LA RELIGION DE CHATEAUBRIAND

« LA RELIGION DE CHATEAUBRIAND Après avoir douté non seulement de l'avenir du christianisme, mais de sa vérité même, Chateaubriand a recouvré lafoi en apprenant coup sur coup la mortde sa mère et de sa sœur Julie.

Il s'est alors assigné pour tâche de composer une apologie de la religion.

Jusquedans ses dernières œuvres subsiste une trace de cette intention apologétique.Il ne cherche pas à prouver au moyen d'arguments rationnels la vérité du christianisme.

Il veut montrer son charmepoétique.

« Rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte.

» Il exalte la beautégrandiose ou touchante des cérémonies religieuses.

Il réhabilite la cathédrale gothique.

En littérature, il établit descomparaisons entre les œuvres des anciens et celles des modernes, pour faire ressortir la supériorité de l'inspirationchrétienne.

Il attribue en outre au christianisme le mérite d'avoir tiré l'humanité de la barbarie.

« Le monde modernelui doit tout, depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites.

» La religion, selon lui, n'est donc pas uniquementtournée vers l'au-delà.

Elle assure notre bonheur terrestre.La foi de Chateaubriand, avivée par la, pensée de la mort, est aussi solide que sincère.

Mais elle reste étrangère aumysticisme.

Elle a quelque chose de paisible.

Lors de son pèlerinage aux Lieux-Saints, il est ému certes, mais d'uneémotion intellectuelle et sans aucun élan d'amour divin.. »