pays occupés ou des camps de prisonniers viennent rejoindre ceux qui se sont expatriésdès la défaite de leur pays. 2.

Les résistances intérieures. Les résistants proviennent de toutes origines politiques (communistes, démocrates-chrétiens, libéraux,conservateurs).

Souvent ces divergences idéologiques empêchent tout regroupement : en Yougoslavie, lesTchetniks (conservateurs) s'opposent aux partisans de Tito (communistes) ; en Pologne, l'Armia Krajowa (antisoviétique) s'oppose à l'Armée Rouge (communiste) ; en Grèce, l'EDES (royaliste) rivalise avec l'ELAS (communiste). Les résistants forment parfois un front uni comme en France où FFI (Forces françaises de l'Intérieur =gaullistes) et FTP (Franc-Tireurs et Partisans = communistes) acceptent de collaborer au sein d'un Conseilnational de la Résistance (CNR), créé par le délégué du général de Gaulle, Jean Moulin, en mai 1943, quelquessemaines avant sa mort sous les tortures nazies. Les résistants pratiquent le harcèlement : guerre psychologique (tracts, journaux, émissions diffuséesclandestinement) ; action directe (sabotages, attentats contre les soldats allemands, embuscades) ;organisation de réseaux d'évasion pour les prisonniers et les Juifs (vers l'Espagne et l'Afrique) et de réseaux derenseignements entre maquis. 3.

Une lutte difficile mais victorieuse. Difficile, car la répression impitoyable (cours martiales, torture électrique, pendaisons, fusillades) est exercéepar des services spécialisés (Gestapo, Abwehr, SS) secondés par les milices des États satellites (Darnand en France).

Les actes de résistance entraînent parfois des représailles collectives sur les populations : Lidice (Tchécoslovaquie, 1942), Kragujevatz (Yougoslavie, 1943), Fosses Ardeatines (Italie, 1944), Ascq et Oradour-sur-Glane (France, 1944). Victorieuse, car les opérations de harcèlement, quoique coûteuses en vies humaines, ont accéléré la libérationdes pays européens à partir du débarquement américain.

Après la victoire, les équipes constituées dans larésistance prennent le pouvoir : de Gaulle en France, Parri en Italie, Tito en Yougoslavie, plus tard Mao Ze-dong en Chine.

De nouvelles forces politiques surgissent (gaullisme en France), d'anciennes' rajeunissent(démocratie chrétienne en Allemagne, en Italie et en France où elle est représentée par le MRP, Mouvementrépublicain populaire).

Des réformes de structures s'inspirent de «l'esprit de la Résistance (nationalisations, Sécurité sociale, plan dedéveloppement économique et social en France). Conclusion. La Résistance a été le premier mouvement européen de lutte pour les libertés et les droits de l'homme, bafoués parles totalitarismes.. »