La raison n’a-t-elle pour fin que la connaissance du réel ?
Publié le 17/05/2020
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La raison et le réel SUJET 5 : CORRIGÉ SUJET 5
Série ES - Pondichéry - Avril 2004
DISSERTATIONLa raison n’a-t-elle pour fin que la connaissance du réel ?
CorrigéTravail préparatoire■ Notions et repèresNotions : la raison et le réel, le travail et la technique, la morale, le devoir Repères : cause / fin – en théorie / en pratique – principe / conséquence
■ Remarques généralesCe sujet interroge la ou les finalité(s) de la raison et leur rapport.
On demande ainsi si l’on peut réduire la raison à une finalité théorique de connaissance.
Or ladifficulté tient à ce qu’il faut déterminer quelles pourraient être les autres fins possibles de la raison.
Le sujet demande donc de déterminer s’il y a plusieurs fins de laraison et s’il faut les hiérarchiser en privilégiant une fin suprême qui engloberait toutes les autres.
■ Analyse des termes du sujet– La raison : Le programme présente cette notion comme une faculté de connaissance.
Cependant, la raison apparaît aussi dans « la morale » (notions de devoir et debonheur où la raison semble intervenir) ou encore dans « la culture » (à travers les notions de travail ou de technique par exemple).
Il faut donc bien comprendre quela raison a certes une finalité théorique qui est la connaissance (et donc la vérité), mais qu’elle a aussi une finalité pratique qui est l’action (agir efficacement, agirraisonnablement, agir bien).
– Ne… que… : On demande ici si la raison se réduit à une fonction de connaissance, ce qui est une manière de suggérer qu’on pourraitle penser (c’est peutêtre là sa fin première) ou qu’on pourrait se demander si la raison n’aurait pas une autre fin (laquelle ?).
– Fin : Ce mot désigne à la fois ce qui estvisé, le « but », mais aussi ce qui marque le terme ou l’achèvement de quelque chose.
Par ailleurs, on oppose souvent la notion de « fin » à celle de « moyen ».
Ondemande donc ici deux choses : d’une part, si la raison a un ou plusieurs buts ; d’autre part, si ces différents buts ne doivent pas être pensés comme des moyens, quiseraient au service d’un but ultime, dans lequel la raison trouverait son plein achèvement.
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La raison et le réel– Connaissance du réel : Cette expression renvoie à ce qui semble être la fin principale et essentielle de la raison humaine, laquelle serait de permettre lareprésentation (lois de la physique, etc.) objective (vraie) de la réalité qui nous entoure.
Cependant, il y a d’autres formes de connaissances qui s’éloignent de cemodèle scientifique comme, par exemple, l’histoire, la sociologie ou la psychologie (sciences dites « humaines »).
Qui plus est, la raison a également une dimensionpratique et morale où il ne s’agit non pas tant de connaître que d’agir.
Le sujet invite donc à interroger ces formes diverses que peut prendre la raison humaine etdemande quelles sont sa forme et sa fin ultimes.
■ ProblématiqueLe sujet part de l’idée que la seule et ultime fin de la raison est la connaissance du réel et il invite à réfléchir sur ce présupposé.
Or, si, d’un côté, il semble que laraison n’ait d’efficacité et de valeur que comme instrument théorique et objectif, de type scientifique, il n’en demeure pas moins que la raison paraît avoir égalementd’autres fins et s’exercer dans d’autres domaines.
Il convient donc de déterminer laquelle de ces fins est la fin suprême de la raison humaine et de se demander si l’ondoit hiérarchiser ses différentes fins entre elles.
■ Plan de la dissertationI La finalité théorique de la raison.
II La finalité technique de la raison.
III La finalité morale de la raison.
CORRIGÉ COMPLET DE LA DISSERTATIONIntroductionLa raison humaine semble permettre à l’homme de se représenter la réalité qui l’entoure et satisfait ainsi son besoin profond de connaissance.
