LA RELIGION

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« LA RELIGION COMME SUPERSTITION Toute une tradition considère les idées religieuses comme des préjugés, des conceptions irrationnelles, sans valeur : le développement des sciences ou de la philosophie doit permettre de les dépasser. Mais la philosophie ne se réduit pas à cette tradition. Elle cherche aussi à dégager le sens véritable de la religion. LE SENS PHILOSOPHIQUE DE LA RELIGION ? Kant La religion, dans les limites de la simple raison, est « la connaissance de tous nos devoirs comme commandements divins ». ? Hegel La religion, comme l'art, mais sous une autre forme, expose la vérité absolue : « la philosophie pense et saisit conceptuellement ce que la religion représente». ? Feuerbach «L'être divin n'est rien d'autre que l'être de l'homme», mais «objectivé, c'est-à-dire contemplé et adoré comme un être propre », distinct de l'homme. La philosophie comprend ce sens caché de la pensée religieuse et invite l'humanité à surmonter l'aliénation qui en résulte. LA RELIGION COMME ILLUSION ? Marx : la religion est l'opium du peuple Par cette formule célèbre, Marx veut dire que la religion a une fonction sociale : elle console les hommes de leur misère présente, leur faisant espérer un au-delà meilleur. Mais cette espérance ne guérit pas la misère, elle la masque, comme une drogue qui endort un malade. C'est pourquoi il faudrait détruire moins la religion que ce qui la rend inévitable sous une forme ou une autre : une réalité sociale injuste. ? Freud : la religion, névrose universelle Comme toute névrose, la religion trouve ses racines dans l'enfance. L'état de détresse terrifiant que connaît le petit enfant éveille en lui le désir très puissant d'être aimé et protégé. La croyance en des forces surnaturelles protectrices serait donc une réponse à ce désir. Comme la névrose obsessionnelle, la religion est faite de la répétition d'actes (rites), de paroles (prières), d'images, etc. qui apaisent l'angoisse. Enfin, si l'acceptation par le vrai croyant de la névrose universelle «le dispense de la tâche de se créer une névrose personnelle», Freud pose que « l'homme ne peut pas éternellement demeurer un enfant, il lui faut enfin s'aventurer dans l'univers hostile». ...»