La religion (résumé de cours)

« 10 La religion L'essentiel du cours Le fait religieux est présent dans toutes les cultures, même les plus primitives : il lie l'homme à des puissances qui excèdent sa raison.

Si la religion relève en ce sens de l'irrationnel, est-elle pour autant déraisonnable ? La religion, enfance de l'humanité ? • Selon Cicéron, la religion rassemble (relegere) les hommes en les rattachant (religare) à des puissances surnaturelles : elle s'appuie sur le sentiment du sacré, crainte et respect pour des forces qui nous dépassent.

La vénération prend la forme de rites distingués du temps profane. • Si les mythes polythéistes se perdent dans la nuit des temps, les monothéismes affirment leur caractère historique en posant l'existence datable de leur fonda­ teur (Moïse, Jésus-Christ, Mahomet).

Dieu, infiniment distant, n'est plus à l'image de l'homme.

On ne lui sacrifie plus, on croit en lui : la foi, qui nous demande d'agir conformément à sa volonté, a une dimension morale. La religion comme illusion et aliénation • Selon Feuerbach, en montrant que les autres religions étaient toutes anthro­ pomorphiques, le christianisme s'est approché de la vérité sans l'atteindre.

La religion n'est pas le mystère du Dieu qui s'est fait homme, mais celui de l'homme qui s'est fait Dieu.

« !!homme pauvre a un dieu riche » : l'homme s'est dépouil­ lé de toutes ses qualités pour en enrichir Dieu.

Il faut réapprendre à être des hommes en nous libérant de l'aliénation et opérer la critique de la religion, cette déraison pure. La religion, sentiment légitime de notre finitude ? • Pour Kant au contraire, la religion peut être rationnelle.

On ne peut prouver l'existence de Dieu, mais elle est un postulat nécessaire de la raison.

Le devoir semble aller à l'encontre de notre bonheur personnel; il faut alors postuler l'exis­ tence d'un Dieu juste et bon qui garantira ailleurs et plus tard la correspondance du bonheur et de la moralité.

Cette religion n'a pas de culte, de clergé, de prières, c'est une pure exigence de la raison pratique. • Pascal, contre tous ceux qui veulent réduire la religion à ce qu'il est raison­ nable de croire, en appelle au cœur qui seul « sent Dieu ».

Par orgueil, nous vou­ lons tout saisir par« l'esprit»; mais nous n'atteindrons Dieu que par le sentiment poignant de notre propre misère : la foi qui nous ouvre à Dieu est d'un autre ordre que la raison.. »