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La recherche du bonheur est-elle une perte de temps ?

Publié le 22/05/2023

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« Dissertation philosophie Sujet : La recherche du bonheur est-elle une perte de temps ? Le temps qui passe condamne l’humanité à ne jamais s’appartenir pleinement à elle-même.

Le célèbre philosophe Pascal y voit la preuve de la condamnation humaine à l’impossibilité d’un bonheur terrestre.

En effet, dans son ouvrage Les Pensées, il dit que « tous les hommes recherchent d’être heureux (…) jusqu’à ceux qui vont se pendre ».

Par conséquent, pour certaines personnes, la mort est une libération de l’existence qu’ils mènent actuellement, ce qui est évidemment tragique.

Puisque nos pensées sont toujours occupées par le temps, c’est bien le signe que le véritable but de l’homme est à la fin du temps car l’âme pourrait ainsi se libérer du corps qui la retient. Mais le temps est cette notion qui permet de dire le mouvement irrémédiable puisqu’il s’écoule et est irréversible.

Le bonheur quant à lui se présente comme un état de satisfaction stable et durable dont découle un sentiment de plénitude et de béatitude.

Mais quand la vie est changeante, parsemée d'obstacles et d'embûches, comment imaginer cette vision du bonheur autrement qu'un idéal qui ne peut exister ? Ne risquons-nous pas de souffrir pendant longtemps inlassablement vers quelque chose que l’on ne peut pas atteindre ? Se pose alors la question : la recherche du bonheur est-elle une perte de temps.

Dans cette hypothèse, nous examinerons dans un premier temps que la recherche du bonheur n’est pas une perte de temps.

Puis, nous verrons les limites de cette première réponse : cela peut être une perte de temps.

Enfin, notre réflexion nous amènera à montrer qu’il ne faut pas rechercher le bonheur mais plutôt savoir apprécier sa présence au présent. D’une part, il semblerait que la recherche du bonheur soit essentielle pour les Hommes, car si le bonheur est le but ultime de l’existence humaine, sa recherche résiderait dans le maîtrise des désirs. En effet, c’est dans son ouvrage Lettre à Ménécée qu’Épicure justifie la nécessité de rechercher le bonheur car « quand il est à nous, nous avons tout, quand il nous manque nous faisons tout pour l’avoir ».

Pour Epicure, le plaisir est le début et la fin d’une vie heureuse car c'est à partir de lui que nous nous dirigeons vers le plaisir et que nous fuyons instinctivement la douleur.

D'autre part, on aboutit au bonheur et l’Homme fera tout ce qui est en son pouvoir pour l’atteindre.

Par conséquent, nous recherchons naturellement le plaisir, et quand nous l'obtenons, nous sommes heureux.

Le plaisir est donc un critère important pour atteindre le bonheur, et le plaisir lui-même suffit à nous rendre heureux. Par ailleurs, Épicure défend l’idée que le bonheur réside dans la satisfaction de nos désirs, donc dans celle du plaisir.

En effet, pour Épicure le désir est simplement l’absence de douleur, et le plaisir est ce que l'on éprouve quand on ne souffre de rien.

Le bonheur correspond pour lui ce qu’il appelle l’aponie (absence de douleur physique) et l’ataraxie (absence de douleur psychique), qui correspond à un état d’équilibre entre le corps et l’âme.

De ce fait, Épicure prône une conscience du véritable besoin car il nous incite à échapper aux désirs excessifs qui sont difficiles à satisfaire et produisent plus de trouble que de bien, et à satisfaire au contraire les désirs qui procurent ce plaisir durable. Pour cela, il va classer les désirs en trois catégories : les désirs naturels, nécessaires ou non et les désirs vains.

Et parmi les désirs nécessaires, il va en extraire deux types : les désirs nécessaires pour le bonheur et pour la vie.

Cependant, il s’agit pour le philosophe de ne profiter que des plaisirs naturels et nécessaires (boire, manger, dormir), de ne profiter que de ses besoins et de s'adonner occasionnellement à des plaisirs naturels mais non nécessaire (boire du bon vin, manger des mets raffinés) car ils sont difficiles à satisfaire et on peut totalement s’en passer.

Enfin, il faut ignorer les désirs vains, c’est-à-dire les plaisirs non naturels et non nécessaires (l’ambition, la gloire, la richesse) car ils sont insatiables et peuvent engendrer de la souffrance.

Ainsi, selon Épicure, le bonheur est donc naturel, universel et objectif.

En effet, il est naturel car il faut ramener nos désirs à nos besoins pour être heureux ; universel car la nature humaine est la même pour tous et objectif car le bonheur ne dépend pas de ce qui caractérise un individu en tant qu’individu, c’est-à-dire qu’il ne dépend pas de nos caractéristiques physiques ou de notre environnement social.

Ainsi, nous sommes parfaitement heureux lorsque tous nos désirs naturels et nécessaires sont satisfaits, et que nous ne désirons rien d’autre. Mais paradoxalement, si le bonheur est le but ultime que nous recherchons tous, le fait de désirer nous rend plus heureux qu’une vie sans désir.

Le désir est donc un besoin humain fondamental qui rend notre bonheur possible et qui nous pousse à le chercher.

Or, les désirs qui sont infinis peuvent causer notre malheur. D’autre part, il semblerait que la recherche du bonheur soit une perte de temps, car elle résiderait dans la satisfaction de nos désirs qui sont infinis et nous condamnerait ainsi à être malheureux. Tout d’abord, le désir vient d’un manque, il nous pousse vers des choses que nous n'avons pas encore.

Par exemple, désirer la santé sans être malade, ce n’est pas que nous désirons la santé, mais la continuation de cet état.

De ce fait le désir est paradoxal car il veut panser une blessure qu'il a causé.

Son objectif n’est pas de ressentir un plaisir simple mais d'assouvir un manque existentiel qui est en fait impossible à assouvir. Par ailleurs, le cycle des désirs rend le bonheur impossible car nous sommes incapables d'être véritablement satisfaits de quoi que ce soit.

Comme le montre Schopenhauer dans son ouvrage Le Monde comme volonté et comme représentation, « Toute volonté vient d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance. La satisfaction y met fin ; mais pour un désir satisfait, dix au moins sont contrariés (…) le désir satisfait fait place aussitôt à un nouveau désir (…) La satisfaction d’aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable ».

Nous ne pouvons ainsi jamais être heureux car toute notre existence est orientée par le désir, or le désir est le témoin d’un manque et donc d’une souffrance.

Nous faisons d’ailleurs tous cette expérience quotidiennement, si par exemple nous désirons acheter un nouveau téléphone, nous économisons quelque temps, période durant laquelle le désir est à son maximum, puis lorsque nous avons assez d’argent, nous achetons notre nouveau téléphone.

Lorsque nous avons acheté ce téléphone, nous nous rendons compte que la satisfaction suite à cet achat ne dure pas.

Effectivement, nous avons fait l’expérience d’un certain plaisir au moment de l’achat, de la première utilisation et peut-être dans les semaines qui suivent, mais rapidement l’excitation liée à la nouveauté laisse place à l’habitude et à l’ennui.

Cet objet tant convoité n'est plus aujourd'hui qu'un accessoire de plus dans notre quotidien. De ce fait, nous sommes plongés dans un nouveau désir, nous allons désirer une application à installer sur notre nouveau téléphone et une fois cette application installée, nous allons désirer en installer une autre.

Le cycle du désir est donc sans fin et notre vie est en permanence marquée par un manque impossible à assouvir, donc par la souffrance qui ne prendra fin qu’avec la mort. Le lien entre le désir et la souffrance est parfaitement.... »

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