La QuotidienneVendredi 8 décembre 1815Nouvelles de ParisNous avons recueilli les détails suivants sur ce qui s'est passé entre la condamnation du maréchal Ney et son exécution :Dès les trois heures du matin, la garde du condamné avait été remise à M.
Publié le 17/05/2020
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La Quotidienne
Vendredi 8 décembre 1815
Nouvelles de Paris
Nous avons recueilli les détails suivants sur ce qui s'est passé
entre la condamnation du maréchal Ney et son exécution :
Dès les trois heures du matin, la garde du condamné avait été
remise à M.
le maréchal-de-camp comte de Rochechouart,
commandant de la place de Paris, chargé par M.
le général comte
Despinois, commandant de la division, d'après les ordres de MM.
les commissaires du Roi, de faire les dispositions nécessaires pour
l'exécution de l'arrêt.
La sûreté intérieure et extérieure du palais a été, dès ce moment,
confiée à M.
de Rochechouard, et il a été donné décharge du
prisonnier à l'huissier de la chambre, qui l'avait écroué.
A trois heures environ, M.
le secrétaire - archiviste de la chambre,
s'est rendu dans le local occupé par le maréchal pour lui notifier
son arrêt.
Il l'a fait réveiller, puis a chercher à le disposer à ce qu'il
avait à lui apprendre ; il a exprimé quelques regrets que le
maréchal a interrompus, en lui disant : « Vous faites votre métier,
chacun a le sien en ce monde.
»
En entendant le préambule de l'arrêt, au fait ! au fait ! a t-il dit,
avec impatience, aux mots...... royale qui se trouvent dans les
motifs de sa condamnation : « Vous vous trompez ; le Code n'est
pas rapporté : il y a impériale .
» En entendant ces titres détaillés
dans l'arrêt : « A quoi bon tout cela ? Michel Ney, puis un tas de
poussière, voilà tout.
»
La lecture étant finie, M.
le secrétaire faisant fonctions de
greffier, lui a dit qu'il n'avait pas de temps à perdre pour ses
dispositions testamentaires.
« Je suis tout prêt à mourir, quand on
voudra.
» - M.
le curé de Saint-Sulpice, a ajouté M.
le secrétaire,
vous offre les secours et les consolations de son ministère.
- « Je
n'ai pas besoin de curé pour mourir.
» - Général, a dit un des
militaires présents, j'ai vu beaucoup de batailles, chaque fois que
je l'ai pu, je me suis confessé, et je m'en suis toujours bien
trouvé.
» Le maréchal l'a regardé avec un certain intérêt : « Eh
bien, qu'il vienne ! ».
»
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