La raison est en ce sensla faculté par laquelle l’être humain découvre les lois qui régissent la réalité, et peut espérer atteindre la vérité objective.
En ce sens, la recherche de la vérité peut êtrecomprise comme étant « la » fin de la raison, autrement dit comme ce qui représente le but le plus élevé de l’esprit humain.
Cependant, il semble que la connaissancedu réel ne soit pas la seule finalité de l’homme et que la raison ait également d’autres fins, qui seraient plus pratiques et plus morales.
Ainsi, la technique et le droit nesont-ils pas aussi des produits de la raison humaine ? Dans ce cas, la raison ne pourrait se réduire à sa seule fonction théorique.
Dès lors, il convient de comprendrecomment s’articulent ces différentes fins de la raison et de se demander s’il existe une fin à laquelle toutes les autres seraient subordonnées.2
La raison et le réel SUJET 5 : CORRIGÉ
I La finalité théorique de la raisonI-1 La raison comme faculté de connaissanceSi l’homme est l’être qui se définit par la conscience, comme l’affirme Hegel, alors la raison peut être comprise comme la forme la plus achevée de cette capacité dereprésentation qui nous distingue du reste de la nature : « L’homme parce qu’il est esprit a une double existence.
» C’est dire que l’homme ne se contente pasd’exister, il se voit exister et donc est capable de se représenter à lui-même.
Cette capacité s’étend au réel lui-même, que l’homme peut donc aussi voirintellectuellement et concevoir.
La raison ici est ce qui rend possible une représentation objective du réel en faisant apparaître ce qui, en lui, est ordonné et structuréselon des lois.
La raison prend ici le sens de « calcul » et de « mesure » (ratio) : elle est donc ce qui rend « compte » de la manière dont le réel est organisé.
La raison adonc bien pour finalité la connaissance du réel et elle se confond même avec la démarche qui consiste à le connaître, laquelle suppose que l’on cherche à découvrir,derrière les apparences, la réalité plus profonde qui l’ordonne.
Platon montre ainsi que la raison est la faculté qui couronne toutes les autres et qu’elle seule est apte ànous faire saisir les « Idées » qui structurent notre réalité et dont le monde sensible (accessible aux seuls sens) n’est qu’une pâle copie déformée.
I-2 Le modèle scientifiqueLa connaissance du réel que recherche la raison réclame donc l’objectivité.
Dès lors, le modèle scientifique s’impose à la raison puisqu’il est le seul qui sembledétenir les moyens de parvenir à l’objectivité.
C’est d’ailleurs ce que suggère Platon lorsqu’il affirme « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre.
» En effet, Platonmontre à celui qui veut entrer à l’Académie que toutes les connaissances sont subordonnées à la connaissance mathématique et que la démarche que doit suivre laraison si elle veut saisir les « Idées » est du même ordre que celle du mathématicien travaillant sur le cercle en soi et non pas sur le cercle particulier qu’il trace.
Dèslors, il s’agit bien pour la raison de « calculer » ce qui, derrière les particularités et les changements du monde réel, l’ordonne selon des lois nécessaires et universellesformulables mathématiquement.
Ce que la raison va donc chercher à découvrir, ce sont les lois qui expriment ainsi les « rapports » invariables et quantifiables que leschoses réelles entretiennent entre elles.
Elle examinera par exemple la loi de la chute des corps (Galilée), laquelle est une manière d’exprimer le rapport entre le tempsécoulé et la vitesse d’un mobile, ou encore la force d’attraction, laquelle est une mise en rapport entre la masse et la distance de deux planètes (Newton).
Laconnaissance du réel prendra donc la forme d’une fonction (y = f(x)) dont seule la raison pourra rendre compte.
I-3 La connaissance comme fin suprêmeOn peut alors se demander si toute l’activité de la raison ne se réduirait pas, sous des formes diverses, à la connaissance du réel.
En effet, la raison semble parfois.
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